dimanche 28 septembre 2014

Focus sur la boutique Dram 242 (Lebbeke)

Focus sur la boutique Dram 242 (Lebbeke)

Dans ma quête des bonnes boutiques belges, je vous présente aujourd’hui Dram 242, que je viens seulement de découvrir. Je la connaissais déjà de nom, mais n’y avais jamais rien commandé online ni n’y étais allé faire un tour.

Dram 242 est, il est vrai, une boutique peut-être moins connue sur la scène belge du whisky ; tout simplement parce qu’elle est encore assez jeune (moins de 3 ans d’existence, je crois), ne fait pas beaucoup de publicité, et est une activité annexe de Dirk, son propriétaire. La boutique, d’ailleurs, n’est ouverte que trois jours par semaine (le mercredi, vendredi et samedi).

Mon premier contact avec Dram 242 a été, comme souvent, via son site internet. Au premier coup d’œil ce site regorge de centaines de références, principalement en embouteillages indépendants. Mais il vaut mieux filtrer sa recherche sur les bouteilles en stock (‘’in voorraad’’) car beaucoup de références indiquées sont aussi soit sur commande, soit épuisées.

Mais comme je préfère visiter les boutiques que de commander online, j’ai réservé une bouteille et rendu visite à Dirk.

Dram 242 est physiquement située à Lebbeke, un village entre Alost et Dendermonde, en Flandre Orientale. C’est une petite maison unifamiliale transformée en boutique, sans enseigne apparente (on pourrait facilement passer devant sans l’apercevoir).

A l’intérieur, trois pièces composent la boutique. La pièce de devant contient les bouteilles de whisky écossais, sur plusieurs étagères et une grande table bien garnies. La pièce de droite contient les bouteilles de whiskey américain et whisky japonais, et deux fauteuils confortables où l’on peut siroter un dram à son aise. La pièce du fond, enfin, contient un bar et les bouteilles ouvertes sur des étagères couvrant tous les murs. Il est donc possible d’acheter sur place des samples de plus de 200 bouteilles (samples qui n’apparaissent pas sur le site internet de la boutique, il faut absolument se rendre sur place pour pouvoir en profiter).

Les étagères et la table remplies à craquer de bouteillesLes étagères et la table remplies à craquer de bouteillesLes étagères et la table remplies à craquer de bouteilles

Les étagères et la table remplies à craquer de bouteilles

Dirk propose les gammes officielles (Arran, BenRiach, Glendronach, etc) et indépendantes (Cadenhead, Compass Box, The Nectar of the Daily Dram, etc) distribuées par les distributeurs belges officiels et divers (The Nectar, Premium Spirits, Diageo, etc.).

Mais Dram 242 propose aussi des embouteillages indépendants qu’il distribue lui-même en direct : Càrn Mòr, Creative Whisky Company, Warehouse 8 et quelques autres ; et il est surtout le seul à proposer les gammes Maltbarn et Anam Na H-Alba en Belgique ! Il est même possible de trouver quelques bouteilles un peu plus anciennes, sorties en 2010 ou 2011 par exemple.

La cerise sur le gâteau est que les prix pratiqués sur les embouteillages indépendants sont ceux suggérés par les embouteilleurs eux-mêmes. Pas de plus-value obscure donc, on n’est clairement pas volé sur les prix. Les prix des samples sont eux aussi très honnêtes, il y a moyen de trouver quelques pépites à goûter sans se ruiner.

Ajoutez à cela l’accueil chaleureux de Dirk, très disponible pour donner conseil ou discuter whisky en général, pour faire de Dram 242 une boutique très intéressante à visiter régulièrement.

A signaler aussi que Dirk organise régulièrement des soirées Whisky Bar où il est loisible de goûter aux bouteilles ouvertes (plus de 200 différentes). L’entrée est gratuite, et on ne paie que le(s) dram(s) consommé(s). Vous pouvez visiter la page Facebook et/ou le site web de la boutique pour être tenu informé de ces soirées.

