samedi 31 décembre 2016

Le whisky en 2016: mon bilan de l'année écoulée

Halala... J'avais tellement de choses à dire l'an passé, dans mon bilan 2015...

Quand je regarde dans le rétroviseur braqué sur 2016, je me rends compte que je pourrais presque faire un copier/coller de mon bilan de l'an dernier. La seule différence étant que (presque) tout s'est accentué.

L'invasion du NAS:

On peut copier/coller. Sauf que cette année la NASIsation a commencé à toucher de façon notable les embouteilleurs indépendants qui proposent non seulement des whiskies de plus en plus jeunes, mais aussi des sans âges indiqués.

Le rajeunissement global et les distilleries moins renommées chez les indépendants:

On peut copier/coller. Des whiskies de plus en plus jeunes en IB (oserais-je nommer les jeunes Caol Ila de 2007 / 2008, par palettes entières ?). Et les mêmes distilleries dont les embouteillages hasardeux non envahissent. Ben Nevis, Speyside Distillery, Bunnahabhain. En cette fin d'année 2016, ce sont des brouettes de Ballechin qui se déversent sur nous; non seulement des officiels / Signatory, mais aussi chez d'autres embouteilleurs (comme Van Wees par exemple).

Le retour du blend:

On peut copier/coller. De plus en plus de blends apparaissent chez les embouteilleurs indépendants. Pour le moment la plupart affiche encore un âge vénérable, mais la tendance genre XO (Xtra Old... mouais, ça ne me parle pas, quoi) ou sans âge commence à grandir.

Les prix qui flambent:

La question qui continue de fâcher les amateurs. Non seulement on peut copier/coller, mais c'est bien pire que l'an dernier. Malgré un événement marquant qui s'est passé en 2016 et qui aurait dû, en théorie, si pas inverser la tendance au moins la stabiliser: le Brexit.
En effet, le Brexit a engendré une grosse gamelle de la Livre Sterling par rapport à l'Euro. "La bonne affaire, le whisky va coûter moins cher !".
C'est vrai si on achète son whisky directement à des webshops basés aux Royaumes Unis et affichant des prix en Livre Sterling. Une bouteille à £100 nous coûtait 140 euros il y a un an. Une bouteille à £100 nous coûte aujourd'hui 115 euros. Le calcul est vite fait.

Étant donné que le prix du whisky écossais se négocie en Livre Sterling, on aurait pu croire que les distributeurs qui achètent les bouteilles là-bas pour les revendre ici et les embouteilleurs qui achètent leurs fûts à embouteiller s'y retrouveraient et pourraient eux aussi répercuter cette différence de prix due à la conversion £ --> € sur le prix final en boutique. Et c'est là qu'on constate que non seulement ce n'est pas le cas, mais qu'en plus les prix ont de nouveau fait un gros bond vers le haut, parfois de plus de 30% !! Là, je ne comprends plus rien, surtout qu'on ne peut même pas blâmer les accises et les taxes puisqu'il n'y en a pas eues de nouvelles depuis le Brexit ! Il serait bienvenu que certains professionnels du secteur s'expliquent sur cette question, car ça me paraît bien flou et ça suscite même pas mal de suspicions en ce qui me concerne.

Bref, le whisky est encore (beaucoup) plus cher fin 2016 que fin 2015 ! :-(

Les tendances pour l'avenir:

On peut copier/coller. Aucun gros crash imminent encore, c'est toujours l'El Dorado pour le whisky. Nous ne sommes pas encore en 2020, ceci dit.
Sauf que... de plus en plus de vrais amateurs en ont marre de grogner sur les prix délirants et plaquent le whisky pour se tourner vers d'autres passions, qu'elles soient spiritueuses ou non. Et je me comprends dedans, ma passion pour le single malt s'effrite de plus en plus.
Sauf que... de plus en plus d'embouteilleurs indépendants proposent d'autres spiritueux dans leur portfolio, que ce soit du rhum, du Cognac, ou du gin, ou autre. Ils se rendent compte que la situation ne pourra pas durer indéfiniment et amorcent déjà pleinement le virage de la reconversion.

Et moi alors, dans tout ça ?

Le goût amer que j'avais en bouche l'an passé s'est peu à peu transformé en fatalisme. Oui je continue de beugler sur les prix pratiqués (et ça ne risque pas de changer), mais sur le plan personnel je me penche de moins en moins sur plein de bouteilles. "Quel âge ? 20 ans ? Quel prix ? 200 boules !! Mouhahaha..." Et je la repose, même pas envie de goûter, encore moins envie d'en parler sur le Blog. Aucune envie de parler ou de défendre un produit (au sens général du terme) auquel je ne crois pas... auquel je ne crois plus. Je deviens fataliste, débrouillez-vous avec vos bouteilles pour gogos fortunés; je m'en lave les mains. En 2017, je ne m'intéresserai (avec objectif d'achat éventuel) qu'aux bouteilles qui ont un rapport qualité / âge / prix acceptable. Et donc forcément, j'achèterai beaucoup moins. De moins en moins... Pour finir par ne plus rien acheter du tout d'ici deux ans je pense. Voilà, l'échéance je la pose là hein... Deux ans. Ça me laisse quand même un peu de temps pour vous parler de choses et d 'autres. Mais les publications sur le Blog risquent de s'espacer de plus en plus, du coup.

En 2017, je vais probablement, outre freiner mes achats (encore plus qu'en 2016), freiner mes déplacements divers "longue distance" en festivals et autres tastings et me recentrer sur moi-même. J'ai néanmoins un gros projet whisky pour 2017, une quête initiatique, un pèlerinage: 10 jours à Campbeltown ! Et bien évidemment, je relaterai (à posteriori) mon périple sur le Blog. Histoire de boucler la boucle.

Et mes coups de coeur de 2016, alors ?

