Je l’ai déjà expliqué plusieurs fois, une dégustation n’est pas l’autre et peut varier du tout au tout d’un moment à un autre en fonction des circonstances. Le ressenti d’un même whisky peut donc aussi varier.
Comme je le disais dans mon explication sur ma façon de noter un whisky, je me cite moi-même (oui, j’suis mégalo ;-p ) : [Une note de dégustation cotée est avant tout une photo d’un dram prise à un moment précis. L’humeur, l’environnement, l’envie, l’état des papilles ou de santé, le laps de temps entre l’ouverture de la bouteille et la dégustation, etc. vont influencer de façon logique la note et la cote…].
Aujourd’hui, je vous propose un exemple très concret avec ce Speyside 17 ans The First Editions 1994/2012, 61.2%.
Speyside est bien évidemment une région d’Ecosse fameuse pour le nombre de distilleries qui s’y trouvent, mais aussi une distillerie dont la construction commença en 1962 mais dont la production de whisky ne débuta qu’en 1990.
Concernant cette bouteille en particulier, de la gamme The First Editions de l’embouteilleur indépendant Edition Spirits, je l’ai goûtée une première fois il y a quelques semaines dès l’ouverture de la bouteille, et le moins que l’on puisse dire est que je l’ai trouvé imbuvable. Ma note avait été la suivante :
- Nez : Assez sherry, et... plein de soufre ! Je ne suis pourtant pas d`habitude spécialement gêné par les whiskies soufrés, mais là c`est vraiment très fort.
- Bouche : A nouveau super soufrée... trop.
- Finale : Assez longue et sucrée, puis le soufre brûle tout sur son passage.
- Verdict : Cette sensation hyper soufrée est peut-être due au fait que la bouteille venait d`être ouverte, et que ce côté soufré s`estompe par la suite. Mais en l`état, cela m`a paru très mauvais. Et la personne qui m`accompagnait lors de cette ouverture de bouteille a aussi été dérangée par ce côté soufré.
- 69/100.
Une note très sévère, presque la plus mauvaise que j’aie jamais donnée à un whisky. Cela ne m’encourageait évidemment pas à récidiver sur cette bouteille. Et pourtant, par un heureux hasard, je l’ai regoûté alors que la bouteille était ouverte depuis plusieurs semaines. Et ça a été le jour et la nuit :
- Nez : Le soufre est toujours présent, mais moins qu’auparavant et il s’efface avec le temps. Je peux sentir d’autres choses aussi : de la résine, de la frangipane, du biscuit au beurre, des épices exotiques, du massepain et du raisin noir. Un très bon nez, bien complexe.
- Bouche : De la cassonade très brune domine d’entrée, c’est très sucré. L’alcool n’agresse pas et est bien intégré. Chaleur d’épices, raisin très noir et cassis.
- Finale : Moyenne. Légère sécheresse de coque d’amande, clou de girofle. Une chaleur sucrée dans la gorge.
- Verdict : Un dram bien complexe, bien meilleur quand la bouteille a respiré qu’à son ouverture ; très agréable et gourmand après l’avoir laissé s’aérer. L’ouverture de la bouteille ne lui rend pas du tout justice.
- 88/100.
Oui, vous avez bien lu : un écart de 19 points entre l’ouverture de la bouteille (dégueulasse) et la bouteille aérée (délicieuse) !
Cela prouve par A + B le fait que l’ouverture d’une bouteille peut s’avérer traître pour un whisky. Parfois à l’ouverture le whisky est à son paroxysme, et parfois au plus mauvais moment de son évolution.
Une preuve de plus qu’il est de bon ton de donner une seconde chance à un whisky qui ne vous a pas plu au premier dram. CQFD ;-)
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