lundi 30 mars 2015

Caol Ila 12 ans, 43% (OB)

C’est plutôt calme ces deux dernières semaines sur le blog, vous ne trouvez pas ? J’avoue, je n’ai pas grand-chose de neuf à me mettre sous la dent et à vous présenter comme notes de dégustation. Ce n’est pas toujours facile de se procurer des samples des dernières nouveautés (surtout avant que celles-ci ne soient sold out !)…

Bref, pour le moment ma réserve de samples d’embouteillages récents est proche du désertique… Faute de grives, je vous propose donc aujourd’hui un entrée de gamme officielle ultra classique, très facilement disponible un peu partout. Pas de pénurie à l’horizon pour ce Caol Ila 12 ans, ce n’est pas un single cask et chaque année au moins un batch est produit.

Caol Ila 12 ans, 43% (OB)
Caol Ila 12 ans, 43% (OB)
  • Nez : Beaucoup de bois sec d’abord. Puis juste derrière de la tourbe fumée, des cendres froides, de la vanille et du citron. Très vite, de la céréale maltée apparaît et prend de l’ampleur. Un nez assez sympa, bien qu’un peu plat.
  • Bouche : Imprégnée de vanille. Beaucoup de cendres aussi. De la pomme jaune et des gouttes de citron. Un peu d’épices. La réduction ne se fait pas ressentir, aucun côté aqueux.
  • Finale : Courte. Des épices poivrées apparaissent. La cendre perdure un moment.
  • Verdict : Franchement, une bonne surprise ; je m’attendais au pire. Au final, un entrée de gamme qui est une très bonne introduction à la tourbe. Un whisky agréable dans son ensemble.
  • 84/100.

Disponible un peu partout, du caviste spécialisé aux grandes surfaces, pour une grosse trentaine d’euros environ.

lundi 23 mars 2015

03/04 – 19/04/2015 : Whisky Festival chez Massen (Luxembourg)

03/04 – 19/04/2015 : Whisky Festival chez Massen (Luxembourg)

C’est reparti pour le festival whisky bisannuel chez Massen !

Etant donné que ce festival est une affaire qui roule depuis pas mal de temps et que peu de changements s’opèrent entre les éditions, je pourrais presque faire un copier/coller de l’annonce précédente. Bon..., aujourd’hui je fais un peu le fainéant… sauf sur les dates bien évidemment; le festival de printemps se déroulant du 03 au 19 avril 2015.

03/04 – 19/04/2015 : Whisky Festival chez Massen (Luxembourg)

La formule ne change pas des éditions précédentes : large dégustation gratuite le vendredi 10/04 et samedi 11/04 (plus de 200 bouteilles à goûter dans la salle de banquet), et une cinquantaine de bouteilles en dégustation permanente dans le magasin le reste du festival du 03 au 19/04.

Les exposants les 10 et 11/04 seront grosso modo les mêmes que lors des éditions précédentes : The Nectar (Arran, Compass Box, Cadenhead, Glendronach, Signatory Vintage, Kilchoman, etc), The Whiskyman (et Malts of Scotland), Diageo, Remy Cointreau (Highland Park, Balvenie), Premium Spirits (BenRiach, Tomatin),…

Les dernières nouveautés et les classiques seront, comme d’habitude, présentés. En parlant de nouveautés, les suivantes sont prévues et pourront être dégustées : Deux nouveaux Tomatin, et pas mal de nouveautés chez Signatory Vintage (Ledaig 2004, Glen Elgin 1990, Glen Keith 1995, Clynelish 1997, Edradour 2003). Je présume que les derniers embouteillages de Malts of Scotland seront aussi disponibles.

Pour rappel, les dégustations lors de ce festival sont gratuites, et une remise de 10% est appliquée sur le prix de toutes les bouteilles de single malt vendues chez Massen. Une offre qu’on ne peut pas refuser ;-)

Attention, changement par rapport aux éditions précédentes : cette fois-ci il n’y aura pas de whisky dinner !!