J'ai quand même goûté (et acheté) de très bonnes choses en 2016. Je n'ai pas goûté au cours de cette année que des choses embouteillées en 2016, mais il me semble logique de ne sélectionner dans mon top 5 que des whiskies embouteillés dans l'année écoulée.
Le whisky en 2016: mon bilan de l'année écoulée
Cette année-ci, c'est un Littlemill qui se hisse en haut du podium. Sûrement la dernière année où c'était possible, d'ailleurs, les prix étant devenus tellement délirants.
Ce Littlemill-ci a évidemment une place à part dans mon coeur, puisque j'ai sélectionné le fût. Mon numéro 1 est donc complètement subjectif, na ! Mais je l'ai quand même coté 92 (et je pense avoir été honnête dans ma cotation, sans le surcoter), place méritée sur ce podium.
Hé oui, "seulement" un 92 en première place. Aucun 93/100 dans ce que j'ai goûté cette année. Suis-je devenu trop difficile, ou la qualité globale a-t-elle encore baissé ? C'est la question qu'on peut se poser chaque année, et qui n'aura probablement pas encore de réponse en cette fin 2016.

2. Kilkerran 12 ans, 46% (OB) – (89/100).
Un Kilkerran était premier l'an passé, un Kilkerran est second cette année-ci. Sans conteste possible le meilleur rapport qualité / prix de l'année, un whisky fort bien abouti vendu pour moins de 50€ à sa sortie. Un profil rustique comme je les aime. Bref, une réussite, bravo Glengyle.
Si cette année il n'est pas numéro 1, malgré la même cote que le WIP7 en fût Bourbon, c'est que je trouvais quand même le WIP7 plus savoureux; ce 12 ans-ci souffrant peut-être (très peu) de la réduction à 46%.

L'OVNI de l'année, la surprise totale, le whisky improbable. On serait passé 30 fois à côté sans même s'en apercevoir, le nom Inchmurrin ne faisant rêver personne. Et pourtant, en le goûtant, on ne peut qu'être conquis. Tous ceux à qui je l'ai fais goûter ont été séduit (et un nombre non négligeable en a même acheté une bouteille), d'ailleurs.
Je vais surveiller de près les vieux Inchmurrin qui sortiront dans l'avenir.

LE whisky qui a fait le buzz en début d'année. Unanimement plébiscité et bien accueilli, on se l'est arraché. C'est la première fois que j'ai eu autant de mal pour me procurer une bouteille.
Non seulement je l'ai apprécié à l'ouverture de la bouteille, mais il a merveilleusement évolué. Si sur le plan personnel je lui avais attribué un 89/100 (voir ma publication de l'époque), je revois largement ma copie en cette fin d'année tellement il me plaît de plus en plus: je lui attribuerais un bon 91/100 sur la bouteille ouverte depuis un bout de temps et "aérée".

Une année sans Cadenhead dans mon classement aurait été bien morne, pas vrai ? Et pourtant, les deux seules bouteilles parmi celles que j'ai pu goûter chez Cadenhead et qui m'ont vraiment marqué en 2016 sont ce Dalmore-ci et le Caol Ila 36 ans Authentic Collection (mais qui était hors budget pour moi).
Si j'ai choisi ce Dalmore dans ce top 5, c'est qu'il est rare de trouver un Dalmore aussi bon (désolé de le dire, mais les Dalmore officiels sont quand même pas terrible du tout, hein. Et non, je ne parle pas de la série Constellation qui est hors catégorie), en brut de fût, et à un prix aussi attractif à sa sortie. J'ai vraiment été étonné et séduit, ce qui lui vaut sa place dans ce top 5.


Mon choix de ces 5 bouteilles s'est plus ou moins facilement imposé de lui même à moi; sans même trop me creuser la tête. J'ai pourtant croisé d'autres whiskies qui m'ont laissé bonne impression, il y a pas mal de bouteilles qui se retrouvent au pied du podium mais qui méritent une mention; comme par exemple (sans ordre particulier)
  • le Caol Ila 36 ans Cadenhead's Authentic Collection
  • le Lochside 1967 The Cooper's Choice
  • les Golden Grain de chez The Cooper's Choice
  • le premier Littlemill 1984 The Cooper's Choice sélectionné en début d'année par (entre autres) votre serviteur
  • les Caol Ila 1984 Cadenhead
  • le Ballechin 12 ans Signatory Vintage pour la Belgique (un autre OVNI inattendu)
  • le Glenrothes 19 ans en fût de Sherry de chez Claxton's (dont je n'ai pas encore parlé sur le Blog, ce sera le cas début 2017).
En voyant ces mentions, le nom The Cooper's Choice saute aux yeux. En effet, je trouve que cet embouteilleur a sorti une belle pelletée de belles bouteilles, très qualitatives, et l'un dans l'autre à un prix honnête par rapport à la qualité et à l'âge affiché. Oui, le Lochside 1967 reste une bouteille onéreuse, mais chez n'importe quel autre embouteilleur elle aurait été beaucoup plus chère.
Il est aussi vrai, et je l'admets sans ombrage et en pleine transparence: j'ai des facilités pour goûter les nouveaux embouteillages The Cooper's Choice, ce qui me permet de tout passer en revue et de ne rater aucune bonne bouteille. Ce n'est évidemment pas le cas chez les autres embouteilleurs et distributeurs d'embouteillages officiels, je passe donc à côté de beaucoup de choses chez ceux-ci. Mais c'est le jeu ma bonne Lucette: si je ne peux pas goûter, je ne peux pas en parler; et je ne peux parler que de ce que j'ai goûté. CQFD.

En conclusion...

Mine de rien, on arrive encore plus ou moins à trouver des bouteilles à son goût pour un budget qui nous est acceptable (chacun ayant le sien, bien évidemment). Mais on doit, de plus en plus, faire l'impasse sur de plus en plus de bouteilles qui sont hors budget. Cette année 2016 était moins bonne en terme de qualité / âge / prix que ne l'était 2015, mais sera fort probablement meilleure que ne sera 2017 sur ce même point. D'où l'échéance de deux ans que je me suis posée, car je suis de plus en plus persuadé que je ne pourrai pas suivre le mouvement et que ma frustration ne fera que grandir.