Plus de 200 bouteilles ouvertesPlus de 200 bouteilles ouvertesPlus de 200 bouteilles ouvertes
Plus de 200 bouteilles ouvertesPlus de 200 bouteilles ouvertes

Plus de 200 bouteilles ouvertes

mercredi 24 septembre 2014

Littlemill 1990/2014 (24 ans) Maltbarn, 50.6%

En règle générale je publie des notes de dégustation de whiskies encore disponibles dans le commerce. Mais aujourd’hui, je vais sauter dans la brouette du ‘’buzz’’ créé par ce Littlemill.

Bon OK, des petits ‘’buzz’’, dans le whisky, il y en a chaque semaine. Il faut être sur la balle pour pouvoir se procurer LA bouteille du moment. Une seconde d’hésitation et PAF ! Trop tard, sold out.

Comment fonctionne, en règle générale, un buzz autour d’une bouteille ? Plusieurs facteurs entrent en jeu, et je prends bien évidemment ce Littlemill comme exemple :

  • Une distillerie fermée : Ha ça, ça attire bien évidemment beaucoup plus les spéculateurs. Surtout que Littlemill a la cote pour le moment et que les prix montent en flèche.
  • Un nombre limité de bouteilles : 158 dans ce cas-ci. C’est peu. Il n’y en aura pas pour tout le monde.
  • Un embouteilleur ayant bonne réputation : Maltbarn sort, en règle générale, des produits de bonne qualité.
  • Un prix bien étudié : 130€ alors qu’en règle générale les Littlemill de cet âge sortent ces temps à minimum 140€. Donc oui, un prix bien tapé.
  • Peu de points de vente : Dans ce cas-ci, il n’a été vendu qu’à 3 endroits, à ma connaissance. Chez Maltbarn bien évidemment. Il fallait donc ajouter des frais de port d’Allemagne. Chez Whiskybase. Mais la bouteille n’est même pas apparue sur le web shop, le patron ayant proposé des réservations sur Facebook avant même que la bouteille ne soit disponible. Chez Dram242, enfin. Une boutique (focus sous peu sur le blog) située près d’Alost qui importe directement des bouteilles de chez Maltbarn. Seulement 3 boutiques (et sous le manteau à l’une d’elle), cela attise bien évidemment le buzz de par la difficulté à choper le bestiau.
  • De bonnes notes sur Whiskybase : Une bonne moyenne sur cette base de données est bien évidemment un facteur favorisant la convoitise.
  • Une note dithyrambique sur un blog : C’est le facteur qui met le feu aux poudres. Un blogueur ayant pignon sur rue (non je ne parle pas de moi, mais de Whiskynotes ;-) ) publie une note supérieure à 90/100.

S’il restait encore quelques bouteilles disponibles avant cette note, ça a été l’effervescence dès sa publication : les forums se sont mis à relayer l’info et plein de membres en ont voulu, ça a été sold out dans l’heure chez Maltbarn et chez Dram242, et les dernières bouteilles ont tout de suite été réservées chez Whiskybase. Bref, trop tard, plus moyen d’en trouver en boutique, à ma connaissance.

Mais, à part sur Whiskynotes et quelques notes sur Whiskybase, qui a goûté ce Littlemill et peut donc vraiment prouver que ce buzz est fondé ? Là est toute la question quand on court après des bouteilles à succès : en choper une OK, mais rien ne garantit qu’elle plaise. Ce n’est pas parce que Pierre, Paul ou Jacques l’a aimée que VOUS l’aimerez aussi…

Littlemill 1990/2014 (24 ans) Maltbarn, 50.6%

Voici donc mon humble avis, histoire d’apporter ma pierre à l’édifice (et je tiens à préciser que j’avais commandé ma bouteille AVANT que la note ne soit publiée sur Whiskynotes ;-) ).

