Le vieux single malt devenant de plus en plus cher (et même impayable), certains embouteilleurs indépendants se tournent vers le single grain pour essayer de nous proposer des vieux whiskies à prix encore plus ou moins à portée de la plupart des bourses.
Une belle pelletée d'Invergordon 1972 a d'ailleurs été lâchée sur le marché en ce début 2016: Entre autres un The Nectar of the Daily Drams, un The Cooper's Choice, deux Jack Wiebers, un A.D. Rattray,... et celui-ci, embouteillé par Whiskybase pour fêter les 70000 bouteilles présentes dans la base de données du site participatif bien connu.
L'origine du fût est assez facile à deviner. En 2015 Whiskybroker, qui est non seulement un embouteilleur mais aussi un grossiste en fûts (d'où son nom, "broker"), a sorti deux Invergordon 1972 issus de deux sister casks portant les n° 1300000001 et 1300000003. Suite à cela, sont apparus plusieurs embouteillages d'autres sister casks: les fûts 1300000002 et 1300000005 chez Svensk Whiskyförmedling (à vos souhaits...), et le 1300000004 (abrégé en 13-04) qui nous occupe aujourd'hui. Certains fûts ont même été partagés entre plusieurs embouteilleurs (le 1300000003 et 1300000005 par exemple), un whiskyclub ou une boutique ayant eu l'occasion d'acheter une petite partie d'un de ces fûts. Hé oui, le marché étant de plus en plus tendu comme une ficelle de string, il devient aussi de plus en plus difficile de s'y retrouver dans les fûts utilisés et partagés. Sans parler d'une quelconque traçabilité, d'ailleurs... Heureusement que l'AFSCA n'a pas autorité en Écosse, sinon ce serait encore plus le bordel (mouhahaha).
Bref, étant donné que la boutique Whiskybase est revendeur des embouteillages Whiskybroker, je suppose que ce fût 13-04 d'Invergordon vient de chez Whiskybroker. Élémentaire, mon cher Watson !
Et avant d'entamer la note de dégustation, un petit rappel s'impose: je suis TRÈS difficile en ce qui concerne le whisky de grain (oui, oui, vous pouvez vous lâcher... "Ça on le sait que t'es chiant, Bishlouk !"). Je n'aime pas du tout le jeune (et je n'ai jamais croisé d'exception), et parfois j'apprécie le très vieux whisky de grain. Mais parfois seulement, ça reste rare et exceptionnel. Qu'en sera-t-il de celui-ci ?
Invergordon 12.1972 / 01.2016 Whiskybase "70000 bottles on The Wall", 43 ans, Bourbon Barrel 13-04, 49.7%, 242 bouteilles
- Nez: Très bourboneux et sucré. Du miel boisé, de l'amande caramélisée. Du raisin et de l'abricot sec et confit. Pas mal de vanille comme fil conducteur. Des notes de petites fleurs fruitières se développent en cours de dram.
- Bouche: Délicate dès la première gorgée, aucune agressivité. Du sirop de caramel au miel. Des petits fruits verts et jaunes secs et confits. Quelques gouttes de citron, et une pincée d'épices douces. Des zestes d'orange boisés par ci par là.
- Finale: Moyenne. Les épices montrent le bout de leur nez en picotant la langue. La présence du bois sec se fait aussi plus importante, accompagnant du sirop de raisin blanc et des pelures amères d'abricot.
- Verdict: Cet Invergordon se laisse agréablement boire, de bout en bout. Gourmand, (très) sucré, onctueux en bouche; et pas agressif pour un sou. Très "grainy" bien évidemment, et faisant aussi penser à un bourbon; il ne peut pas renier ses origines.
- 89/100.
Sold out en moins de deux heures, avant même que la newsletter de Whiskybase annonçant sa vente ne soit envoyée (il y a eu un couac organisationnel sur ce coup-là). Son prix originel était de 145€, ce qui effectivement était très honnête pour un whisky de 43 ans d'âge.
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