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mercredi 30 novembre 2016

Compass Box The Nectar Tenth Anniversary, 46%

Dans la brouette d'embouteillages exclusifs pour les 10 ans du distributeur The Nectar, il y a aussi une création de John Glaser baptisée... The Nectar.

Assemblé en septembre de cette année, et embouteillé en octobre; ce blend est composé de 50% d'Ardbeg, et de 50% du mélange habituellement utilisé dans les blends de Compass Box: du Clynelish, du Dailuaine, et du Teaninich. Il en est sorti 660 bouteilles, réservées au marché belge et luxembourgeois.

Compass Box The Nectar Tenth Anniversary, 46%, 660 bouteilles

  • Nez: Un mélange de tourbe médicinale, de tourbe minérale, d'une fine couche d'asphalte, d'un chouia de malt vanillé, de bois brûlé, et de fumée de raisin blanc sec. Le côté tourbé se calme avec l'aération, pour laisser la place à de la fumée sèche, de la cerise griotte, et du raisin sec. Très complexe et évolutif, sans agresser malgré la présence de beaucoup de tourbe.
  • Bouche: De la grosse tourbe camphrée, beaucoup d'épices, une pointe d'antiseptique. Un peu de vanille caramélisée pour enrober le tout; mais la bouche est moins complexe et moins subtile (et donc moins séduisante) que le nez.
  • Finale: Longue. Une grosse poignée d'épices piquantes et mentholées se jette en bouche. De la cendre chaude se faufile.
  • Verdict: Les amoureux de tourbe vont adorer ce blended malt, à coup sûr. Si je trouve le nez très réussi (sur le plan "technique", car la grosse tourbe d'Ardbeg n'est pas ma came), je trouve la bouche plus conventionnelle et sans réelle surprise.
  • Pas facile de coter, car je dois laisser de côté mes goûts personnels et ne me baser que sur la qualité "brute" de ce whisky. 88/100.

Disponible pour environ 120€ auprès de la plupart des cavistes revendant les produits de chez The Nectar.

lundi 28 novembre 2016

Ben Nevis 20 ans Maltbarn pour The Malt Clan, 1996/2016, 53.3%

Vous connaissez peut-être le Maltclan Whiskyclub, un club de Halle (en région flamande) déjà bien établi et qui organise son whisky festival chaque année depuis un petit temps déjà.

Hé bien ce n'est pas du tout pour ce Maltclan-là que ce Ben Nevis a été embouteillé. Voilà. Ne pas confondre, donc.

Le Malt Clan pour lequel ce Ben Nevis a été embouteillé est aussi un club, mais basé à Paris et composé de quelques "whiskyfriends" qui se réunissent régulièrement pour partager leur passion. Et pour aller plus loin dans cette passion, ils ont décidé de sauter sur l'occasion quand ils ont eu l'opportunité de faire embouteiller ce Ben Nevis par Maltbarn, l'embouteilleur allemand dont j'ai déjà parlé plusieurs fois par le passé.

Résultat: un Ben Nevis embouteillé à 78 exemplaires, ce qui représente un petit tirage (une partie ou un fond de fût ?), et qui a été écoulé via des forums et groupes Facebook francophones.

Ben Nevis 20 ans Maltbarn pour The Malt Clan (from Paris), 1996 / 2016, Bourbon Cask, 53.3%, 78 bouteilles

  • Nez: Un beau nez, bien ciselé et fruité. De la pomme et du raisin blanc en tête. En arrière plan, du zeste de citron confit. Une légère fumée fruitée. Ce nez reste bien présent sur le temps.
  • Bouche: Comme au nez, l'ensemble se veut bien présent et puissant sur les saveurs; sur du fruit blanc et jaune. De la pomme, du raisin, et un léger citronné.
  • Finale: Une légère sécheresse fruitée s'installe en bouche, tandis que le zeste de citron titille le palais.
  • Verdict: En règle générale je ne suis pas spécialement client de Ben Nevis, que je trouve très inégal. Mais celui-ci est bien fait, cohérent, et savoureux. Un bon whisky du début à la fin.
  • 88/100.

Sold out à présent, il a été disponible il y a une paire de mois pour 110€ via certains forums et quelques groupes Facebook consacrés au whisky.

jeudi 24 novembre 2016

Balmenach 2003/2016 The Cooper’s Choice, 12 ans, 46%

Je ne parle pas souvent de Balmenach (c'est peu de le dire... ce sera seulement la deuxième fois sur ce Blog). Et pour cause... en embouteillages officiels, il n'y a tout simplement rien. Pas un seul depuis une petite quinzaine d'années.

C'est du côté des embouteillages indépendants qu'il faut fouiller pour trouver des Balmenach intéressants. Et comme souvent, il vaut mieux goûter avant d'acheter, car on trouve de tout et du n'importe quoi.
Balmenach 2003/2016 The Cooper’s Choice, 12 ans, 46%
Personnellement, j'ai trouvé celui-ci très sympa. Et je n'ai pas été le seul dans le cas, il a eu son petit succès lors d'un tasting The Cooper's Choice que j'ai récemment animé pour un whisky club de la région liégeoise.

Balmenach 08.2003 / 2016 The Cooper’s Choice, 12 ans, Bourbon Cask 0438, 46%, 255 bouteilles


  • Nez : Beaucoup de pomme jaune, un peu de zeste de citron, du raisin blanc, et une fine poussière de pelure de banane verte. Une pincée de gingembre flotte au-dessus du fruit.
  • Bouche : On continue sur cette voie. Du sirop de pomme jaune, un gros trait de citron, et une pincée de gingembre.
  • Finale : Moyenne. La fine fumée fruitée du nez devient ici plus présente, tandis que la pomme persiste.
  • Verdict : Un profil classique, mais très facile d’accès et bien fait. Un bon petit whisky.
  • 86/100.
Disponible pour ±85€ au Chemin des Vignes à Bruxelles (et sur commande chez We Are Whisky à Jauche et W Comme Whisky à La Louvière). Pas donné pour un 12 ans d'âge réduit, mais ce n'est que le reflet de la mouvance générale du marché du whisky :-/.

mercredi 23 novembre 2016

Strathisla 2005/2015 Gordon & MacPhail, 43%

L'histoire d'amour entre Strathisla et Gordon & MacPhail ne date pas d'hier; l'embouteilleur ayant déjà sorti à peu près 200 expressions différentes de cette distillerie ; dont des (très) vieux whiskies allant des années '30 à celui-ci, beaucoup plus jeune.