Littlemill 1990/2014 (24 ans) Maltbarn, 50.6%, 158 bouteilles :
  • Nez : Un nez ultra fruité et gourmand. Les fruits exotiques dominent de la tête et des épaules (banane, mangue, ananas), mais du sirop de pêche et d’abricot est aussi bien présent. Un nez rond, sucré, sirupeux, et qui embaume. Mais aussi un peu lourd, à la limite de l’écoeurant.
  • Bouche : Une corbeille de fruits mûrs gorgés de soleil. Mangue, papaye, pêche, ananas, pastèque… Tout y passe, et abondamment sucré. La chaleur de l’alcool (bien maîtrisé) irradie en fin de bouche, en apothéose.
  • Finale : Moyenne sur la pêche et l’ananas (les autres fruits passent et repassent aussi). Quelques pincées de poivre blanc, et une mini amertume abricotée. L’abricot se décline aussi dans des relents liquoreux.
  • Verdict : Une bombe fruitée. Un excellent Littlemill (je dois bien avouer que peu me déçoivent, Littlemill est ma distillerie préférée, après tout). Celui-ci occupe le haut du panier. Il a bien mérité le buzz qui l’a entouré.
  • 91/100.

Ultra sold out, comme expliqué plus haut. Mais il est encore possible de se procurer quelques samples de ce Littlemill chez Dram242, sur place à la boutique.

lundi 15 septembre 2014

Diageo ‘’Special Releases’’ 2014: le grand foutage de gueule

Vous le savez si vous suivez le blog depuis un certain temps, à intervalle plus ou moins régulier je pousse une gueulante, je m’énerve et je le fais savoir !

Ca avait été le cas envers Talisker (ho tiens, une distillerie appartenant à Diageo) avec le nouveau batch du 18 ans et envers Ardbeg avec sa politique marketing en général.

Ca faisait déjà un bout de temps que les hausses de prix chez Diageo (je ne mentionnerai que le Brora 40 ans, sorti il y a quelques mois, se vendant à… ±7.500€) me titillaient du clavier. Mais aujourd’hui j’explose alors que Diageo vient d’annoncer la sortie (et les prix) des nouvelles ‘’Special Releases’’ (des bouteilles haut de gamme qui sortent chaque année) 2014. Chaque fois que les distilleries sortent de nouveaux trucs en embouteillages officiels, je me dis que la folie des prix ne peut pas continuer comme ça. Et chaque fois c’est pire. Jugez plutôt :

(Note : les prix de vente suggérés que j’ai pu voir sur internet étant en livres Sterling, je les livre ici en Euro avec taux de conversion du jour)

Diageo ‘’Special Releases’’ 2014: le grand foutage de gueule
  • Benrinnes 21 ans, 2892 bouteilles : ±300€. Il existe plein de Benrinnes en embouteillages indépendants, et aucun de cet âge n’approche (même de loin) un prix aussi prohibitif.
  • Brora 35 ans, 2964 bouteilles : ±1500€. Le Brora annuel. Estimons-nous heureux, il est moins cher que le 40 ans récemment sorti. Le Brora 35 ans précédent était proposé à 800€, si mes souvenirs sont bons. Soit une bascule de presque le double :-s.
  • Caol Ila Unpeated 15 ans, 10668 bouteilles : ±95€. Ho, un truc pas cher ? A moins de 100€ ? Oui, mais du Caol Ila non tourbé, je ne vois vraiment pas l’intérêt…
  • Caol Ila 30 ans, 7638 bouteilles, ±530€. On peut encore trouver le superbe Caol Ila 1982 Archives pour moins de 150€, et de succulents 1984 (indépendants) à moins de 200€. Pourquoi aller lâcher 530€ dans celui-ci ?
  • Clynelish Select Reserve, NAS, 2964 bouteilles : ±630€. Certainement le plus gros foutage de gueule de cette release. 630€ pour un NAS ????? Mais LOL quoi, il existe des centaines de superbes Clynelish en embouteillages indépendants, on peut même se payer deux magnifiques bouteilles de 1982 pour ce prix !!! Avec ce Clynelish en NAS, Diageo annonce même la couleur pour les prochaines Special Releases : nous fourguer (je n’ai pas dit ‘’entuber’’, mais je le pense très fort) des NAS à prix ultra fort. Vaseline not included.
  • Cragganmore 25 ans, 3372 bouteilles : ±375€. Hahahaha (rire jaune). Le 12 ans se trouve à une trentaine d’euros, et franchement les Cragganmore de 20+ ans ne sont pas non plus des pépites en puissance.
  • Lagavulin 12 ans, 31428 bouteilles : ±100€. Les fans de Lagavulin n’ont pas trop le choix, il existe très peu d’embouteillages indépendants de cette distillerie. Cette bouteille-ci de cette release est à peu près la seule que Monsieur Tout Le Monde peut se payer. Mais 100€ reste, intrinsèquement, cher pour du 12 ans. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il soit bon.
  • Port Ellen 35 ans, 2964 bouteilles : ±2750€. Idem que pour le Brora, c’est le Port Ellen annuel. Et comme pour le Brora, de nouveau une forte augmentation de prix par rapport à la release précédente. Mais comme Port Ellen est une distillerie mythique (comme Brora, même combat), cette bouteille sera la cible privilégiée des collectionneurs.
  • Rosebank 21 ans, 4530 bouteilles : ±375€. Peut-être un des rares prix ‘’normal’’ de cette série. Rosebank est une distillerie fermée, assez réputée auprès des collectionneurs. Les bouteilles de Rosebank sont chères de base, chez les embouteilleurs indépendants aussi. Je suis même étonné que Diageo le propose si ‘’peu cher’’ (tout est relatif, hein).
  • Singleton of Glendullan 38 ans, 3756 bouteilles : ±950€. On ne peut pas vraiment dire que Singleton est la top distillerie hein… Bon OK, 38 ans c’est du vieux, mais 950€ pour du Singleton faut oser.
  • Strathmill 25 ans, 2700 bouteilles : ±350€. Une distillerie assez peu connue, et peu courue. Pour 350€, il y a moyen de s’offrir deux bouteilles de très bons 25 ans ailleurs.