Je vous souhaite à tous et toutes (même aux rageux qui ne me portent pas dans leur cœur, désolé les gars mais si vous ne savez pas supporter les personnes qui disent ce qu'elles pensent et des vérités qui font mal, commencez donc par vous remettre en question :-) ) une excellente année 2017, remplie de bons whiskies qui correspondront à vos critères personnels.
Le whisky en 2016: mon bilan de l'année écoulée

mercredi 28 décembre 2016

Springbank 14 ans 47.7% et Hazelburn 8 ans 54% Cadenhead's AuthenticCollection

Pour clôturer les notes de dégustations pour l'année 2016 sur le Blog, je voulais mettre à l'honneur la distillerie Springbank et l'embouteilleur indépendant Cadenhead.
Springbank n'est pas ma distillerie préférée (je doute que quiconque puisse un jour détrôner Littlemill dans mon cœur), mais pas loin quand même. Son profil très typique et peu accessible non seulement me plaît beaucoup, mais le côté familial du groupe J&A Mitchell (qui détient Springbank, Glengyle, et Cadenhead) tranche avec les gros bras du whisky (LVMH, Diageo, Pernod Ricard, etc). Les méthodes de production continuent d'être assez traditionnelles et pratiquement "doubitchou". C'est aussi probablement le pourquoi le profil du whisky produit par Springbank et Glengyle est aussi rustique et terroir. Ça compte aussi, évidemment, à mes yeux dans mes penchants pour tel ou tel producteur.
Cadenhead, ce n'est un secret pour personne, est mon embouteilleur indépendant préféré depuis pas mal de temps, même si il a été, je l'avoue, mis à mal en 2016 dans mes préférences personnelles. Il reste une valeur sûre en terme de qualité et, souvent, en terme de qualité / âge / prix (même si sur le plan prix les chiffres ont pris l'ascenseur vers le haut, comme chez tous les producteurs).

Quoi de mieux, pour cette mise à l'honneur, que de vous parler de deux embouteillages différents, tous deux distillés chez Springbank (Hazelburn étant la gamme non tourbée et à triple distillation de la distillerie) et embouteillés par Cadenhead (issus de la vague d'embouteillages pour Noël 2016) ? Bah, ça me semble pas mal, non ?

Springbank 14 ans Cadenhead's Authentic Collection, 2002 / 11.2016, Bourbon Barrel, 47.7%, 168 bouteilles


  • Nez: Des embruns marins, des crustacés en cageot sur un ponton de port de pêche. Une bonne volute d'herbe sèche fumée. Du sirop de citron comme base de fond.
  • Bouche: Douce et accessible, d'abord fruitée et vanillée. Bien vite le côté marin, mélangé à de la fumée calcaire, fait son apparition pour former un mariage cohérent avec le fruit.
  • Finale: Une pincée d'épices poivrées, un peu de sel, et de l'acidulé citronné.
  • Verdict: Un beau Springbank, typique mais aussi facile d'accès. Plus facile que beaucoup d'autres expressions de chez Springbank, je trouve. Quasi "docile". Il est probablement une bonne option pour ceux qui veulent découvrir en douceur cette distillerie au profil somme toute assez particulier.
  • 89/100 (j'ai hésité avec 88, car je trouve le 16 ans Local Barley officiel un cran au dessus quand même).



 Était disponible à la boutique Cadenhead de Cologne pour 99€, mais je pense bien qu'il est à présent sold out.






Hazelburn 8 ans Cadenhead's Authentic Collection, 2007 / 11.2016, Bourbon Hogshead, 54%, 162 bouteilles


  • Nez: Bien puissant et charpenté. Du bois noble, du raisin sec, du malt vanillé. Plein d'épices exotiques qui titillent les narines. De la poussière boisée se développe en cours de dram.
  • Bouche: Étonnamment douce et sucrée, facile, malgré les 54% affichés. Du malt vanillé, grillé, torréfié. Du raisin sec. Du sirop d'abricot liquoreux. Quelques notes épicées de ci de là.
  • Finale: Le bois refait surface, poli cette fois (même si il ne m'a pas proféré d'insultes auparavant, ceci dit ;-) ). De la pelure de pomme jaune s'incruste sur la langue.
  • Verdict: Un whisky bien efficace pour un si jeune âge. Il fait d'ailleurs plus vieux, je trouve. Le fût a été fort actif. Si le nez est assez abrupt et alcooleux au premier contact, en bouche cet Hazelburn est fort agréable et plaisant.
  • 87/100.


En principe encore disponible à la boutique Cadenhead de Cologne, pour 69€.
Sachez encore que Springbank devrait dévoiler un changement de ligne conductrice en janvier 2017. Actuellement elle entretient le buzz et le suspens sur les réseaux sociaux avec son slogan "#Change Jan2017", qui tient en haleine les fans de la distillerie. Les paris vont bon train, mais personne ne sait à quoi s'en tenir, en fait. Nous retenons notre souffle, wait and see en janvier.

Et en parlant de 2017 et de Springbank, attendez-vous à avoir l'an prochain du gros gros (trèèèès gros) contenu sur le Blog à propos de cette distillerie et de Cadenhead. #Scotland2017 :-D

dimanche 25 décembre 2016

Littlemill 1984/2016 The Cooper's Choice pour La Boutique du Chemin, 32ans, 46.9%

Début 2016, j'avais eu le privilège de participer à la sélection d'un fût de Littlemill 1984 The Cooper's Choice pour La Boutique du Chemin. Fort du succès que ce Littlemill (rapidement sold out), Ludo (le gérant du Chemin des Vignes de Stockel et du web shop La Boutique du Chemin) a eu envie de remettre le couvert.

Après de âpres négociations, The Cooper's Choice a accepté de céder un second fût de Littlemill 1984 à La Boutique du Chemin. Cette fois, le choix pouvait se faire entre 2 fûts différents: le rescapé des 3 fûts du début d'année (un ayant été sélectionné à ce moment-là, un autre ayant été cédé à Whiskymax en Allemagne), et un qui était en principe destiné aux États Unis (mais le distributeur américains n'a jamais donné suite à la proposition de The Coopers' Choice... Y sont cons les Ricains parfois, quand même !!!).
Littlemill 1984/2016 The Cooper's Choice pour La Boutique du Chemin, 32 ans, 46.9%
Si en début d'année le choix s'était fait suite à une concertation entre 5 intervenants (dont moi), cette fois-ci Ludo m'a entièrement fait confiance pour la sélection entre les deux possibilités de fût. Je ne me suis pas fait prier, et je lui en suis très reconnaissant de cette marque de confiance.