Et comme d’hab’, je vous proposerai un compte rendu complet après ma visite !

mercredi 18 mars 2015

27/03/2015 : Dégustation de whiskies écossais ‘’West Coast’’ aux Tourinniers (Hamme-Mille, Brabant Wallon)

27/03/2015 : Dégustation de whiskies écossais ‘’West Coast’’ aux Tourinniers (Hamme-Mille, Brabant Wallon)

Les Tourinniers est un petit caviste situé à Hamme-Mille, un village du Brabant Wallon, juste à la frontière avec le Brabant Flamand. En fait la ville la plus proche est Leuven, à moins de 10kms de là.

Le vendredi 27/03 (qui sera aussi l’International Whisky Day ; le jour où tous les amateurs de whisky rendent hommage à Michael Jackson – non, pas le roi de la pop –, le spécialiste du whisky décédé de la maladie de Parkinson), les Tourinniers organise une dégustation de whisky orientée ‘’côte ouest’’ de l’Ecosse. Pas de Speyside en vue, donc. Cette dégustation étant organisée en collaboration avec The Nectar, les six whiskies présentés seront issus du catalogue de ce distributeur.

/ !\ Attention / !\ Afin de garantir la convivialité de l’événement, les places sont limitées à 20. Dépêchez-vous de vous inscrire (voir les infos pratiques ci-dessous) si vous voulez en être !

Les whiskies ‘’West Coast’’ proposés à la dégustation :
  • Arran 1997 Sherry
  • Kilkerran 10 ans Work in Progress VI, Sherry Wood
  • Kilchoman Single Cask 2009
  • Longrow Original
  • Arran 18 ans (une nouveauté qui débarque à peine dans les boutiques)
  • Springbank 18 ans
Les infos pratiques complètes :
  • La date : Le vendredi 27/03/2015, à 19h30.
  • Le lieu : Les Tourinniers, 2 chaussée de Namur à 1320 Hamme-Mille.
  • Le prix : 25 euros.
  • L’inscription : Obligatoire (nombre de places limité à 20 personnes) via email, ou par téléphone au 010/ 86 72 15.

lundi 16 mars 2015

21/03/2015 : Dégustation BenRiach / Benromach / Tomatin / Tamdhu à la Maison Demiautte (Marchienne-au-Pont, près de Charleroi)

La Maison Demiautte, située à Marchienne-au-Pont près de Charleroi, continue de développer ses activités whisky. Ce samedi 21 mars s’y tiendra une dégustation gratuite de divers whiskies distribués en Belgique par Premium Spirits. Amateurs Carolos, profitez-en !

(photo Maison Demiautte)
(photo Maison Demiautte)
Les whiskies proposés à la dégustation :
  • BenRiach Single Cask 1995 - Madera Finish (embouteillé pour Premium Spirits)
  • BenRiach Horizons 12 ans - triple distillation
  • BenRiach Sauternes 15 ans
  • BenRiach 20 ans
  • BenRiach 25 ans (6€ le verre)
  • BenRiach Curiositas 10 ans
  • BenRiach Septendecim 17 ans
  • BenRiach Solstice 17 ans Port Finish
  • BenRiach Albariza 18 ans peated - Pedro Ximénez
  • Benromach 10 ans 46°
  • Benromach Cask Strength 57°
  • Benromach Finition Hermitage - Côtes du Rhône
  • Benromach Finition Château Cissac - Haut Médoc
  • Tomatin Cù Bocan 46° sherry -bourbon
  • Tomatin Cask Strength 57,5°
  • Tomatin Cù Bocan 46° Virgin Oak
  • Tamdhu 10 ans
Les infos pratiques complètes :
  • La date : Le samedi 21/03/2015, de 12 à 18h00.
  • Le lieu : Maison Demiautte, 131 Rue de Beaumont à 6030 Marchienne-au-Pont.
  • Le prix : Gratuit (sauf le BenRiach 25 ans) !
  • L’inscription : Non nécessaire.

dimanche 15 mars 2015

Littlemill 1990/2015 Malts of Scotland pour Dram Brothers et De Tongerse Whiskyvrienden, 55.1%

Le whisky club De Tongerse Whiskyvrienden (un club de… Tongres, comme son nom l’indique) a déjà sélectionné par le passé quelques whiskies, spécialement embouteillés pour lui. Enfin pas QUE pour lui quand même, parce que faire embouteiller 200 quilles ou plus ça coûte un rein et il faut pouvoir les écouler ensuite. C’est pourquoi les clubs, en règle générale, soit n’achète qu’une partie de fût, soit s’associent avec un autre club ou une boutique pour faire embouteiller un fût. De Tongerse Whiskyvrienden, donc, avait déjà sélectionné en 2013 un Caol Ila (embouteillé en collaboration avec le Shopping Centre Massen) et fin 2014 un Kilchoman (en collaboration avec un whiskyclub luxembourgeois).