Bon, évidemment, il faut moduler mes propos (‘’dans la nuance’’, comme dirait un de mes amis à mon sujet). Ces bouteilles sont en brut de fût alors que les entrées de gamme de ces distilleries sont, en règle générale, réduits. Ces bouteilles sont en édition limitée (mouais, m’enfin, 2000+ bouteilles on ne peut pas vraiment dire que c’est du ultra limité hein ; ça reste de l’assemblage de fûts et est très loin du single cask) et de façon évidente destinées aux collectionneurs (et aux spéculateurs, mais n’entrons pas dans ce débat).

Pour ma part, une chose est déjà claire : je ne joue plus dans la même catégorie que la clientèle visée par Diageo. Je ne boycotterai pas ces bouteilles ‘’juste’’ à cause des prix prohibitifs que je trouve tout bonnement inadmissibles, mais tout simplement parce que ce genre de whisky se place de façon voulue hors des possibilités financières de Monsieur tout le monde (moi y compris). Je boycotte donc par la force des choses (et franchement, même si j’avais de tels moyens, je doute que j’en aurais achetée ne fut-ce qu’une seule).

Néanmoins, non seulement je boycotterai dorénavant ce genre de bouteilles, mais aussi les gammes ‘’normales’’ de Diageo (les 10, 12, 18 ans et autres NAS qui eux aussi voient leurs prix augmenter à coups de 25% d’un mois à l’autre). Je goûterai encore du Diageo quand l’occasion se présentera, mais je n’en n’achèterai plus. Fini. Basta. Je me concentrerai donc sur les embouteilleurs indépendants qui, eux, pour le moment ont encore (mais pour combien de temps ?) la tête sur les épaules.

Alors oui, je suis vénère envers Diageo de nous proposer ces bouteilles (qui, peut-être, sont merveilleusement bonnes en goût, mais QUI va oser ouvrir des boutanches de ce prix-là ???) à de tels prix qui ne se justifient simplement pas, même sous couvert de la sacro-saint règle de l’offre et de la demande. Je ne vais (de nouveau) pas me faire que des amis en publiant ma gueulante, mais je suis certain aussi que j’ose dire tout haut ce que beaucoup se disent tout bas !

dimanche 14 septembre 2014

L’agenda maltesque des événements en Belgique (et Luxembourg) jusque fin 2014

L’agenda maltesque des événements en Belgique (et Luxembourg) jusque fin 2014

La période calme d’été est bel et bien derrière nous : les événements autour du whisky reprennent de plus belle, et l’agenda est particulièrement chargé jusque fin de l’année.