Afin de ne pas être influencé par le numéro de fût, j'ai goûté les deux échantillons en aveugle. Même si les deux étaient très bons et dignes d'être embouteillés, un m'a plus séduit que l'autre; et il s'est avéré que c'était le fût n° 3898, qui était destiné au marché américain. Tant mieux que le distributeur n'ait pas sauté sur l'occasion (mais quel bièsse !!), et tant mieux pour nous !!

Ludo a donc réservé le fût 3898, mais a rapidement décidé de post-poser de quelques semaines son embouteillage afin de pouvoir proposer un Littlemill de 32 ans d'âge.
Les précommandes ont ensuite été ouvertes... et ont été plus que rapides: tout le fût a été vendu en moins de 7 heures !! Je n'en reviens toujours pas de la rapidité à laquelle plus de 200 bouteilles peuvent trouver acquéreur... Et même plus, puisque des limitations sur le nombre de bouteilles allouées ont du être appliquées car beaucoup plus de réservations ont été faites que de bouteilles disponibles.

Le fût a finalement été embouteillé début décembre et livré en Belgique le 06 décembre. Tout un symbole: Merci Saint Nicolaaaaas ! :-D
Voici donc ma note de dégustation de ce Littlemill après sa mise en bouteille (et donc pas celle du cask sample de septembre dernier).

Littlemill 11.1984 / 2016 The Cooper's Choice, The 2nd Release – Specially Selected for La Boutique du Chemin, 32 ans, Bourbon Cask 3898, 46.9%, 235 bouteilles


  • Nez: La corbeille de fruits blancs et jaunes bien mûrs et super juteux. Miaaaam ! Abricot, pêche, babane, mangue, poire. Du sirop de pamplemousse; et aussi une fine poussière végétale, comme du pollen sec, qui virevolte.
  • Bouche: Du sirop de banane verte, de la gelée de pêche. Du fruité sucré et onctueux. Du pamplemousse blanc, très légèrement acidulé, s'installe. Et derrière celui-ci se faufile de la tige de fleur.
  • Finale: Moyenne. Une vague de jus de mandarine afflue, accompagnée par le végétal floral. Une mini pincée d'épices douces atterrit sur la langue.
  • Verdict: Un fruité d'une divine délicatesse, sans aucune agressivité (même pas de très loin, d'ailleurs, tellement c'est fin). Un plaisir de bout en bout et de chaque instant. Encore !!!
  • 92/100.

Sold out en précommande (au prix de 275€) il y a déjà plusieurs mois d'ici.

samedi 24 décembre 2016

Mortlach 27 ans Cadenhead's Sherry Cask, 1988/2016, 52.6%

Certaines saisons, au même titre que certains moments de la journée, se marient mieux avec certains types de whiskies qu'avec d'autres.

En hiver, quand il fait froid, la majorité des amalteurs a tendance à privilégier les whiskies tourbés ou maturés en fûts de Sherry Oloroso ou PX de premier remplissage (les "Dark Sherry" bien foncés, bien imprégnés). Je ne déroge pas à cette règle majoritaire, j'ai moi aussi tendance à me verser un whisky plus rustique et/ou gourmand en période hivernale.

Même si cette année l'hiver n'est pas (encore) glacial, nous sommes en période de Noël, que diable !

 

Du Mortlach en fût de Sherry, ça pourrait parfaitement faire l'affaire; surtout si il comporte un côté "crassouillet" comme parfois Mortlach peut avoir. Et justement, c'est ce qui m'attire chez Mortlach. Si c'est pour avoir un Xième Speysider en fût de Sherry au profil ultra classique, je ne vois pas la valeur ajoutée d'aller creuser chez Mortlach.

 

Mais ce mariage Mortlach / fût de Sherry / Cadenhead me fait aussi un peu peur. En effet, il y a deux ans, je m'étais offert un Mortlach 25 ans de chez Cadenhead, aussi en fût de Sherry. Et je l'avais trouvé immonde, un des pires whiskies que j'avais jamais goûté (non, je n'en ai pas parlé sur le Blog à l'époque) ! Celui-ci serait-il un sister cask, ou complètement différent ? Let's taste...

Mortlach 27 ans Cadenhead's Sherry Cask, 1988 / 11.2016, 52.6%, 498 bouteilles

  • Nez: D'abord un nez whisky Sherry typique: du bois poli, de la noix, du chocolat noir, des fruits noirs confits, un trait d'orange. Gourmand. Une austérité de bois noble traité s'installe petit à petit.
  • Bouche: Attaque alcooleuse un peu agressive au premier contact, il faudra attendre la seconde gorgée pour s'habituer. Un mélange fondu de fruits noirs et rouges, secs et confits; de caramel presque brûlé, de zeste d'orange, et de bois vernis. Le sucré augmente au fil du dram.
  • Finale: Courte. Le bois assèche la bouche; il est accompagné de paraffine huileuse. Du caramel vanillé et fort sucré surgit dans la gorge.
  • Verdict: Pas de marqueurs "crasseux" dans ce Mortlach-ci, juste un peu de vernis, de huileux, et d'austérité (ce qui n'est déjà pas si mal). Un profil Sherry assez classique, même si l'évolutivité en cours de dram est à souligner. Un whisky agréable et bien fait (surtout à partir de la seconde gorgée), plutôt sur le boisé / sucré que sur les épices de Noël.
  • 88/100.

Disponible pour 165€ à la boutique Cadenhead de Cologne.