G&M possède beaucoup de fûts de Strathisla, et la relation entre la distillerie et l'embouteilleur fait que celui-ci propose régulièrement des embouteillages sous sa gamme Licensed Bottling (les "embouteillages sous licence").

 

Celui-ci n'est pas un Strathisla des années 30 (désolé), mais un distillé en 2005 et embouteillé fin de l'année dernière. Il est encore facilement disponible sur le marché.

Strathisla 2005 / 16.12.2015 Gordon & MacPhail, First Fill Sherry Hogsheads, 43%

  • Nez: Léger et fruité (poire juteuse et pomme rouge). Dès qu'on fait tourner le whisky dans le verre, du coriandre puissant saute aux narines.
  • Bouche: Très accessible, sucrée, mais équilibrée (la réduction n'est pas aqueuse). Du sirop de fruit blanc, un soupçon de miel vanillé. Une pincée d'épices amères après un moment.
  • Finale: Courte. L'amertume tourne au boisé sec. Un résidu épicé reste un moment.
  • Verdict: Je ne suis pas fan du nez, je trouve que le côté plante aromatique prend trop de place. La bouche, par contre, est assez sympa comme "daily dram" sans se poser de question.
  • 84/100.

Disponible pour environ 50€ chez les revendeurs Gordon & MacPhail.

lundi 21 novembre 2016

Compte rendu: Whisky Discovery, chez Hesby Drink Loncin le 10/11/2016

Il n'est pas toujours obligé d'aller loin de chez soi pour assister à des événements autour du whisky; que ce soit des tastings / masterclasses, (mini) festivals, ou salons. De plus en plus de cavistes, même petits, organisent leurs événements.

Pour la première fois de son existence, le Hesby-Drink de Loncin (près de Liège) organisait le 10 novembre dernier, en soirée, son festival "Whisky Discovery".

Quelques semaines plus tôt, ce drink market avait déjà organisé un mini festival consacré au rhum.

Pour son événement whisky, 200 entrées étaient disponibles (±180 ont trouvé acquéreur au final, ce qui n'est déjà pas mal pour un événement local).

 

Dès 19h30, une longue file s'étirait à l'entrée du magasin. Après avoir présenté son ticket d'entrée (15€ sous réservation préalable, un verre à dégustation estampillé aux couleurs du lieu compris dans ce prix d'entrée), direction le fond du magasin.

Deux salles étaient aménagées pour accueillir les différents stands. La première, au fond de l'entrepôt principal (Hesby-Drink étant un drink market, l'endroit est loin d'être "cosy" et se veut avant tout pratique et efficace pour entreposer tous types de boissons, alcoolisées ou non); la seconde en sous-sol dans la cave à vin.

 

Comme souvent dans les festivals, tous les grands distributeurs étaient représentées: LVMH (Ardbeg), Cinoco (Douglas Laing, Bowmore, Bunnahabhain), Diageo (Talisker, Mortlach, Lagavulin...), Edrington (Highland Park), Filliers (Glenfarclas), The Nectar (Arran, Glendronach, Signatory Vintage,...), Rémy Cointreau (Bruichladdich), Premium Spirits (BenRiach, Tomatin, Old Pulteney). Au total environ 150 whiskies étaient proposés à la dégustation. La plupart étaient en dégustation libre (comprise dans le prix d'entrée de 15€), à de rares exceptions près où il fallait s’acquitter de jetons supplémentaires pour pouvoir y poser les lèvres.

Ce que j'ai goûté:

 

Je démarre d'abord dans la salle du fond, où je fais un petit tour d'horizon. Mon premier choix s'arrête sur le Glenburgie 1995 Signatory Vintage, sorti plus tôt dans l'année et embouteillé exclusivement pour (entre autres) Hesby-Drink. Séance de rattrapage, car je n'avais pas eu l'occasion de le goûter à sa sortie.

  • Nez sur les fruits frais (citron, pomme), pas agressif.
  • Bouche citronnée, pomme verte. De la rhubarbe et pas mal de végétal acidulé.
  • Finale sèche et acidulée. De la sève légèrement mentholée.
  • Verdict: Frais, idéal en apéro au printemps. Équilibré.

Comme le monde commence déjà à prendre les tables d'assaut dans la salle du fond, je m'enfuis vers la cave qui est encore calme à cette heure-là.

Sur le stand Cinoco, je goûte le Mortlach 11 ans Douglas Laing embouteillé exclusivement pour le distributeur.

  • Nez très malté, très jeune. Vanille et pomme.
  • Bouche maltée, sage, vanillée.
  • Finale très courte, légère astringence.
  • Verdict: Un Mortlach "pour débutants" (sans être péjoratif, nous sommes tous débutants un jour dans un domaine ou dans un autre), un whisky jeune et facile. Perso je préfère les Mortlach plus crasseux, celui-ci n'est pas ce que je recherche.

 

Retour dans la salle du fond de l'entrepôt. Il y a de plus en plus de monde. Ça en devient même trop, il devient presque impossible d'atteindre les stands. Un des organisateurs est d'ailleurs d'accord avec moi, le nombre de places sera peut-être revu à la baisse pour la prochaine édition.

J'accède à une table de The Nectar et mon choix se porte sur un Teeling 2002/2016 (fût 2107) embouteillé pour The Nectar.

  • Nez boisé et toasté, difficile d'aller chercher le fruit.
  • Bouche sèche, végétale, acidulée.
  • Verdict: Loin d'être le meilleur Teeling que j'ai pu goûter. Je n'ai pas accroché du tout.

En continuant mon petit tour, je tombe sur un stand proposant du whisky que je ne connaissais pas du tout: August 17th. Deux expressions sont proposées: une de 3 ans d'âge et une de 5 ans d'âge. Ce qui m'a d'abord attiré sur le stand sont... les deux figurines Star Wars qui trônaient à côté d'une bouteille; ça m'a fait penser au blog Scotch Trooper.