Voici donc la liste des événements dont j’ai eu vent, histoire que vous puissiez vous aussi bloquer les dates dans votre agenda.

  • 19 et 20 septembre : Dégustation des nouveautés Coopers Choice, Montgomerie’s et Warehouse 8 au Chemin des Vignes (Stockel / Bruxelles). Infos et inscription par téléphone au 02/ 763 07 02 ou par email.
  • 20 septembre : Dégustation de whiskies officiels et indépendants chez We Are Whisky (Orp-Jauche). Infos de contact : http://wearewhisky.com/
  • 26 septembre: Initiation aux bases de la dégustation chez Toby Vins (Vivegnis / Liège). Infos de contact et inscription : http://tobyvins.be/site/
  • 05 octobre: Autour du sherry (élevages en fûts de sherry vs sherry finish) chez Toby Vins (Vivegnis / Liège). Infos de contact et inscription : http://tobyvins.be/site/
  • 18 et 19 octobre: Whisky aan Zee (Middelkerke). Infos : http://www.whiskyaanzee.be/
  • 17 et 18, et 24 et 25 octobre: Dégustation Hunter Laing (First Editions, Douglas of Drumlanrig, et Sovereign) au Chemin des Vignes (Stockel / Bruxelles). Infos et inscription par téléphone au 02/ 763 07 02 ou par email.
  • 18 et 19 octobre: Salon du Rhum à Verviers (organisé par la même équipe que le Whisky Live de Spa). Infos : http://www.salondurhum.be/
  • Du 24 octobre au 11 novembre : Whisky Festival chez Massen (dégustations étendues les 24 et 25 octobre).
  • 25 et 26 octobre: Festival des vins et alcools rares de la Maison Manigart (Arlon). Infos de contact pour s’inscrire aux Masterclasses : http://www.maison-manigart.be/fr/
  • 08 et 09 novembre: Spirits in the Sky (Bruxelles). Infos et tickets : http://www.spiritsinthesky.be/
  • 22 et 23 novembre: Lindores Whiskyfest (Ostende). Infos : http://www.lindores.be/
  • 09 décembre: Embouteilleurs indépendants VS embouteillages officiels, chez Toby Vins (Vivegnis / Liège). Infos de contact et inscription : http://tobyvins.be/site/

D’autres dates et événements seront certainement organisés à gauche et à droite d’ici fin 2014, mais la liste ci-dessus permet déjà de s’organiser un minimum ;-)

Bonnes dégustations à ceux et celles qui se rendront à un (ou plus, autant se faire plaisir) de ces événements !

mercredi 10 septembre 2014

Focus sur la distillerie Kilchoman

Focus sur la distillerie Kilchoman

Kilchoman a été fondée par Anthony Wills en 2005 sur l’île d’Islay, devenant ainsi la distillerie la plus jeune de l’île (ce statut ne durera plus longtemps, la distillerie Gartbreck étant actuellement en construction). Islay a été choisi pour l’implantation de la distillerie principalement à cause de sa réputation auprès des amateurs de whisky, mais aussi parce qu’Anthony connaissait bien l’île, son épouse étant membre d’une famille y possédant des terres.

Kilchoman est une micro-distillerie (de la taille d’une ferme), cultivant en partie l’orge utilisée dans son processus de distillation et ayant sa propre malterie. Elle n’appartient à aucun grand consortium et est indépendante.

La production est à la taille de la distillerie : limitée. Seulement 150000 litres de whisky sont produits par an (pour comparer, Caol Ila produit autant en moins d’une semaine). Kilchoman produit du whisky non coloré et non filtré à froid, afin de proposer la meilleure qualité possible. Comme la production est limitée, Kilchoman peut se payer le luxe d’acheter ses fûts de bourbon en direct (sans passer par une coopérative) à la distillerie Buffalo Trace. Les fûts sont importés sans être démontés pour le trajet.