 

J'en profite pour vous souhaiter un bon réveillon, et je vous donne rendez-vous demain sur le Blog pour le dram de Noël !! :-)

jeudi 22 décembre 2016

Clynelish 26 ans Cadenhead's Authentic Collection, 1990/2016, 45.3%

Après l'Ardbeg 23 ans proposé dimanche, continuons dans les nouveautés de Noël de chez Cadenhead, voulez-vous ?

 

Alors alors... qu'avons-nous ans notre hotte de Père Noël... Du Glen Scotia en fût de Sherry. J'en parlerai probablement. Du Ord avec finition en fût de vin. Heu... à voir si j'en parlerai, à goûter d'abord. Du Bowmore avec finition en fût de vin. Heu... idem. Du Springbank en fût de Bourbon. La probabilité que je vous en parle est très haute :-). Du Mortlach en fût de Sherry. Du beau potentiel pour une note, celui-là. Du jeune Hazelburn. Je goûterai avant...

Ha ! Un Clynelish de 26 ans d'âge, en fût de Bourbon ! Ben voilà ! Dès que je croise un Clynelish, je vous en parle, non ? Ne dérogeons pas à cette règle...

Clynelish 26 ans Cadenhead's Authentic Collection, 1990 / 11.2016, Bourbon Barrel, 45.3%, 258 bouteilles

  • Nez: Sage et presque effacé. De la pomme jaune sèche, du citron séché (mais qui rafraîchit l'ensemble). Une fine trace calcaire qu'il faut aller chercher soi-même.
  • Bouche: Légère et facile (le taux d'alcool n'y est pas étranger). Du raisin blanc, du citron, une pincée de sel. L'acidulé citronné grandit.
  • Finale: Enfin, un fin voile cireux se lève. Du zeste de citron assèche la bouche. Le sel devient plus présent.
  • Verdict: Ce Clynelish est surtout axé sur le fruit, le cireux me manque dans cette expression-ci. Il est aussi très (trop, en ce qui me concerne) sage et manque de caractère, même si il se veut facile d'accès. Pour du 26 ans d'une de mes distilleries préférées, j'attendais plus.
  • 84/100.

En principe encore disponible à la boutique Cadenhead de Cologne pour 159€.

mardi 20 décembre 2016

Ardbeg Twenty One, 21 ans, 46% (OB)

Sous vos yeux ébahis... un second Ardbeg ! Deux Ardbeg l'un à la suite de l'autre sur le Blog ! Mais dingue, quoi ! ;-)

Si j'ai décidé de vous parler de celui-ci, c'est parce qu'il a fait un gros buzz quand il est sorti, il y a de cela deux mois maintenant.

Cela faisait longtemps qu'Ardbeg n'avait pas sorti un whisky en version limitée avec âge indiqué; les années précédentes des NAS nous aillant été fourgués. Et donc ce "Twenty One" est un Ardbeg officiel, et avec âge annoncé. Dingue ! Incroyable !

Tellement dingue et incroyable que les fans collectionneurs de la distillerie se sont rués dessus. Il n'était possible de le commander que via le site web de la distillerie, le 21 septembre dernier, seulement à partir de certains pays (la Belgique n'en faisant pas partie, à ma connaissance), et si on était membre du Ardbeg Committee. Ça en fait des conditions, pas vrai ? Autant jouer au Lotto, on aurait presque plus de chances de gagner...

Ha oui, détail en passant... il fallait aussi débourser 370€ par bouteille. Bim ! Un détail en effet... une paille ! Du 21 ans, réduit à 46%, vendu pour 370€. Ha ouais quand même. Et tout est parti en un clin d’œil. Dans ces conditions, pourquoi les distilleries se priveraient-elles de pratiquer des prix pour les gogos qui passent ?

Enfin quand j'écris fans collectionneurs, c'est à mettre entre gros guillemets; car très vite cet Ardbeg s'est retrouvé sur les sites d'enchères pour beaucoup plus cher. Et même pire: certains cavistes en ont achetées à Ardbeg (pour 370€, si vous suivez...) pour les revendre sur leur site web à 500 boules (voire plus) ! Franchement, ce genre de pratique de la part d'un caviste me révolte car c'est se foutre de la gueule de sa clientèle. Mais ça prouve aussi, une fois de plus, le courant nauséabond qui imprègne le monde du whisy de nos jours: le whisky n'est plus dans les mains des amateurs mais dans celles de spéculateurs en tous genres (dont une grosse parie n'en n'a même rien à foutre du produit, ni ne l'apprécie).

Errata 20/12/2016 après midi: Cet Ardbeg Twenty One ne serait pas sold out, mais encore dispo via le site Moët Hennessy (France), sous condition de s'identifier avec son login Ardbeg Committee.

Bon, bref. Ce coup de gueule éructé (ça faisait longtemps que je n'avais pas explosé, il me semble, non ?), je peux prendre ma Relaxine et revenir vers ce qui m'intéresse: le whisky lui-même, ce qui est dans la bouteille, le liquide qui se déguste.

Cet Ardbeg Twenty One est un assemblage d'ex fûts de Bourbon de 200 litres, pour un total de 8268 bouteilles (j'ai connu plus limité, hein ^⁾ non filtrées à froid, mais réduites à 46%. Cet embouteillage est sensé rendre hommage à la période sombre d'Ardbeg, le début des années 90 où elle avait failli fermer ses portes et où la production était réduite à son minimum. Quand je constate la machine marketing qu'est devenue Ardbeg, je me demande si elle n'aurait pas mieux fallu qu'elle décède à cette époque (oui je sais, je suis une langue de vipère :-p )...