En ce février 2015 (c’est donc tout récent), ce n’est pas un embouteillage que le club a sélectionné, mais deux ! Carrément ! Cette fois-ci en collaboration avec les Dram Brothers, deux frères luxembourgeois gérant un whisky club et une boutique en ligne. Le premier embouteillage est ce Littlemill dont je parle aujourd’hui. Vous savez que Littlemill est ma distillerie préférée, alors quand j’ai l’occasion d’en parler, je ne me gêne pas. Le second est un Highland Park 1994, lui aussi embouteillé par Malts of Scotland. Mais place au Littlemill !

(photo Dram Brothers)
(photo Dram Brothers)
Littlemill 1990 / 2015 Malts of Scotland for Dram Brothers and De Tongerse Whiskyvrienden, Bourbon Barrel MoS 15006, 55.1%, 158 bouteilles
  • Nez : Ultra herbacé, d’une extrême fraîcheur. Plein d’herbe coupée avec de la rosée du matin dessus. Derrière cette herbe, une corbeille de fruits frais (banane, ananas, pèche, abricot, pamplemousse). Miameuh ! Après aération, l’herbacé se calme partiellement et laisse les fruits s’exprimer pleinement. De la tige de pâquerette se révèle.
  • Bouche : L’herbacé dominant du nez cède la place aux fruits en pagaille (toujours une pleine corbeille d’ananas, abricots, agrumes fraîchement coupés en quartiers juteux). Des épices poivrées apparaissent.
  • Finale : Longue. Légère sécheresse de pelure d’abricot. Une pointe mentholée au fond de la bouche. De l’abricot sec s’installe tranquillement, et de la vanille salée picote au palais. Une chaleur irradie en bouche pendant de longues minutes.
  • Verdict : Waouw ! Ça c’est du Littlemill qui dépote ! Très complexe et évolutif. Les marqueurs Littlemill sont très présents. L’alcool est parfaitement intégré. Une gourmandise fraîche et fruitée, j’en redemande !
  • 92/100.

Inutile de le chercher, il a été sold out en quelques heures seulement. Littlemill devient de plus en plus à la mode…

vendredi 13 mars 2015

Dossier ‘’irlandais’’, volet 4 : quatre The Nectar of the Daily Drams (12 ans, 14 ans, 22 ans, et 23 ans ‘’Peated’’)

On ne présente plus l’embouteilleur indépendant belge The Nectar (qui est aussi distributeur de nombreux spiritueux, whiskies officiels et indépendants y compris, dans notre pays) et sa gamme The Nectar of the Daily Drams qui existe depuis le milieu des années 2000 et propose de nombreux embouteillages chaque année.

The Nectar a sorti pas moins de 7 embouteillages de whiskey irlandais depuis septembre 2014 ! Et tous se sont très bien vendus (malgré certains prix très élevés)… Le whiskey irlandais a le vent en poupe.

Concernant ces embouteillages indépendants de whiskey irlandais, on ne sait pas beaucoup de choses quant à leur origine. La distillerie n’est jamais mentionnée, par exemple. Certaines rumeurs colportent le fait que The Nectar ait acheté ces fûts à Teeling (l’embouteilleur indépendant dont j’ai parlé dans l’article précédent), mais aucune info officielle n’a filtré à ce sujet. On sait juste que c’est irlandais, et de bonne qualité d’après les rumeurs.

De bonne qualité ? Ha oui ? Hé bien je veux me faire ma propre idée moi-même, tiens ! Reportage d’investigation ! Le Blog ne recule devant aucun sacrifice (bon, c’est pas comme si c’était insupportable, non plus, comme activité ;-) ) ! Alors suivez le guide…

Je vous les propose par ordre croissant d’âge, pas par ordre chronologique de sortie sur le marché.