De par la jeunesse de la distillerie et sa production limitée, il existe très peu de Kilchoman en embouteillages indépendants. Par contre, il existe déjà beaucoup d’embouteillages officiels. Non seulement la gamme de base (Machir Bay, 100% Islay, Loch Gorm, etc…), mais aussi de nombreux single casks.

Le whisky produit par Kilchoman est bien évidemment tourbé (la tourbe étant une des spécificités des distilleries de l’île d’Islay), la production avoisinant 50ppm (sauf en ce qui concerne le 100% Islay qui tourne autour de 25ppm).

Un film d'animation sur le processus complet de distillation chez Kilchoman

Carte de l'emplacement de la distillerie Kilchoman, sur l'île d'Islay (cliquez sur la carte pour interagir avec celle-ci)

dimanche 7 septembre 2014

Compte rendu : Kilchoman European Tour 2014 chez Toby Vins (Vivegnis, près de Liège)

Compte rendu : Kilchoman European Tour 2014 chez Toby Vins (Vivegnis, près de Liège)

La Wallonie bouge de plus en plus (je parle de whisky hein, pas de politique, comprenons-nous bien), et c’est une très bonne chose !

Le Kilchoman European Tour 2014 est donc passé cette semaine en Belgique, avec deux dates en Flandre et une en Wallonie, où Liège était mise à l’honneur. Tout d’abord par un passage éclair par la Maison Baelen (que je n’avais pas annoncé, n’étant pas au courant), mais surtout par une soirée dégustation de grande ampleur chez Toby Vins à Vivegnis (Herstal, juste à côté de Liège).

Toby Vins, caviste spécialisé avant tout en vin comme son nom le laisse supposer, a décidé il y a peu de temps (début 2014) de développer son rayon spiritueux. Le whisky, rhum, gin etc sont donc en pleine expansion et ça a l’air de bien décoller, Toby Vins ayant multiplié son chiffre d’affaire des spiritueux par 4 sur les quelques derniers mois écoulés. Preuve supplémentaire que le Wallon s’intéresse de plus en plus aux beaux flacons !

Le rayon whisky chez Toby Vins est donc encore embryonnaire, principalement composé d’entrées de gammes officielles, mais voué à se développer de plus en plus dans l’avenir. Les prix sont d’honnêtes prix cavistes, n’hésitez donc pas à y faire un saut si vous passez par Liège. Et profitez-en pour tailler une bavette avec François, le patron, un gars très sympa et très accueillant.

Compte rendu : Kilchoman European Tour 2014 chez Toby Vins (Vivegnis, près de Liège)

L’organisation :

Pour en revenir à la soirée dégustation Kilchoman, Toby Vins a tiré le gros lot en l’accueillant en ses murs. Un beau cadeau (et un sacré coup de pouce) de la part de The Nectar, le distributeur Kilchoman en Belgique qui organisait la tournée belge et luxembourgeoise. Une grosse soixantaine de personnes était présente, et Toby Vins a même dû refuser 38 inscriptions ! Un beau succès de foule.

L’animation de la dégustation était assurée en Anglais par James et Georges Wills, les fils du fondateur de la distillerie ; et en Français par Fred de chez The Nectar (et aussi un des plus grands collectionneurs au monde de Kilchoman. Il y connaît donc un sacré rayon). La Land Rover aux couleurs de Kilchoman avait été rentrée dans la boutique, et un joueur de cornemuse en kilt assurait l’animation musicale typique.

Georges Wills nous a fait humer de la tourbe brûlée.
Georges Wills nous a fait humer de la tourbe brûlée.

Le lineup :

Six whiskies étaient proposés à la dégustation, séparés en deux séries de trois servis en même temps. La première série de trois whiskies étaient des entrées de gamme réduits (pour commencer ‘’léger’’), la seconde série étant composée de trois whiskies plus forts et/ou plus exclusifs.

Kilchoman 100% Islay 4th Release, 50%

Le moins tourbé de la gamme (25ppm), ce whisky est entièrement fait (culture de l’orge, maltage, eau, distillation, etc) sur l’ile d’Islay. D’où son nom.

