Vous le savez, je suis fan de Littlemill qui est une distillerie des Lowlands fermée en 1994. Mais Littlemill n'est pas la seule distillerie des Lowlands a avoir fermé ses portes dans les années 90. Rosebank a aussi subi le même sort funeste, en 1993.
Si la réputation de Littlemill ne date que d'une grosse paire d'années à peine (jadis, les whiskies de Littlemill étaient considérés, assez à raison il faut bien avouer, comme particulièrement pas terribles), celle de Rosebank par contre est bien ancrée chez les amateurs de whisky depuis pas mal de temps.
Si beaucoup d'embouteillages de Littlemill ont envahi le marché ces dernières années, c'est que de nombreux fûts ont été disponibles pour les embouteilleurs indépendants. Ce ne fut pas du tout le cas de Rosebank, dont les stocks sont la propriété du géant Diageo qui les garde précieusement. Quelques embouteilleurs indépendants ont pu s'approprier quelques fûts au cours du temps, mais en très petite quantité ces dernières années.
Et c'est aussi cette rareté des embouteillages qui entretient le mythe Rosebank, surtout comparé à Littlemill (même si il est à présent établi que la filière des fûts de Littlemill serait à présent quasi tarie). Diageo sort bien un embouteillage de Rosebank dans ses Special Releases annuelles, mais à part ça pas grand-chose à se mettre sous la dent.
Tout ça pour en arriver à la conclusion que les bouteilles de Rosebank, bien plus rares que celles de Littlemill, sont aussi beaucoup plus chères en règle générale.
D'ailleurs, ceci est le premier Rosebank dont je parle sur le Blog. Hé oui. Je n'ai pas eu beaucoup d'occasions d'en goûter, j'avoue.
Alors, la réputation de Rosebank est-elle fondée ? Ce n'est bien évidemment pas sur un seul embouteillage qu'on peut se faire une opinion globale sur une distillerie, mais c'est quand même un début de piste… Bémol supplémentaire : ce Rosebank-ci a été apparemment maturé en fût de sherry, ce qui pourrait aussi camoufler en partie les marqueurs typiques de la distillerie.
Rosebank 25.01.1991 / 04.2013 Mackillop's Choice, Sherry Wood, 55.2%
- Nez : Du raisin blanc sec, du thé vert, des fleurs blanches de pommier. De l'abricot, lui aussi sec, apparaît un peu après, ainsi que du miel boisé. Après une aération plus longue, des épices exotiques se développent.
- Bouche : Rond en bouche, ce whisky révèle d'abord des fruits secs, caramélisés et poussiéreux. Du bois épicé, et des fruits confits. Un bon équilibre global.
- Finale : Moyenne, et assez complexe. Les épices piquantes tambourinent aux joues, puis se calment pour laisser la place au miel cristallisé et poussiéreux. Quelques raisins secs rescapés refont un passage rapide. En toute fin de bouche, une très légère touche mentholée fait une fugace apparition.
- Verdict : Le nez révèle clairement un lowlander par ses côtés frais et floraux. En bouche, la couche de sherry se fait plus présente ; le profil lowlander est moins évident. Ce Rosebank est néanmoins un très bon whisky, bien équilibré et agréable à tous les niveaux.
- 89/100.
Disponible au Chemin des Vignes pour ±260 euros. Cher ? C'est en effet une somme. Mais Littlemill va de toute façon vite arriver à ce genre de niveau tarifaire-là aussi, il ne faut pas se leurrer. Alors oui, ce prix devient (malheureusement) la norme pour un bon whisky d'une distillerie fermée.
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