Dossier ‘’irlandais’’, volet 4 : quatre The Nectar of the Daily Drams (12 ans, 14 ans, 22 ans, et 23 ans ‘’Peated’’)
Ireland 12 ans The Nectar of the Daily Drams, 2002 / 2015, 55.7%

Embouteillage le plus récent de cet article, il a été présenté la première fois lors du dernier Whisky Live de Spa. Son prix était d’environ 60€ et je pense qu’il doit encore être trouvable chez certains cavistes spécialisés en whisky.

  • Nez : Typique d’un Irlandais (d’après ce que j’ai pu goûter jusqu’ici) : un côté frais et herbacé, accompagné d’une corbeille de fruits frais. Raisin blanc, pamplemousse, abricot, ananas, banane mûre. L’alcool pique un peu aux narines.
  • Bouche : Des fruits, des fruits, et des fruits. Compotés, en sirop, frais, et juteux. Pas de floral ni d’herbacé ici, que du fruit sous toutes ses facettes.
  • Finale : Moyenne. Les fruits restent un moment en bouche, puis meurent. Petit kick alcooleux à la déglutition.
  • Verdict : Très unidirectionnel sur les fruits, mais il procure néanmoins un plaisir brut non négligeable. L’alcool est un peu trop perceptible à mon goût (tout arrive ^^), une goutte d’eau l’adoucit mais fait alors ressortir une certaine amertume poivrée en bouche.
  • 87/100.
Dossier ‘’irlandais’’, volet 4 : quatre The Nectar of the Daily Drams (12 ans, 14 ans, 22 ans, et 23 ans ‘’Peated’’)
Ireland 14 ans The Nectar of the Daily Drams, 2000 / 2014, 53.5%

Cet embouteillage est sorti pour le Spirits in the Sky 2014, à un prix très attractif (une soixantaine d’euros). Tellement attractif que c’est à présent sold out, à ma connaissance.

  • Nez : Hyper fruité, frais, herbacé, et floral. De la pomme verte et jaune bien mûre, de la vanille. Un bouquet de petites fleurs jaunes. J’ai l’impression d’être dans une clairière après la pluie.
  • Bouche : Du sirop de poire sucré. Mais vraiment, j’ai l’impression d’avoir du sirop en bouche ! Outre la poire, plein de fruits blancs juteux (pèche blanche, nectarine bien mûre) et un peu de massepain. Pas complexe, mais doux et très agréable en bouche. L’alcool est parfaitement intégré.
  • Finale : Moyenne. Pelure et zestes de fruits. Légère amertume. Petits picotements boisés.
  • Verdict : Très équilibré, une corbeille de fruits blancs mûrs. C’est très agréable à boire, frais, facile d’accès. Le nez et la bouche me plaisent particulièrement ; la finale un peu moins.
  • 89/100.
Dossier ‘’irlandais’’, volet 4 : quatre The Nectar of the Daily Drams (12 ans, 14 ans, 22 ans, et 23 ans ‘’Peated’’)
Ireland 22 ans The Nectar of the Daily Drams, 1991 / 2014, 46.6%

Celui-ci est sorti vers septembre 2014, de mémoire. Originellement vendu un peu plus de 100€, il est à présent sold out à ma connaissance.

  • Nez : Très fin et délicat dès le début. Des petites fleurs des champs, du malt sucré, de la pomme jaune, quelques gouttes de pamplemousse, et de la poussière de vanille. Après aération, de la sève de tige de fleur enfle. Et ensuite les fruits farineux reprennent possession des lieux.
  • Bouche : Les fruits vanillés envahissent la bouche. De la poire, du pamplemousse, du sirop de citron, et de la pomme verte. Alcool bien équilibré ; presque discret.
  • Finale : Quelques éclats épicés. De la sève de fleur, et un peu de pelure de pomme.
  • Verdict : Un whiskey doux, fin, très équilibré, changeant, évolutif, frais, et très facile d’accès. Je pourrais siroter mon dram pendant longtemps.
  • 90/100.
Dossier ‘’irlandais’’, volet 4 : quatre The Nectar of the Daily Drams (12 ans, 14 ans, 22 ans, et 23 ans ‘’Peated’’)
Ireland 23 ans The Nectar of the Daily Drams, 1991 / 2014, ‘’Peated’’, 47.4%