  • Nez : Sec et herbeux, poussiéreux aussi. Il se développe et évolue bien vers le floral avec le temps. Il s’écrase malheureusement après une aération d’un gros quart d’heure.
  • Bouche : Le sel domine, puis se calme pour laisser la place à la fumée et aux fruits blancs légèrement sucrés.
  • Finale : Une vague poivrée, et le retour du salé.
  • Verdict : Agréable et bien fait.
  • 85/100.
Compte rendu : Kilchoman European Tour 2014 chez Toby Vins (Vivegnis, près de Liège)
Kilchoman Machir Bay (batch 2014), 46%

Un des fers de lance de la distillerie, cet assemblage comprend 10% de fûts de sherry.

  • Nez : Assez effacé, légèrement herbacé. Fumée sèche. Un nez léger, mais qui se développe, prend forme et devient plus présent avec le temps.
  • Bouche : Entrée de bouche aqueuse, mais qui devient fondue sur la douceur tourbée. Légers relents vanillés.
  • Finale : Le poivre et la fumée s’imposent. Légère amertume.
  • Verdict : Plus monolithique et passe partout que le 100% Islay.
  • 83/100.
Kilchoman Loch Gorm (batch 2014), 46%

Un assemblage maturé complètement en fûts d’Oloroso pendant 5 ans.

  • Nez : Doux, sucré, chimique. Une fumée herbeuse se devine derrière. Devient plus rond avec l’aération. Caramel et bubble gum.
  • Bouche : Rond sur les épices douces sucrées. Légère fumée.
  • Finale : Courte, les saveurs meurent vite.
  • Verdict : Très basique. Rond et facile, mais pas surprenant. Ce batch-ci me semble moins abouti que le précédent (que j’avais personnellement coté 86/100), mais peut-être est-ce dû aux circonstances de dégustation.
  • 82/100.
Compte rendu : Kilchoman European Tour 2014 chez Toby Vins (Vivegnis, près de Liège)
Kilchoman Port Cask Matured, 55%, 6000 bouteilles

Un whisky de 3 ans d’âge, maturé en fûts de Porto, présenté en avant-première (sortie sur le marché imminente).

  • Nez : De la fumée, du melon, de l’herbe sèche. Du chewing gum à la fraise.
  • Bouche : Alcooleuse. Du melon fumé et du poivre blanc en tête.
  • Finale : Elle aussi (trop) alcooleuse, ça tue les saveurs.
  • Verdict : Déséquilibré. La maturation en fût de Porto ne semble pas être mon truc, non plus.
  • 76/100.
Compte rendu : Kilchoman European Tour 2014 chez Toby Vins (Vivegnis, près de Liège)
Kilchoman Machir Bay European Tour 2014 Edition, 59.2%, 1518 bouteilles

Du Machir Bay batch 2014, mais non réduit. L’embouteillage exclusif de la tournée européenne, uniquement en vente dans les boutiques accueillant l’événement.

  • Nez : Des fleurs de printemps, de la fumée vanillée. L’alcool n’agresse pas les narines. Poussière sucrée. Un peu de cire. La tourbe n’est pas envahissante, c’est subtil. Herbe mouillée. Nez frais.
  • Bouche : De la vanille, du malt sucré, fumée discrète. Alcool bien intégré.
  • Finale : Moyenne. Toujours de la douceur. Pincée de poivre et fumée salée.
  • Verdict : Un monde entre le Machir Bay réduit et cette édition spéciale-ci en brut de fût ! Très bon.
  • 88/100.
Compte rendu : Kilchoman European Tour 2014 chez Toby Vins (Vivegnis, près de Liège)
Kilchoman PX Cask for The Nectar, 58.2%

Une avant-première, ce single cask n’ayant pas encore été embouteillé. Un fût en Pedro Ximenez sélectionné par The Nectar, qui devrait arriver sur le marché pour le prochain Spirits in the Sky (qui se déroulera début novembre à Bruxelles). Un whisky maturé 5 ans en fût de bourbon, puis fini 4 mois en fût de PX.