Ardbeg Twenty One, 21 ans, Ex-Bourbon casks, 46%, 8268 bouteilles (OB)

  • Nez: De la tourbe médicinale marquée, la pharmacie n'est pas loin. Arnica, camphre, plantes médicinales. Derrière ça, un fruité timide de pomme et d'écorce de citron.
  • Bouche: Haaa, le pneu cramé enrobé d'asphalte est là ! Il m'avait (presque) manqué... Derrière ce gros tourbé, du sirop de fruit jaune arrive à tirer son épingle du jeu. Déboule ensuite des épices poivrées.
  • Finale: La chute en piqué... C'est ici que la réduction montre toute sa faiblesse (et son non sens). Les saveurs intéressantes s'évanouissent d'un coup, une vague aqueuse et insipide balaie tout et ne laisse qu'une sécheresse amère derrière elle.
  • Verdict: Le nez et la bouche me paraissent assez typiques d'Ardbeg (officiel); mais je ne suis pas un spécialiste, ceci dit. Il y a néanmoins de la cohérence et de la complexité... jusqu'à ce qu'on aborde la finale; et là "bardaf c'est l'embardée", plantage dans le décor.
  • 84/100 (le nez et la bouche sauvent l'ensemble du naufrage).

Bien évidemment sold out rapidement (ou presque) sur le site web d'Ardbeg, au prix originel de 370€; vous pouvez maintenant (très) facilement le trouver à partir de 500 euros sur les sites d'enchères ou certains web shops de cavistes sans vergogne. Ce qui est néanmoins rassurant (et presque jouissif), c'est qu'à ce prix là ces bouteilles ne partent pas. Il y a plus de 20 Ardbeg Twenty One en vente sur le Whiskybase Market, et par conséquent plus de 20 spéculateurs du dimanche qui sont mariés avec leur quille. Bien fait pour leur pomme :-).

 

Allez, on passe à autre chose dès la prochaine note sur le Blog. Assez d'Ardbeg pour le moment (et pour un bon bout de temps, je pense).

dimanche 18 décembre 2016

Ardbeg 23 ans Cadenhead's Authentic Collection, 1993/2016, 47.7%

Vous le savez, je ne porte pas Ardbeg dans mon cœur. Non seulement le profil généralement ultra tourbé ne me correspond pas, mais aussi la politique de prix pratiquée sur les embouteillages d'Ardbeg, qu'ils soient officiels ou indépendants, me fait sortir de mes gongs.

D'ailleurs, seulement quatre notes de dégustation d'Ardbeg ont précédé celle-ci sur le Blog. Et c'est en grande partie à cause des prix affolants pratiqués. Ardbeg souffre, je trouve, d'un rapport qualité / prix exécrable.

 

Il est néanmoins normal que je goûte parfois de ce whisky et que j'en donne mon avis. Il faut bien proposer de tout sur un Blog, pas vrai ? Déjà que j'essaie d'éviter de vous parler de pas mal de daubes... ;-)

 

Celui-ci est issu de la vague d'embouteillage de Noël de l'embouteilleur indépendant Cadenhead, vague réservée exclusivement aux boutiques de l'embouteilleur. Ces embouteillages sont arrivés fin novembre en boutique, sous l'étiquette Authentic Collection.

Ardbeg 23 ans Cadenhead's Authentic Collection, 1993 / 11.2016, Bourbon Hogshead, 47.7%, 210 bouteilles

  • Nez: Une grosse bouffée médicinale / camphrée envahit les narines. Viennent ensuite de la mirabelle et du raisin blanc vanillé. La tourbe médicinale s'adoucit sur la durée, révélant de la fumée végétale. Avec le temps, toutes les senteurs s'assagissent pour former un ensemble fumé, tourbé, fruité et vanillé; fort fin et avenant.
  • Bouche: De la pomme amère, de la fumée de tourbe grasse, de la vanille. Un siroté ambiant et onctueux qui enrobe le fil conducteur tourbé.
  • Finale: Courte. Un kick acidulé citronné explose dans la gorge. Du fruit blanc vanillé reste un moment, tandis qu'un nuage de fumée sèche s'envole. Je m'attendais à plus de longueur, cette finale est en fait assez courte.
  • Verdict: Même si Ardbeg est loin d'être une distillerie que j'affectionne (allez-y, lancez-moi les tomates ^^), j'apprécie beaucoup le nez de celui-ci, changeant et évolutif. La bouche et la finale me séduisent moins, car très "simple" dans le style et (en ce qui concerne la finale) étonnamment très courte.
  • 86/100.

Il a été disponible en précommande à la boutique Cadenhead de Cologne en novembre, pour 300 euros (hein oui que ça pique, un prix pareil pour un 23 ans d'âge ?). Mais je ne pense pas qu'il en reste en stock, tout ayant été vendu avant même que la boutique ne soit livrée. Hé oui, même à ce prix là, ça part comme des petits pains.

vendredi 16 décembre 2016

Glen Spey 2004/2013 Gordon & MacPhail, 46%

Dans sa campagne marketing "The Wood Makes The Whisky", Gordon & MacPhail propose beaucoup de whiskies issus de distilleries peu connues, voire même ayant une réputation pas spécialement glorieuse. C'est justement un bon moyen de démontrer que la bonne gestion de la maturation en fût peut engendrer de bons produits.

Ce Glen Spey est donc tout à fait dans l'optique de cette campagne marketing. Il a pourtant été embouteillé en 2013 mais est encore disponible sur le marché. Preuve supplémentaire que les consommateurs se penchent surtout sur les grands noms de distilleries avant tout, et qu'ils ont besoin de goûter pour oser s'aventurer sur d'autres chemins.

 

Et ce Glen Spey, alors; vaut-il qu'on s'y attarde ?

(pas de photo de la bouteille, je vous colle le logo G&M)

Glen Spey 2004 / 26.09.2013 Gordon & MacPhail Connoisseurs Choice, Refill Bourbon Barrels, 46%

  • Nez: Un fruité classique, sur la pomme fraîche, un trait de citron, et un peu de malt vanillé.
  • Bouche: D'abord une vague vanillée, puis de l'acidité citronnée mélangée à de la pelure de pomme. Quelques épices sèches.
  • Finale: Moyenne. Du malt astringent apparaît d'un coup. Légère sécheresse de pomme sur la langue.
  • Verdict: Un Speyside classique, mais qui ne montre pas de réel défaut. Il est jeune, la réduction est maîtrisée, son fruité est cohérent. Un whisky d'entrée de gamme peu complexe mais qui tient la route (et qui ne révolutionne pas le genre non plus).
  • 83/100.