 

D'après le flyer, ce serait un whisky développé par le créateur belge Thierry Van Renterghem. Sa recette est distillée en collaboration avec une distillerie française. En grattant un peu, il s'avérerait que ce whisky soit en fait distillé en France, dans la région de Cognac, aurait été maturé dans des fûts ayant contenu du Porto et du Cognac, et serait finalement embouteillé en Belgique, à Gembloux.

J'y ai goûté le Brutus, le 5 ans d'âge (doit disant en brut de fût... à 48.1% ??) et single cask. Très sec, très fumé, et sa jeunesse se ressent. Mou du genou, je suis persuadé que c'est du "faux" brut de fût.

Je repasse ensuite au stand où se trouvaient plusieurs embouteillages Signatory Vintage, pour goûter le Benrinnes 1995/2016 Signatory Vintage embouteillé pour les 10 ans de The Nectar. Belle bouche fruitée et ronde. Pomme, vanille, citron. Finale acidulée, pomme verte et citron. Joliment fait.

Pour terminer, je décide de goûter un tourbé. Port Askaig est, en théorie, du Caol Ila embouteillé par Speciality Drinks, qui a sorti une version NAS en brut de fût : le 100 Proof.

  • Nez jeune, malté. Tourbe fine.
  • Bouche maltée, tourbe non agressive.
  • Finale sèche au palais. Épices persistantes.
  • Verdict: Mouais... jeune et dispensable selon mes critères personnels.

Conclusion:

Un festival organisé par un caviste ne peut bien évidemment pas rivaliser avec un festival organisé par un distributeur (comme le Spirits in the Sky par exemple) en terme de choix de produits à la dégustation ; mais proposer 150 whiskies différents laisse déjà l’embarras du choix.

Un peu moins de monde aurait été top, mais sinon ça risque de devenir un événement whisky important dans la région liégeoise.

samedi 19 novembre 2016

Littlemill 24 ans Cadenhead's Closed Distilleries, 1992/2016, 52.2%

Rhooo, en octobre je n'ai parlé d'aucun Littlemill. Zip. Nada. J'ai honte, là, quand même...
Allez hop, voici votre Littlemill mensuel !!

Ceci dit, parler d'un Littlemill chaque mois risque de devenir de plus en plus difficile. J'ai bien peur de devoir espacer cette habitude, dans un futur bien trop proche.

Bon bon bon, néanmoins, ce mois-ci, je vous parle d'un Littlemill récent, puisque embouteillé en octobre 2016. Par Cadenhead (hoo quelle surprise !!). Mais ni dans la gamme Small Batch, ni dans la gamme Single Cask, ni dans la gamme Authentic Collection, ni dans la gamme Sherry cask, ni... ("hé ho ça va Bishlouk, on a compris, abrège !!")..., mais dans la gamme appelée Closed Distilleries (même si ce nom n'apparaît pas sur la bouteille), gamme arborant une belle boi-boîte et uniquement disponible auprès des boutiques Cadenhead. Cette gamme est la bling-bling de l'embouteilleur, le haut de gamme pour les quilles qui se vendront comme des petits pains. D'ailleurs, concernant ce Littlemill-ci, Mark Watt avait même commenté qu'il avait pensé directement l'envoyer sur les sites d'enchères. Une boutade bien évidemment, mais qui trahit le grincement de dents de beaucoup de producteurs qui vendent un produit qui, au final, sera très peu consommé mais qui se retrouvera très vite beaucoup plus cher sur le second marché.

Moi, perso, les Littlemill, je préfère les goûter qu'admirer les bouteilles fermées. Dont acte:

Littlemill 24 ans Cadenhead's Closed Distilleries, 1992 / 10.2016, Hogshead, 52.2%, 294 bouteilles


  • Nez: Une légère sécheresse florale m'arrive d'abord aux narines, vite suivie par du miel et du sirop de mangue. De la poire juteuse et de la prune jaune bien mûre arrivent bientôt. Un nez fin mais aussi assez sage, qui semble avoir du mal à s'exprimer.
  • Bouche: Ici par contre, c'est l'explosion des saveurs fruitées. De la pêche, de la poire, de la prune jaune, de la banane,... mais aussi un léger acidulé végétal, comme de la feuille de fleur. Des épices poivrées apparaissent après un moment.
  • Finale: Une sécheresse végétale, mentholée, envahit la bouche. L'épicé poivré s'éteint doucement.
  • Verdict: En règle générale je trouve les nez des Littlemill stellaires, et la bouche un brin en retrait. Ici, pour une fois, c'est le contraire: le nez est sage alors que la bouche est grandiose.
  • 89/100.





A été sold out à Cologne avant même d'arriver en boutique. Le prix originel était de 200 euros. Un prix honnête (malgré la boi-boîte bling bling sensée coûter un rein) à la base, pour un Littlemill. Mais bien évidemment déjà introuvable à ce prix et en vente à plus de 300€ sur le second marché.

jeudi 17 novembre 2016

Ledaig 8 ans Claxton’s, 2008/2016, 52.8%

Il y a une poignée de mois, Claxton's a sorti un Auchroisk (dont je parlerai prochainement), un Bruichladdich, et ce Ledaig-ci (et sortira prochainement un SU-PER-BE Glenrothes… à suivre).
Si je ne parle qu'aujourd'hui de ce Ledaig, c'est qu'il vient tout juste d'arriver sur le marché belge (la route est longue pour les bouteilles et leurs petites pa-pattes, d’Écosse jusqu'ici ;-) ).