  • Nez : Du bois précieux sucré, fumée discrète. Térébenthine. Fruits rouges confits pétrifiés et fruits salés.
  • Bouche : Ronde et douce. Du poivre et de la fumée en fin de bouche.
  • Finale : Des épices douces, une légère amertume de pelure d’orange.
  • Verdict : Le premier PX qui me séduise vraiment. Un bonbon fumé. Excellent.
  • 90/100.
Les roulés au saumon se mariaient particulièrement bien avec le whisky tourbé.
Les roulés au saumon se mariaient particulièrement bien avec le whisky tourbé.

Ma conclusion :

Ce fut donc une bonne soirée qui m’a permis de mieux connaître la gamme Kilchoman, de faire de chouettes rencontres et de discuter whisky avec des passionnés. L’événement était très bien organisé (l’accueil, le line up, les roulés au saumon qui se mariaient très bien avec le whisky tourbé) et l’ambiance bonne enfant. Un bon moment.

Toby Vins compte d’ailleurs organiser d’autres événements autour du whisky dans un proche avenir, ce qui devrait continuer de dynamiser le whisky dans la région liégeoise. J’espère juste que les bouteilles de Bru sur les tables seront remplacées par de l’eau plate ;-).

mercredi 3 septembre 2014

Talisker 57° North, NAS, 57% (OB)

Que les détracteurs de Talisker me pardonnent, je vais encore en parler. Mais cette fois-ci ma prose ne portera pas sur des vieux millésimes bien chers (j’y reviendrai, patience), mais sur une bouteille courante, facilement trouvable un peu partout : le Talisker 57° North.

Ce Talisker est en brut de fût (youpie :-D ), contrairement à tous les autres embouteillages de la gamme officielle en production actuellement (le Port Ruighe, Storm, 10 ans, 18 ans, et autre Distiller Edition) ; mais est aussi un NAS (sans âge, hoooo :-( ), comme de plus en plus de whiskies officiels…

Je m’attends donc à goûter un whisky jeune qui pète. Et je risque bien évidemment de le comparer au 18 ans que je fréquente si souvent…

Comme la plupart des embouteillages officiels, ce 57° North se décline en batches (des embouteillages successifs de même nom qui sortent de façon régulière). La note ci-dessous est celle du batch 2013, un des derniers (si pas le dernier) en date. Son code bouteille est L3261CM000.

Talisker 57° North, NAS, 57% (OB)
Talisker 57° North, NAS, batch 2013, 57%.
  • Nez : Houla ! Directement, ça pique au nez, je dois éloigner mes narines du verre. L’alcool est très présent, juste flanqué d’une fumée marine. Un poil de malt salé essaie d’apparaître entre les volutes d’alcool.
  • Bouche : L’entrée de bouche est d’abord, pendant 2 secondes et contre toute attente, douce sur le malt caramélisé. Et puis tout pète en bouche d’un coup : l’alcool brûle, le poivre pique. Vite, de l’eau pour éteindre cet incendie ! Les papilles sont grillées, help !
  • Finale : Après avoir dégluti (et brûlé ma gorge au passage), une sécheresse fumée s’installe. Des picotements poivrés perdurent sur la langue, et une légère amertume boisée se fait sentir dans les joues.
  • Verdict : L’alcool est trop présent, déséquilibré. Il y a bien d’autres whiskies titrant aussi haut qui n’arrachent pas autant, mais celui-ci approche de l’alcool à brûler. Les saveurs sont bien évidemment balayées par cet alcool. Seuls le poivre et la fumée peuvent se montrer, mais aussi de façon trop dominante (ce qui n’est pas étonnant, pour faire face à cet alcool envahissant). Aucune subtilité, donc. Un whisky de bourrin, qui décape. Clairement pas un whisky à considérer si on veut s’initier à ce breuvage (ça dégouterait direct). Par contre il devrait plaire à ceux qui aiment la rusticité la plus basique et l’alcool bien présent. Bon, je retourne me servir un dram de 18 ans. Mais pas aujourd’hui, là mon système gustatif est cramé….
  • 80/100. Comme quoi, tous les Talisker ne sont pas dans mes petits papiers.

Disponible facilement sur les webshops (hollandais ou pas) et chez les cavistes spécialisés pour une grosse cinquantaine d’euros.