Disponible en Wallonie pour environ une cinquantaine d'euros chez les cavistes revendant du Gordon & MacPhail (We Are Whisky, W Comme Whisky, Chez Arthur, Maison Demiautte, Aux Mille Saveurs).

mercredi 14 décembre 2016

Caol Ila 1991/2016 The Cooper’s Choice, 25 ans, 46%

Ha, du Caol Ila. Again. Y avait longtemps...

Cher lecteur (Oui, toi, là. Oui oui, celui qui est en train de lire cet article): si tu n'aimes pas Caol Ila ni, en général, le whisky tourbé; tu peux fermer la fenêtre de ton navigateur et vaquer à tes occupations.
Si par contre tu es, comme moi, très amateur de Caol Ila, cette note devrait t'intéresser :-).
Caol Ila 1991/2016 The Cooper’s Choice, 25 ans, 46%
En plus d'être "juste" un Caol Ila (ce qui est suffisant pour attirer mon attention), celui-ci affiche un beau 25 ans d'âge. Un bel âge, déjà bien avancé diront certains, pile poil dans la tranche d'âge que j'apprécie dans le whisky.
Issu d'un fût de second (ou plus ?) remplissage de Sherry (un Butt étant quasi toujours un fût de Sherry), il a été embouteillé il y a peu par The Cooper's Choice, qui décidément propose de plus en plus souvent des choses intéressantes je trouve.

Allez, la note !!...

Caol Ila 07.1991 / 2016 The Cooper’s Choice, 25 ans, Refill Butt 8193, 46%, 525 bouteilles


  • Nez : Rond et appétissant. De la tourbe cendrée enrobée de sirop de prune jaune. Très légère fraîcheur résineuse. De la poussière minérale apparaît ensuite.
  • Bouche : Facile, ronde, sucrée, gourmande. Du sirop d’orange légèrement acidulée, de la banane verte, du raisin blanc. Un beau gros rayon de miel. Et recouvrant cette rondeur ambiante, la tourbe minérale toujours bien présente mais qui n’arrache pas la bouche. Des épices exotiques se montrent aussi.
  • Finale : Le fruit devient abricoté et un peu amer. Du bois fumé picote au palais, tandis que la résine (mentholée) du nez refait surface.
  • Verdict : Même si il manque un peu de puissance en bouche, ce Caol Ila est fort agréable, suffisamment complexe, facile d’accès (pour un Caol Ila) et fort fréquentable.
  • 88/100.
Disponible pour ±160€ au Chemin des Vignes à Bruxelles (ou sur commande chez We Are Whisky et W Comme Whisky). Un prix dans le marché (mais pas spécialement bon marché) pour un whisky de cet âge.

lundi 12 décembre 2016

Clynelish 1996/2016 Signatory Vintage pour 3 boutiques flamandes, 19 ans, 50.9%

Si vous allez jeter un œil à mes notes de dégustation de la plupart des derniers whiskies de chez Signatory Vintage, vous constaterez qu'ils ont été embouteillés pour une ou plusieurs boutiques belges. Au moins une fois par an, The Nectar part en délégation à Pitlochry avec quasi un car de cavistes, pour que ceux-ci puissent sélectionner un ou plusieurs fûts à faire embouteiller pour leur enseigne. Ce Clynelish-ci est donc à mettre dans la brouette d'embouteillages Signatory Vintage exclusifs pour la Belgique sortis en 2016. Et il y en a eu un sacré paquet.

De façon plus précise, ce fût de Clynelish a été sélectionné par The Bonding Dram (un web shop belge), Single Malt Whisky Shop (dont j'ai déjà parlé), et Prima Vinum (que je ne connaissais pas).

 

Quoi qu'il en soit, je suis rarement déçu par Clynelish, la qualité étant globalement presque toujours au rendez-vous. Celui-ci va-t-il confirmer cet état de fait ?

Clynelish 27.06.1996 / 21.04.2016 Signatory Vintage pour The Bonding Dram, Single Malt Whisky Shop & Prima Vinum, 19 ans, Hogshead 6406, 50.9%, 269 bouteilles

  • Nez: Un mélange de pomme verte, de citron pressé, de fumée iodée, et de cire d'abeille. Du raisin blanc au miel s'invite bien vite à la fête. Un nez typique, mais ma foi fort avenant.
  • Bouche: Le fruité mielleux prend le dessus. Du raisin, de la pomme, et du citron; le tout enrobé de sirop sucré. Une pincée de sel virevolte de ci de là de façon constante. Un soupçon de vernis pour meuble après un moment.
  • Finale: Les épices picotantes grandissent, en même temps que la vague saline. Les fruits s'estompent, tout en laissant une menue sécheresse fruitée derrière eux.
  • Verdict: C'est assez rare de croiser un mauvais Clynelish, il me semble. Et ce n'est pas encore cette fois-ci que je vais pouvoir écrire "beurk". Cette sélection est un fort bon Clynelish, très typique de la distillerie. Aucune (mauvaise) surprise, la qualité est au rendez-vous.
  • 88/100.

Disponible pour 90€ chez The Bonding Dram (web shop), Single Malt Whisky Shop (Zammel), et Prima Vinum (Lommel).

vendredi 9 décembre 2016

Inchgower 2002/2016 Gordon & MacPhail, 46%

Inchgower n'est pas spécialement une distillerie très renommée ni très répandue dans le single malt, puisqu'à peine une dizaine d'embouteillages officiels ont été produits jusqu'à présent. Et pour cause: la production d'Inchgower part en quasi totalité dans le blending de Bell's, White Horse et Johnnie Walker.

Du côté des embouteillages indépendants, il en existe pléthore, et on en voit apparaître assez régulièrement. Mais ici aussi, c'est loin d'être la ruée ni l'effervescence.

Cet embouteillage-ci, proposé par Gordon & MacPhail, est un jeune Inchgower d'un peu plus de 10 ans, réduit à 46% (comme tous les whiskies de la gamme Connoisseurs Choice), et maturé dans des fûts de Sherry de second (voire plus) remplissage. Le nombre de bouteilles n'est pas connu, mais ce n'est de façon évidente pas un single cask.