Il était une des stars du dernier Spirits in the Sky, tous ceux qui l’ont goûté sur place l’ont trouvé délicieux. Clairement estampillé ‘’tourbé’’, les théories sur ses origines allaient bon train. Un Cooley ? Probablement. Sauf qu’une rumeur circule sur le fait que Bushmills aurait, à une certaine époque, fait quelques expériences de whiskey tourbé. Et cette période pourrait correspondre à celle de distillation de ce whiskey-ci. Le mystère reste entier. Vu son succès fulgurant, il a rapidement été sold out.

  • Nez : Effectivement, il est tourbé. Mais c’est très loin d’être la grosse tourbe rentre dedans qui tache. Ici elle est fine, ciselée, citronnée, légère et assez discrète ; tout en ayant quand même une présence certaine. Elle se marie avec des fruits, abricot et ananas principalement.
  • Bouche : Elle est charnue, moelleuse. De la compote de fruits s’impose d’entrée. Je trouve pourtant ici la tourbe presque inexistante. Des petits picotements épicés sur la langue.
  • Finale : Longue. Une sécheresse fruitée s’installe à son aise. Une légère fumée sèche et salée passe fugacement.
  • Verdict : Y a pas photo, c’est bon et fin ; très bien fait. La tourbe est discrète et délicate. Il me manque quand même quelques sensations pour que ce whiskey soit ‘’waouw’’.
  • 89/100.

Ce volet clôture le dossier consacré aux whiskeys irlandais, en espérant vous avoir donné envie de vous y essayer. Ou de persévérer dans sa découverte.

Ce qui m’a surtout frappé dans ces whiskeys dégustés, c’est leur incroyable fraîcheur et ce fruité qui m’ont souvent fait penser à du Littlemill. Oui, beaucoup de whiskeys irlandais ont un profil commun avec ma distillerie préférée, je trouve ! Une piste que je vais continuer d’explorer, car il y a clairement des pépites à découvrir.

Et surtout, ne faites pas l’impasse sur un bon dram d’Irish Whiskey le 17 mars !!!

Bonne Saint Patrick à tous et toutes ! Sláinte chugat !

Bonne Saint Patrick à tous et toutes ! Sláinte chugat !

Je tiens aussi ici à remercier tous ceux qui ont bien voulu me fournir des samples. Sans eux ce dossier n’aurait pas pu se faire. Par ordre alphabétique : Fred, Jurgen’s Whiskyhuis, Toby Vins, ToOf, et We Are Whisky. Merci beaucoup à vous !

dimanche 8 mars 2015

Dossier ‘’irlandais’’, volet 3 : quatre indépendants (Knappogue Castle, Writer’s Tears, Teeling Small Batch, et Irish 13 ans A.D. Rattray)

Si ce n’est déjà pas facile de s’y retrouver dans toutes les marques et noms des embouteillages officiels des distilleries irlandaises, c’est encore plus prise de tête avec les embouteillages indépendants.

Il y a bien évidemment les embouteilleurs indépendants déjà actifs dans le whisky écossais qui, parfois, proposent un embouteillage de whiskey irlandais. Le nom de la distillerie n’est quasi jamais indiqué, d’ailleurs ; et est remplacé par un ‘’Irish’’ ou ‘’Ireland’’ énigmatique. Un bon exemple est l’Irish d’A.D. Rattray présenté ci-dessous.

Et puis il y a les embouteillages de sociétés indépendantes ne proposant que du whiskey irlandais. Le nom des distilleries n’est pas plus connu, mais ces sociétés sortent leurs embouteillages sous un nom de marque qui leur est propre et qui pourrait faire penser à un nom de distillerie si on ne s’y connaît pas spécialement en whiskey irlandais. Je vous en propose trois différents ci-dessous, avec explication succincte.