Je ne présente plus Ledaig; il y a plein d'embouteillages indépendants de ce Tobermory tourbé qui sortent ces temps-ci. Celui-ci a la particularité d'être issu d'un fût de Sherry de second (ou troisième, ce n'est pas spécifié) remplissage. Ça nous change des fûts de Bourbon ou des gros Sherry de premier remplissage.
Ledaig 8 ans Claxton’s, 2008/2016, 52.8%
Sans plus tarder, voici mon avis:

Ledaig 8 ans Claxton’s, 13.05.2008 / 2016, Refill Sherry Butt 1606-700713 , 52.8%, 615 bouteilles

  • Nez : De la fumée de paille, de la cendre chaude, de la pomme vanillée, et du malt sucré. Un nez bien posé sur des bases solides et imparables.
  • Bouche : Très gourmande d’entrée. D’abord du sirop de miel, du caramel liquide, de la pêche juteuse, et de la vanille maltée. Puis une vague cendrée et épicée, puissante, vient frapper vigoureusement d’un coup.
  • Finale : Longue. La cendre épicée irradie. Du sirop vanillé essaie de survivre, mais ne peut rien faire face à la cendre qui domine.
  • Verdict : Le Sherry n’est aucunement occultant ni écrasant, mais il apporte une rondeur et une douceur indéniable et séduisante à ce Ledaig qui, du coup, se différencie de tous ceux purement en fût de bourbon (qui décidément se ressemblent tous fortement, je trouve). Son défaut est, à mes yeux néanmoins, sa jeunesse qui se trahit via les nombreuses notes maltées. Quelques années supplémentaires en fût lui auraient probablement été bénéfiques.
  • 87/100.
Disponible pour 60€ au Chemin des Vignes à Bruxelles.

mardi 15 novembre 2016

Compass Box Three Year Old Deluxe, 49.2%

Haa ce John Glaser ! Le trublion du monde du whisky, j'adore le fait qu'il ne se laisse pas faire et se batte pour ses idées !

Il est un fervent défenseur de la transparence totale du contenu des bouteilles proposées sur le marché. A une époque, il affichait l'âge des whiskies composant ses blends, mais il s'est fait reprendre de volée par la Scotch Whisky Association (l'organisation qui légifère sur ce qu'on peut ou ne peut pas faire dans la production et l’embouteillage du whisky) car ce n'était pas permis. Seul l'âge du whisky le plus jeune peut être affiché. Inquisition et obscurantisme de mise pour pigeonner le consommateur.

Depuis, John Glaser cherche à contourner cette règle, de trouver la brèche, et essaie même de la faire changer (ce qui prendra beaucoup de temps). Si l'âge des whiskies entrant dans la composition des blends ne peut pas être indiqué sur la bouteille, il est par contre possible de le demander au producteur, et celui-ci a le droit alors de le communiquer (vous pouvez demander l'info via un formulaire sur chaque page produit sur le site de Compass Box).

 

Moi, les réglementations de la SWA, je m'en tape allégrement le coquillard. PUNK'S NOT DEAD.

Mais si je publiais l'info ici, ce n'est pas moi qui aurais des soucis, mais Compass Box. Alors par respect pour son travail et pour son combat face à la SWA (et parce Céline, la représentante de Compass Box au dernier Spirits in the Sky, me l'a gentiment demandé ;-) ), je vais calmer mes ardeurs et obtempérer.

 

Pour faire un pied de nez à ces règles prônant l'opacité du marché, John Glaser a décidé de sortir un "faux" jeune blend de 3 ans d'âge. Seulement moins de 1% du mélange est du whisky de 3 ans, tandis que tout le reste est du whisky beaucoup plus vieux.

 

Si je ne peux pas citer les âges des whiskies, par contre ce que je peux faire c'est lister les distilleries composant ce blended malt. Le 3 ans d'âge est du Clynelish à concurrence de 0,4% du volume total, 90,3% du mélange est du Clynelish beaucoup plus vieux et maturé en refill hogshead, et les derniers 9,3% sont du Talisker d'un âge certain et maturé en fûts de Sherry de premier remplissage.

Compass Box Three Year Old Deluxe, 49.2%, 3282 bouteilles

  • Nez: De la cire, de l'iode, du citron vert, et de la pomme fraîche. Après un moment, une vaguelette mentholée se montre et se place même à l'avant plan.
  • Bouche: La cire reste présente. De l'iode poivrée se marie avec. Du sirop de fruits blancs et un acidulé citronné. La texture est quasi huileuse en bouche.
  • Finale: Moyenne. De la fumée mentholée remonte dans le nez. Une explosion poivrée envahit la gorge, suivie d'une sécheresse fruitée.
  • Verdict: Compass Box arrive toujours à marier les saveurs pour que l'assemblage fonctionne bien. Ce blended malt ne fait pas exception, mais... je commence à retrouver presque à chaque fois les mêmes profils dans les produits Compass Box. Ce Three Year Old Deluxe me rappelle le Lost Blend (même si plus aboutit peut-être).
  • 89/100.

Disponible chez les cavistes belges qui vendent du Compass Box pour environ 240€. Ouch, le prix est complètement en inadéquation avec l'âge affiché, il vaut mieux bien prendre en compte l'âge des autres composants de ce blend.

dimanche 13 novembre 2016

Inchmurrin 1984/2016 The First Editions, 31 ans, 47.4%

Si le nom Loch Lomond ne soulève pas les foules, il faut quand même avouer que cette distillerie propose quelques whiskies différents. Enfin… les embouteilleurs indépendants proposent divers whiskies provenant de la distillerie Loch Lomond. Nuance.
Le whisky Loch Lomond d'abord (bon OK, il est dispensable, je suis d'accord), mais aussi le tourbé Croftengea; et Inchmurrin, celui qui nous occupe aujourd'hui.
Ha oui, chose importante aussi à mes yeux: saviez-vous que c'est Loch Lomond qui est propriétaire du nom Littlemill et de ses derniers stocks officiels ? Oui, le Littlemill 25 ans officiel est issu du groupe Loch Lomond.
Inchmurrin 1984/2016 The First Editions, 31 ans, 47.4%
Cet Inchrmurrin-ci, embouteillé par Hunter Laing sous sa gamme The First Editions, est âgé de 31 ans. Seulement 87 bouteilles ont été sauvées du fût. Les anges se sont goinfrés sur ce coup-là !