Dossier ‘’irlandais’’, volet 3 : quatre indépendants (Knappogue Castle, Writer’s Tears, Teeling Small Batch, et Irish 13 ans A.D. Rattray)
Knappogue Castle 1995 / 2008, 40%

Knappogue Castle est un château (comme son nom l’indique) datant du XVème siècle. Situé à County Clare à l’Ouest de l’Irlande et racheté en 1996 par une société de développement, il est ouvert au public et peut être loué pour des événements tels que des mariages, par exemple. Le lien entre le château et le whiskey n’est plus que purement historique aujourd’hui. En effet, le whiskey Knappogue Castle est une marque de Castle Brands, une société américaine spécialisée en alcools fondée en 1998 par Mark Andrews III, le fils du Mark Andrews qui était propriétaire du château de 1966 à 1996. Il a gardé le nom du château pour sa marque de whiskey, même si celui-ci n’a aucun rapport direct. La distillerie d’origine du whiskey Knappogue Castle n’est pas connue officiellement (et n’est absolument pas citée sur le site internet de la marque, d’ailleurs, ce qui pourrait même faire croire que Knappogue Castle EST la distillerie), mais certaines rumeurs indiqueraient que le Knappogue Castle de 1990 à 1992 était du Cooley, celui de 1993 à 1995 (le vintage qui nous occupe aujourd’hui) du Bushmills, et le 12 ans lui aussi du Bushmills.

  • Nez : Une grande fraîcheur de fleurs printanières. Une très très légère salinité (qui disparaît vite). Des fruits tout juste sortis du frigo (banane, poire, pomme, pamplemousse). Du thé vert de chine.
  • Bouche : Une salade de fruits jaunes et blancs, avec quelques quartiers de pamplemousse amer. La réduction se sent, mais ne dérange pas ; ce n’est pas aqueux. La fraîcheur du thé vert est encore bien présente.
  • Finale : L’amertume fruitée s’affirme plus. Quelques épices piquantes, et le thé herbacé assèche assez bien la bouche.
  • Verdict : La sécheresse de la finale n’est pas trop mon truc, sinon ce profil très frais et très fruité, équilibré et très facile d’accès font de ce whiskey un candidat idéal à l’apéro.
  • 86/100.

Encore disponible sur internet (et peut-être aussi chez quelques cavistes, mais aucune idée précisément où) pour ±45€.

Dossier ‘’irlandais’’, volet 3 : quatre indépendants (Knappogue Castle, Writer’s Tears, Teeling Small Batch, et Irish 13 ans A.D. Rattray)
Writer’s Tears Pot Still Irish Whiskey, NAS, 40%

Walsh Whiskey Distillers est une société qui voit grand. Tellement grand que la construction de sa distillerie vient de débuter au Sud de Dublin et devrait être achevée début 2016. En attendant de pouvoir produire et vendre son propre whiskey, Walsh Whiskey Distillers achète des fûts et les embouteille sous ses marques. Sa première gamme est l’Irishman, décliné en plusieurs versions. Sa seconde gamme, est le Writer’s Tears qui est un blend de Pure Pot Still et de Single Malt. Ce Writer’s Tears existe en deux versions : une titrant à 40% (celle qui nous occupe aujourd’hui), et une série limitée à 2500 bouteilles en brut de fût titrant à 53%.

  • Nez : Un nez sage sur le fruité frais et acidulé. Beaucoup d’agrumes, un peu de miel et d’abricot sec. Quelques pistils de fleur.
  • Bouche : Un mélange de fruits blancs, jaunes, et d’agrumes. Monolithique, simple, mais frais et agréable. De légères vagues herbacées.
  • Finale : Très courte. Une petite amertume abricotée, puis tout s’en va rapidement et on a envie de prendre la prochaine gorgée.
  • Verdict : A nouveau, un entrée de gamme irlandais très facile d’accès, frais et fruité. Ca se boit comme de l’eau. Mais pourrait peut-être être taxé de ‘’trop’’ simple par certains.
  • 84/100.

Disponible assez facilement chez les cavistes pour une trentaine d’euros.