Inchmurrin 1984 / 2016 The First Editions, 31 ans, Refill Barrel HL12431, 47.4%, 87 bouteilles


  • Nez : Très fruité et très frais, léger et gourmand. Compote de pomme, sirop de poire, abricot et banane. Un trait de pamplemousse rose. Du miel d’oranger. Après aération, des senteurs de bouquet de petites fleurs des champs se révèlent de plus en plus.
  • Bouche : Tout aussi fruitée que le nez. Du pamplemousse sucré, de la banane bien mûre, de l’abricot, et de la poire juteuse. Tout en sirop et en compote ; une bouche sucrée, fruitée, et gourmande. De la tige de fleur épicée derrière cette gourmandise.
  • Finale : Courte. Le végétal / floral épicé se place en avant, puis une légère amertume sèche et mentholée s’installe.
  • Verdict : Moi qui suis fan de Littlemill, en aveugle j’aurais misé sur un de la première moitié des années '80. Même finesse, même fruité, même fraîcheur florale, même gourmandise. Même miam, quoi ! Et pile poil dans le profil que j’affectionne.
  • 90/100.
Disponible pour "juste" un peu moins de 200 euros au Chemin des Vignes à Bruxelles. Un whisky de 31 ans, qui ressemble à du Littlemill, et limité à 87 bouteilles; pour moins de 200 euros ??? Ça existe encore ça ?? Dépêchez-vous si vous voulez vous en procurer une bouteille, le stock en Belgique (non, les 87 bouteilles n'ont pas été exclusivement pour chez nous) ne devrait pas durer longtemps.

vendredi 11 novembre 2016

Compte rendu: Spirits in the Sky 2016

Le week-end passé (des 05 et 06 novembre) se déroulait la 9ème édition du Spirits in the Sky (SITS en abrégé), qui célébrait aussi le 10ème anniversaire de The Nectar, une des sociétés leader en distribution en spiritueux en Belgique et organisatrice du SITS.

 

Pour ma part, cette édition 2016 était la 4ème à laquelle je participais; et j'y ai été le samedi.

 

Autant directement mettre les choses au point: non, cette année je ne publie pas de photo des Dictador Girls. Voilà, c'est dit. Cette année j'ai décidé d'être sérieux (non mais ho quoi !). Donc si vous lisez ce compte rendu juste dans l'espoir de vous rincer l’œil, vous pouvez arrêter tout de suite :-p

 

Cette année j'ai abordé le SITS un peu différemment: dès l'ouverture du salon j'ai d'abord fait un premier tour d'horizon pour prendre des photos (avant que les stands ne soient pris d'assaut) et en ne buvant rien; et c'est seulement ensuite, après avoir repéré quelques petites choses intéressantes à mes yeux, que j'ai refait un second (puis un troisième, avant de faire un quatrième,...) tour pour goûter aux whiskies.

 

Globalement, les mêmes exposants que l'an passé. Et comme l'an passé (je l'avais déjà souligné), les spiritueux autres que le whisky prennent de plus en plus d'ampleur par rapport au single malt. Rhum, gin, Porto, vermouth, Cognac, cocktails, etc... The Nectar se diversifie de plus en plus dans les produits alcoolisés proposés, et commence tout doucement à ne plus mettre le single malt en avant.

Bien évidemment, les exposants whisky habituels étaient là. Non seulement toutes les marques et gammes distribuées par The Nectar, mais aussi Cinoco (Bowmore, Douglas Laing, Deanston, Westland,...), Diageo (Talisker, Cragganmore, Laggavulin,...), Pernod-Ricard (Jameson, Glenlivet...), et j'en passe. Les seuls "gros" manquants au tableau étaient, comme l'an passé, LVMH (Ardbeg) et Premium Spirits (BenRiach / Benromach).

 

Je me suis concentré sur le whisky (vous le savez: OSEF des autres spiritueux en ce qui me concerne), et le moins que je puisse dire c'est que The Nectar a mis le paquet sur les embouteillages pour son 10ème anniversaire. Quel contraste avec l'an passé où l'offre en nouveautés whisky était très pauvre !! Quasi chaque stand (de whisky) proposait un embouteillage "pour les 10 ans de The Nectar".

Mon petit tour:

Allez, on passe dans le vif du sujet ! Bon, j'ai pris très peu de notes, j'ai surtout profité du moment en discutant avec plein de gens (faut savoir entretenir ses relations, pas vrai ? ;-) ).

Voici en résumé mon ressenti.

 

Alors que mon premier tour "photo" n'est pas terminé, je me fait happer par Mark Watt (non je ne le présenterai plus, si vous ne savez pas qui est Mark Watt, c'est que vous ne suivez pas assez le Blog :-p ) qui me met un dram de Blend 43 ans Cadenhead en mains. Très doux et easy drinkable.

Je m'enfuis (mais promets de revenir le voir, bien évidemment) pour terminer mon tour photo, avant de vraiment commencer mes dégustations. Il est alors 13h30, le monde commence franchement à arriver, il est temps de commencer à déguster.

Je m'arrête d'abord au stand The Belgian Owl pour saluer Étienne Bouillon, qui me fait goûter son embouteillage de 3 ans d'âge distillé avec les alambics de chez Caperdonich (hé oui, ça fait déjà 3 ans qu'ils sont installés !). D'abord la version réduite (vanillée, sucrée, facile d'accès), puis la version en brut de fût (plus aromatique, mais plus sèche que la réduite).

Je passe ensuite chez Compass Box, chez qui j'ai raté les dernières sorties. Je reçois un accueil de première classe de la part de Céline, toujours aussi souriante. Elle me fait goûter le Whisky de Table, une création composée de très jeunes whiskies (3 ans) pour les 60 ans de La Maison du Whisky. Comme The Nectar et LMDW s'entendent bien, quelques bouteilles sont arrivées en Belgique. Bon, ce blend est évidemment anecdotique, un pied de nez (de plus) de John Glaser au monde du whisky qui se veut bien trop sérieux et trop procédurier. C'est très jeune, très vanillé, très malté. Mais aussi pas (trop) cher (±40€), c'est aussi une raison de l'existence de ce whisky de table: faire un pied de nez aux prix de malades actuellement d'application.

Quant aux autres nouveautés Compass Box, j'aurai l'occasion de revenir dessus en détails plus tard (impossible de tout goûter sur place).

Visite au stand Signatory Vintage où c'est nul autre qu'Andrew Symington lui-même qui verse les drams. La veille j'avais déjà goûté quelques nouveautés, mon choix se cale donc sur un Glenburgie 1995 (pour les 10 ans de The Nectar). Fruité, du sirop, un bonbon. Pas mal du tout.

Longue étape au stand Cinoco, où il y a pas mal de nouveautés Douglas Laing (dans les gammes Old Particular et Xtra Old Particular). Comme j'aime beaucoup Caol Ila (si si, je vous jure !! ;-) ), mon choix se porte sur un 19 ans Old Particular. Superbement équilibré, belle tourbe subtile, waou ! Ma plus belle découverte de la journée (non je ne déconne pas). Jusqu'à ce qu'on me dise son prix: 160€. Ha. Pour un 19 ans réduit (oui, la gamme Old Particular est réduite, même si ce sont des taux d'alcool non fixés à 46%). Bon ben... non merci hein.

Toujours chez Cinoco, je suis attiré par les whiskeys (avec "e" car américains) Westland qui avaient apparemment fait sensation au Whisky Live Paris. Trois versions, en single malt (ce qui est assez atypique pour un whiskey américain) sont proposées: l'American Oak, le Sherry Wood, et le Peated. Allez, soyons fous, je teste le Peated ! Malté, jeune, tourbe légère. Pas spécialement séduit. Sur le coup je me demande si je ne serais pas passé à côté, puisque les échos de Paris étaient si positifs. Il faudra que je revienne dessus pour me faire un second avis, je pense.

En discutant avec des membres du Whisky Friends Club de Denée, je me retrouve avec un Balvenie 15 ans Single Barrel Sherry Cask en main. Bon ben je goûte hein. Un Sherry monster typique, pas mal fait. Mais là aussi, le prix me fait tiquer: environ 105€ pour un 15 ans très classique, heu quoi...

Ha, me revoilà chez Cadenhead ! A nous deux, Mark Watt !

On commence par un Glentauchers 25 ans (je pensais que c'était une nouveauté, mais en fait non: il a été embouteillé en 2015): doux, sur les fruits en sirop, classique mais bien fait.

Je passe ensuite au Glen Grant 23 ans pour The Nectar, sorti un peu plus tôt dans l'année mais que je n'avais pas encore eu l'occasion de goûter. Du citronné acidulé, fruité. Classique, mais trop acidulé à mon goût.

Je décide de refaire une repasse sur le Caol Ila 34 ans pour The Nectar, que j'avais goûté au whisky festival chez Massen mais qui m'avait laissé dubitatif. Idem cette fois-ci, un superbe nez mais l'arrière bouche trop acidulée à mon goût.

Mark me fait goûter ensuite un Cameronbridge 27 ans (lui aussi embouteillé pour The Nectar), alors qu'il me sait pas spécialement fan des whiskies de grain (hormis certains très vieux). Vanille, citron, sucré... du grain quoi...

Compte rendu: Spirits in the Sky 2016Compte rendu: Spirits in the Sky 2016
Compte rendu: Spirits in the Sky 2016Compte rendu: Spirits in the Sky 2016

Juste à côté du stand Cadenhead se trouve le stand Glendronach. Même si je connais bien toute la gamme de base, j'avais envie de goûter le single cask 1993 fût n°447 embouteillé pour The Nectar et La Maison du Whisky. Probablement un des derniers millésimes 1993 que nous aurons l'occasion de voir. Moins puissant que d'autres 1993 que j'ai goûtés par le passé. Rond, très Sherry. Bien fait, un pur Glendro.

La masterclass Springbank vs Cadenhead:

La fin de l'après-midi approchant, il était temps de me rendre à la masterclass Springbank vs Cadenhead (qui avait été sold out en moins de 24h). Le principe de cette masterclass était un duel entre Fraser Milloy de chez Springbank et Mark Watt (encore lui !) de chez Cadenhead. Chacun proposant 3 drams, en face à face 1 contre 1.

Dans un show quasi burlesque (dans le sens strict du terme: aucun d'eux ne s'est effeuillé ni n'a soulevé son kilt), ils se sont affrontés à coup de piques amicales et de blagues potaches; on ressentait leur camaraderie et leur complicité.

 

 

1. Le Springbank 1 face au Cadenhead 1:

Hazelburn 9 ans Straight from the Cask ±56%, Barolo finish. Un échantillon d'Hazelburn ayant maturé 6 ans en fût de Bourbon, puis 3 ans en fût de vin Barolo. Un "sneak preview" d'un embouteillage (qui sortira à priori réduit à 46%). Nez vineux, huileux, industriel. Bouche vineuse, fruitée, légèrement fumée. Pas ma came (mais je ne suis en général pas client des maturations et finishes en fûts de vin).

Face à

Glen Mhor 1982 Cadenhead (cask sample). Fin, léger, subtil. Un bon vieux malt (mais je m'attendais quand même à mieux).

Combat plus qu'inégal, le Glen Mhor vainqueur par KO. 0-1.

Fraser bombe le torse pour impressionner Mark

Fraser bombe le torse pour impressionner Mark

2. Le Springbank 2 face au Cadenhead 2:

Springbank 11 ans Local Barley, Cask Strength. Un échantillon de la prochaine version du Local Barley, qui sortira (réduit à 46%, et non plus en brut de fût) en 2017. Ce sera donc un Local Barley plus jeune que celui sorti en 2016. Un superbe nez, j'ai adoré ! Un peu fort en bouche, malté, légère astringence en fin de bouche.

Face à

Springbank 1997 (19 ans), Re-charred Refill Sherry Butt. Un échantillon d'un fût appartenant à Cadenhead (facture à l'appui !!) et utilisé lors des "warehouse tastings" à Campbeltown. A priori ne sera pas embouteillé. Rholala, quelle bombe ! Parfaitement équilibré aussi bien au nez qu'en bouche, le Sherry se marie sublimement avec la fumée de Springbank. Encore !!

Même si le Local Barley 11 ans s'en tire honorablement, la quasi perfection du Springbank 1997 octroie la victoire logique à Cadenhead. 0-2.

Mark lance un sortilège à Fraser

Mark lance un sortilège à Fraser

3. Le Springbank 3 face au Cadenhead 3:

Longrow 11 ans Heavily Peated, Malbec Finish. Un autre finish (de 8 mois) en fût de vin (cette fois-ci du Malbec Sud-Africain). Cet embouteillage sera disponible sur le marché à partir d'avril 2017. Bon... moi les fûts de vin, ça fait deux, hein...

Face à

Blended Islay Malt 1991. Un blend d'Ardbeg, Bowmore et Caol Ila tous trois distillés en 1991, assemblé en 2001, puis reversé dans un Sherry Hogshead en 2013. Une création improbable, un OVNI. Le mélange des tourbes des trois whiskies d'Islay forme un ensemble très spécial, qui a divisé l'assemblée sur le moment. Moi personnellement je l'ai préféré au Longrow, mais une bonne partie des gens présents pensait le contraire.