Dossier ‘’irlandais’’, volet 3 : quatre indépendants (Knappogue Castle, Writer’s Tears, Teeling Small Batch, et Irish 13 ans A.D. Rattray)
Teeling Whiskey Small Batch, Rum Casks, embouteillé en 02.2013, NAS, 46%

Teeling ? Mais le Blog a déjà cité ce nom !! Réfléchissons… Mais c’est bien sûr ! Pas plus tard que dans le focus sur les distilleries irlandaises, le nom John Teeling est venu sur le tapis. Oui oui, John Teeling était le fondateur de la distillerie Cooley. En 2011 Cooley est revendue, et Jack (un des fils de John et Directeur de Cooley à ce moment-là) fonde la société Teeling. Son frère Stephen le rejoint en 2013, et ensemble ils lancent le projet de construire une distillerie à Dublin. Cette distillerie vient d’être inaugurée début 2015. Mais comme l’argent est le nerf de la guerre, il a fallu remplir les caisses le temps que la distillerie soit construite et il faudra encore le faire le temps que le whiskey produit de la distillerie Teeling soit commercialisable. Apparemment les frères Teeling ont un stock plus que conséquent de fûts de whiskey irlandais ; restants de la production Cooley mais aussi de Midleton et Bushmills. Ce sont ces whiskeys qui sont actuellement embouteillés et vendus sous le label Teeling. La gemme de Teeling comprend quatre embouteillages : le Small Batch qui est un blend en fûts de rhum, un single grain, un single malt sans âge, et un single malt de 21 ans d’âge.

  • Nez : Le whiskey de grain est immédiatement perceptible, de par son odeur bien particulière (et assez difficile à définir) de fruit sec légèrement sucré et liquoreux. Derrière ça, du raisin blanc, de la pomme et un peu de fraîcheur herbacée.
  • Bouche : De la pomme acide. Le whiskey de grain est ici aussi très présent, apportant une rondeur à l’ensemble et un côté liquoreux marqué. Une amertume de fruit sec grandit en bouche.
  • Finale : Moyenne. Un peu de sécheresse amère d’abricot sec qui perdure.
  • Verdict : Personnellement, j’ai un peu de mal avec le jeune whisky de grain en général. Il me semble majoritaire ici, rendant ce whiskey rapidement écœurant. Quant à l’empreinte du rhum, je ne l’ai pas décelée. Je trouve le nez sympa, mais le reste ne correspond pas du tout à mes goûts.
  • 79/100.

Cet entrée de gamme de chez Teeling est très largement disponible chez les cavistes pour environ entre 25 et 30 euros.

Dossier ‘’irlandais’’, volet 3 : quatre indépendants (Knappogue Castle, Writer’s Tears, Teeling Small Batch, et Irish 13 ans A.D. Rattray)
Irish 13 ans A.D. Rattray ‘’ Uisge Beatha Taigh’’, 27.08.2001 / 11.12.2014 for Jurgen’s Whiskyhuis, Cask N° 9787, 60%, 115 bouteilles

Ha, un cas plus facile à comprendre ! A.D. Rattray est un embouteilleur indépendant écossais qui propose surtout des single casks de single malt écossais. Parfois, les embouteilleurs indépendants ont l’opportunité d’acheter un fût de whiskey irlandais, et ils ne s’en privent alors pas. Ce qui a été le cas ici, et ce single malt écossais (dont on ne connaît pas la distillerie d’origine) a été spécialement embouteillé pour Jurgen’s Whiskyhuis qui est l’importateur belge d’A.D. Rattray.

  • Nez : Assez fermé au début, il faut lui laisser le temps de s’ouvrir. La puissance des fruits se libère ensuite, envoyant un mélange de fruits jaunes et blancs bien juteux. Quelques fruits exotiques s’invitent aussi à la fête. Un petit côté frais se cache derrière cette puissance fruitée, et reste sagement à l’arrière-plan.
  • Bouche : L’alcool n’est pas agressif, malgré ses 60%. Attention, c’est quand même bien puissant et chaud en bouche, hein ! Une corbeille de fruits frais et juteux, sucrés, moelleux, liquoreux. Pas spécialement complexe, tout est basé sur le plaisir brut.
  • Finale : Courte, toujours sur les fruits frais qui s’évanouissent.
  • Verdict : Un Irlandais ultra fruité, et assez différent des autres goûtés jusqu’ici dans ce dossier, de par l’absence presque totale d’herbacé et de floral. Ici c’est du fruit, du fruit, et du fruit. Avec un peu de fruit en plus. Sorti du fruit, il est très équilibré et agréable malgré son haut titrant en alcool.
  • 87/100.