Néanmoins, comme c'est mon avis qui prime sur ce Blog (moi, totalitaire ? Si peu... :-p ), je donne encore un point à Cadenhead. 0-3.

 

Victoire écrasante de Cadenhead, mais mention spéciale quand même à Fraser, qui avait choisi la Marche Imperiale (le thème de Dark Vador dans Star Wars, pour les incultes qui ne connaîtraient pas !!) pour son entrée sur le ring, tandis que Mark avait choisi le thème de Rocky (qui me parle beaucoup moins).

Pour finir...

Impossible de goûter en une journée tout ce que j'aurais voulu. D'ailleurs je me refuse toujours de trop boire en festival, je ne veux aucunement ressentir le moindre effet de l'alcool. D'où, finalement, le peu de whiskies testés (et toujours en quantité infime, d'ailleurs). Enfin, peu... au final j'en ai quand même goûtés 18....

 

Bref... et donc quelle conclusion tire-je de cette édition 2016 ? Hé bien j'ai passé une bonne journée, ce qui m'a le plus plu a été de revoir / discuter avec de nombreux "whiskyfriends", j'ai goûté de bons whiskies dans l'ensemble (mais seulement deux méritaient une cote de 90+ selon moi; dont un – le Springbank 1997 de la masterclass – qui ne sera jamais officiellement embouteillé; et l'autre qui était trop cher pour son âge); mais surtout ce qui m'a frappé c'est, de nouveau, la folie inflationniste des prix. J'ai l'impression que globalement tous les prix ont de nouveau fait un gros bond vers le haut. Et je ne suis pas le seul à le penser, j'ai discuté avec plusieurs professionnels qui étaient du même avis que moi ! Le Brexit et la chute de la Livre Sterling ne semblent donc absolument pas influencer le prix du whisky. Ce qui ne me semble pas logique.

Mais comme je n'ai pas d'explication avérée, et comme on me tire la gueule quand je pose des hypothèses qui gênent, je me garderai (pour le moment) de donner mon avis.

mercredi 9 novembre 2016

Ballechin 12 ans pour la Flandre, 2004/2016, Sherry Butt 349, 53.7% (OB)

Ayant récemment parlé d'Edradour, j'ai omis de parler de Ballechin, qui n'est autre que la gamme tourbée de la distillerie Edradour. Comme ça c'est dit. Court, rapide, et concis.

Tout comme pour certains embouteillages Signatory Vintage sélectionnés par plusieurs boutiques (qui se partagent le fût) et où il n'est pas facile de lister sur l'étiquette toutes les boutiques impliquées dans la sélection, ce Ballechin indique qu'il a été sélectionné par "The Flemish Tour 2016". La contrétiquette liste cependant les boutiques ayant acquis la moitié du fût (seulement la moitié du dit fût ayant été embouteillée): PROOF (Gand), Prima Vinum (Lommel), Single Malt Whisky Shop (Zammel), et Malt Whisky Corner (Knesselare).

Ballechin 12 ans pour The Flemish Tour 2016, 14.07.2004 / 05.09.2016, Sherry Cask 349 (part), 53.7%, 360 bouteilles


  • Nez: Wow ! Mais... mais... ça dépote ! La tourbe (mi-fermière mi-camphrée) se mélange harmonieusement au tabac, au caramel épais, aux fruits noirs secs et confits, et même à une fraîcheur orangée. C'est vachement complexe pour un whisky pas spécialement vieux (oui, pour moi 12 ans c'est jeune :-p ).
  • Bouche: La puissance s'impose direct. De la cendre chaude, la couche tourbée est très minérale. Autour gravitent des épices poivrées, des fruits noirs, des zestes d'orange, du chocolat noir de noir, du tabac... il y a plein de choses qui se mélangent mais dans une cohésion contrôlée.
  • Finale: Longue. Une bouffée de fumée cendrée s'engouffre dans la gorge. Des épices titillent le bout de la langue. Du bois sec s'installe ensuite.
  • Verdict: Pour complètement apprécier ce whisky, il faut faire abstraction du nom Edradour / Ballechin (qui colporte encore une trop mauvaise réputation): ouste, les buveurs d'étiquettes !! Ou alors le goûter blind ? Là il ne peut donner que tout ce qu'il a dans le ventre; c'est à dire une bonne claque dans la gueule (car oui, ce whisky étonne !) et un feu d'artifice en bouche. Décidément, la tourbe et le Sherry font (très) souvent bon ménage.
  • 90/100.
Disponible pour 89€ auprès des boutiques citées en début d'article.

lundi 7 novembre 2016

Compte rendu : Whisky Dinner Signatory Vintage, chez Massen le 04/11/2016

A intervalle régulier (qui était précédemment de 6 mois, mais qui semble à présent être passé à un rythme annuel), le supermarché Massen organise un whisky dinner pendant son whisky festival.

Après The Dalmore avec Richard Paterson début 2015 et Cadenhead avec Mark Watt fin 2015, ce vendredi c'était au tour de l'embouteilleur indépendant Signatory Vintage avec Andrew Symington, son patron.

 

Andrew Symington / Signatory Vintage / Edradour:

Andrew Symington a fondé Signatory Vintage, l'embouteilleur indépendant bien connu, en 1988. Mais son rêve a toujours été d'avoir un jour sa propre distillerie. Tant et si bien qu'en 2002 il récupère Edradour (la plus petite distillerie officielle d’Écosse) des mains de Pernod-Ricard.

Afin de rester la plus petite distillerie d’Écosse, Andrew Symington n'a pas décidé d'agrandir Edradour, mais... de construire une seconde distillerie, Edradour N°2, juste de l'autre côté de la route. Cet Edradour N°2 sera productive à partir d'août 2017 et devrait faire bondir la production à 400.000 litres d'alcool par an.

Actuellement les stocks sont de 14.000 fûts pour Signatory Vintage et 5000 fûts pour Edradour, disséminés entre deux entrepôts. Un "humide" en terre battue, où le résultat est une baisse sensible du taux d'alcool dans les fûts au cours du temps; et un "sec", plus moderne, bétonné, où le résultat est une baisse du volume général du liquide dans les fûts mais où le taux d'alcool reste assez haut.

En 2018 Signatory Vintage fêtera ses 30 ans d'existence; des embouteillages anniversaires sont d’ores et déjà prévus, principalement des embouteillages de whiskies distillés en... 1988.

Le repas et les whiskies:

Outre la présentation d'Andrew Symington, l'assemblée (événement sold-out, avec une grosse soixantaine de personnes à vue de nez), c'est évidemment les whiskies et l'appariement avec les plats qui étaient importants. Et une fois de plus, ce furent de beaux whiskies et de bons plats.

 

PS: comme d'habitude, les notes ci-dessous sur les whiskies ont été rédigées sur le moment, dans l'environnement "whisky dinner", et sont donc moins précises et détaillées que celles rédigées en mes murs.

Compte rendu : Whisky Dinner Signatory Vintage, chez Massen le 04/11/2016Compte rendu : Whisky Dinner Signatory Vintage, chez Massen le 04/11/2016

1. Clynelish 1998 / 2016 Signatory Vintage pour Vinothek Massen, 18 ans, 54.8%

et ses amuse-bouche.

Pas grand chose à ajouter à ma note détaillée publiée récemment. Ce "petit" Clynelish, au rapport qualité/prix quasi imbattable par les temps qui courrent, a eu son petit succès (parmi les gens autour de moi à table, en tout cas).

Compte rendu : Whisky Dinner Signatory Vintage, chez Massen le 04/11/2016Compte rendu : Whisky Dinner Signatory Vintage, chez Massen le 04/11/2016

2. Imperial 18.09.1995 / 31.08.2016 Signatory Vintage Cask Strength Collection, 20 ans, Hogsheads 50268+50269, 50.8%, 521 bouteilles

et sa salade d'hiver.

  • Nez sur la pomme et le raisin; fruité et typique. Zeste de citron.
  • Bouche suave, du sirop, du raisin blanc. Du citronné acidulé aussi.
  • Finale courte. Pelure de pomme. Acidulée.
  • Verdict: Un Speysider très classique, fruité. Bon, mais sans surprise. Je trouve le nez plus chouette que la bouche.
  • 85/100.
Compte rendu : Whisky Dinner Signatory Vintage, chez Massen le 04/11/2016Compte rendu : Whisky Dinner Signatory Vintage, chez Massen le 04/11/2016

3. Mosstowie 30.11.1979 / 19.01.2016 Signatory Vintage Cask Strength Collection, 36 ans, Bourbon Barrel 25758, 46.8%, 178 bouteilles

et sa soupe Wonton.

  • Nez cireux, pâteux, quasi collant; lourd et puissant. De la pomme vanillée.
  • Bouche douce, cireuse. Du sirop de pomme, du raisin confit. Pincée de sel.
  • Finale moyenne. La cire plaquante reste en bouche. Le sel grossit.
  • Verdict: "A piece of whisky history", comme l'a commenté Andrew Symington. Et quel morceau ! Superbe présence, un côté industriel et rustique que j'aime beaucoup. Pas un whisky facile d'accès, par contre.
  • 90/100.
Compte rendu : Whisky Dinner Signatory Vintage, chez Massen le 04/11/2016Compte rendu : Whisky Dinner Signatory Vintage, chez Massen le 04/11/2016

4. Highland Park 24.08.2000 / 19.01.2016 Signatory Vintage Cask Strength Collection, Bourbon Barrel 800268, 56.1%, 194 bouteilles

et son médaillon de veau.

  • Nez d'abord assez posé, (trop) sage (ou alors c'est à cause de l'environnement particulier ?). J'ai du mal à définir les senteurs. De l'iode, et des fruits blancs. Le nez s'ouvre avec le temps.
  • Bouche iodée, fumée marine, raisin confit. Alcool fort présent. Explosion épicée.
  • Finale épicée et fumée, pelure de pomme.
  • Verdict: Assez déséquilibré sur l'alcool et les épices.
  • 84/100.
Compte rendu : Whisky Dinner Signatory Vintage, chez Massen le 04/11/2016Compte rendu : Whisky Dinner Signatory Vintage, chez Massen le 04/11/2016

5. Caperdonich 13.06.1995 / 06.09.2016 Signatory Vintage pour 10 years The Nectar, 21 ans, Refill Sherry Hogshead 95051, 55.2%, 194 bouteilles

et sa trilogie de vanille "Bourbon".

  • Nez en plein dans le gros Sherry bien gras. Fruits secs, tabac, mélasse. Alcool picotant, à laisser respirer.
  • Bouche douce et sucrée, liquoreuse, avenante. Un bonbon. Chaleur épicée, raisin sec, caramel, tabac. Le whisky a tendance à s'adoucir en bouche sur le temps, à devenir même très sage.
  • Finale courte et légère. Sécheresse boisée, tabac et caramel.
  • Verdict: Alcool très bien intégré, voire même un peu trop sage pour 55%. Un bon whisky Sherry classique, gourmand, équilibré. Bien fait.
  • 88/100.

6. Edradour 02.09.1998 / 15.09.2016 pour 10 years The Nectar, 18 ans, Oloroso Sherry cask finish N°2024 (part), 56.7%, 333 bouteilles

et son café.

  • Nez mélassé, gourmand, sucré. Abricot et raisin secs. Marmelade d'oranges foncées.
  • Bouche sèche et boisée, du pur Oloroso. Des fruits noirs. Puissante.
  • Finale sur les épices de Noël, tabac, thé noir. Sécheresse maîtrisée.
  • Verdict: Un très beau "Dark Sherry" imparable et maîtrisé. Le meilleur Edradour que j'aie pu goûter ? Bien puissant, mais aussi bien gourmand.
  • 89/100.

Une fois de plus, ce fut une très bonne organisation, globalement une bonne soirée.

 

A souligner, l'énorme sympathie et disponibilité d'Andrew Symington, qui est régulièrement passé entre les tables pour discuter avec les convives; un homme simple et authentique (même si il est le patron d'un des embouteilleurs les plus importants du marché et d'une distillerie, il manie encore lui-même le clark tous les jours, vêtu d'une salopette de travail, et n'hésite pas à mettre les mains dans le cambouis jusqu'à pas d'heure), très loin de l'image "exclusive et bling-bling" véhiculée par le whisky (et ses divers distributeurs).