Disponible uniquement chez Jurgen’s Whiskyhuis pour 81 euros.

Dans le prochain (et dernier) volet je vous parlerai d’autres embouteillages indépendants, cette fois-ci d’un seul et même embouteilleur.

mardi 3 mars 2015

Dossier ‘’irlandais’’, volet 2 : trois entrées de gamme officielles (Tyrconnell, Redbreast, et Connemara)

Après la théorie, la pratique !

Passons en revue trois embouteillages officiels de whiskeys irlandais d’entrée de gamme. Pas de représentant de chez Bushmills, désolé je n’ai pas eu l’occasion de mettre la main sur un sample.

Dossier ‘’irlandais’’, volet 2 : trois entrées de gamme officielles (Tyrconnell, Redbreast, et Connemara)
The Tyrconnell Single Malt Irish Whiskey, NAS, 40%

Un whiskey d’entrée de gamme de la distillerie Cooley.

  • Nez : Le fruité et le floral typiques des whiskeys irlandais sont présents, mais aussi une odeur sèche et âcre de bois cartonné qui personnellement me dérange. Heureusement, ce côté âcre s’estompe avec l’aération.
  • Bouche : Légère, douce, et facile. Le boisé / pelure amère de fruit est trop présent par contre, et couvre assez bien les fruits qui peinent à se montrer.
  • Finale : Courte. L’amer fruité perdure, accompagné de fruits blancs et exotiques. Petite explosion épicée.
  • Verdict : Un entrée de gamme intéressant pour les débutants en whiskey irlandais. Mais il se montrera bien en dessous d’autres que vous auriez pu goûter.
  • 77/100.

Disponible assez largement pour environ 25 euros.

Dossier ‘’irlandais’’, volet 2 : trois entrées de gamme officielles (Tyrconnell, Redbreast, et Connemara)
Redbreast 12 ans, 40%

L’ultra-classique parmi les whiskey irlandais, quasi incontournable, même. Ce Redbreast est un Single Pot Still issu d’une triple distillation de chez Midleton.

  • Nez : Frais et herbacé sur la mousse accrochée à de la pierre dans un sous-bois. Des fruits secs, un peu de poussière de bois. Quelques épices douces. Une influence sherry est nettement perceptible.
  • Bouche : Un peu molle et aqueuse, grosse réduction oblige. Sèche, boisée. De l’amertume de pelure de fruits, et des fruits secs.
  • Finale : La bouche s’assèche sur le bois. L’amertume meurt lentement.
  • Verdict : Un entrée de gamme bien fait et agréable. Un étalon parmi les Irlandais.
  • 85/100.

Largement disponible un peu partout pour une petite quarantaine d’euros.

Dossier ‘’irlandais’’, volet 2 : trois entrées de gamme officielles (Tyrconnell, Redbreast, et Connemara)
Connemara Original, NAS, 40%

Le whiskey tourbé de la distillerie Cooley.

  • Nez : Je m’attendais à un whiskey très tourbé, mais ce n’est pas le cas. La tourbe est finement citronnée et délicate, pas envahissante. Elle est accompagnée d’agrumes frais et de fleurs printanières.
  • Bouche : Assez particulière, je dois dire ! Un mélange de paille sèche, d’agrumes, et de fleurs écrasées. Quelques épices poivrées. La tourbe est ici discrète.
  • Finale : Une légère sécheresse fruitée reste en bouche, suivie de poussière et de quelques volutes de fumée qui remontent dans le nez.
  • Verdict : Un intéressant mariage du profil irlandais et de la tourbe délicate. C’est équilibré, bien fait, et la réduction n’est pas spécialement perceptible. A considérer pour les amateurs de tourbe qui voudraient découvrir le whiskey irlandais.
  • 84/100.

Disponible lui aussi facilement chez la plupart des cavistes, pour environ 40 euros.