(Je n'ai pas de photo de la bouteille d'Inchgower, alors je vous mets le logo G&M. C'est mieux que rien ;-) )

(Je n'ai pas de photo de la bouteille d'Inchgower, alors je vous mets le logo G&M. C'est mieux que rien ;-) )

Inchgower 2002 / 06.05.2016 Gordon & MacPhail Connoisseurs Choice, Refill Sherry hogsheads, 46%

  • Nez: Un joli nez gourmand sur le raisin sec, du zeste d'orange, du cassis, et un peu d'épices de Noël.
  • Bouche: moins sexy que le nez, plus sèche et rustique. De la coque de noix sèche, des épices piquantes, du caramel, et du fruit sec amer.
  • Finale: Un kick épicé à la déglutition, et une amertume de fruit sec qui se prolonge dans la gorge. De la cerise au marasquin qui remonte dans les narines en rétro-olfaction.
  • Verdict: Le nez est particulièrement séduisant, mais en bouche l'amertume est trop présente à mon goût. Agréable à goûter, néanmoins.
  • 84/100.

Disponible en Wallonie pour environ une cinquantaine d'euros chez les cavistes revendant du Gordon & MacPhail (We Are Whisky, W Comme Whisky, Chez Arthur, Maison Demiautte, Aux Mille Saveurs).

mercredi 7 décembre 2016

Caol Ila 15 ans Cadenhead's Authentic Collection, 2000/2016, 53%

Caol Ila (d'un âge moyen). Cadenhead. Brut de fût. 65€. Le risque est minime, non ? Et toute résistance est futile en ce qui me concerne, avec des critères pareils...
Bref, j'ai craqué et j'ai "splitté" (partagé) cette bouteille sur un forum francophone. J'ai arrêté d'acheter plein de bouteilles dans tous les sens pour moi tout seul, les prix étant devenus bien trop délirants; et je me suis aussi rendu compte que vider des bouteilles de 70cl ça prend quand même beaucoup de temps... temps pendant lequel on n'en n'ouvre pas d'autres.
Caol Ila 15 ans Cadenhead's Authentic Collection, 2000/2016, 53%
Ce Caol Ila-ci est issu de la gamme Authentic Collection, uniquement disponible dans les boutiques Cadenhead (celle de Cologne étant la plus proche de notre Wallonie, comme vous le savez déjà).

Caol Ila 15 ans Cadenhead's Authentic Collection, 2000 / 10.2016, Bourbon Barrel, 53%, 204 bouteilles


  • Nez: La tourbe minérale se place en avant dès la début. De la fumée cendrée, qui s'assagit avec le temps. De la banane verte vanillée, et de l'antiseptique de bandage en respirant fort (l'alcool ne grille pas le nez lors de cet effort nasal).
  • Bouche: Du sirop de citron qui tapisse la bouche, du miel vanillé, de la gelée onctueuse de raisin blanc. Cette gourmandise fruitée se marie à la cendre froide.
  • Finale: Moyenne. La cendre tiède s'incruste dans la gorge. Une volute végétale remonte dans le nez. La gelée de raisin reste un moment en bouche.
  • Verdict: Si le nez est assez classique des Caol Ila indépendants d'âge moyen, la bouche est franchement waouw, très équilibrée, présente et gourmande. La tourbe n'est jamais envahissante et l'onctuosité fruitée domine à chaque instant. Un très bon moment Caol Ilien.
  • 89/100.
Disponible pour 65€ à la boutique Cadenhead de Cologne.

lundi 5 décembre 2016

Auchroisk 25 ans Claxton’s, 1991/2016, 51.2%

L'embouteilleur Claxton's, situé à York aux Royaumes-Unis, continue son petit bonhomme de chemin et propose régulièrement l'un ou l'autre embouteillage. Cet Auchroisk est son 4ème en date (sur 6 au total, avec plusieurs autres annoncés pour dans un avenir proche), sorti en mai dernier.
Auchroisk 25 ans Claxton’s, 1991/2016, 51.2%

Auchroisk 25 ans Claxton’s, 26.04.1991 / 2016, Bourbon Hogshead 1604 - 7479 , 51.2%, 280 bouteilles

  • Nez : Frais, sec, et végétal. De la fougère, de la vanille, de la pomme verte, et quelques gouttes de citron frais. Le côté sec s’évanouit avec l’aération, laissant la fraîcheur végétale et fruitée s’exprimer.
  • Bouche : De la pomme jaune, des rondelles de citron acidulé, du sirop de raisin blanc. Quelques pincées épicées se disputent à l’arrière-plan. De la compote de rhubarbe verte par moments.
  • Finale : Moyenne. Le végétal piquant (de la menthe poivrée, ou des orties ?) s’impose, accompagnée de pelure de pomme sèche.
  • Verdict : Un bon whisky, agréable et frais. Classique, mais efficace.
  • 86/100.
Disponible chez Anverness (pour un prix qui m'est inconnu).

samedi 3 décembre 2016

Face à face: deux Laphroaig 2001/2016 The First Editions, en refillSherry

Quand deux whiskies d'une même distillerie, très proches en âge, date de distillation et/ou d'embouteillage me tombent sous la main, ils entrent pile poil dans les critères pour faire un face à face entre eux.

C'est le cas pour ces deux Laphroaig-ci, tous deux distillés en 2001 et embouteillés (par Hunter Laing sous sa gamme The First Editions) en 2016, tous deux maturés en refill Sherry et proposés en brut de fût, et tous deux ayant été disponibles en même temps sur le marché belge.
Face à face: deux Laphroaig 2001/2016 The First Editions, en refill Sherry
Au premier coup d’œil, c'est au niveau couleur qu'une différence se marque: l'un est beaucoup plus sombre (preuve d'un fût plus actif, ou d'une différence de type de Sherry) que l'autre.
Point de vue titrant en alcool, la différence n'est pas énorme, à peine un peu plus de 1% d'alcool les sépare.
C'est évidemment au niveau senteurs et saveurs que la différence va vraiment se faire.
Je les ai bien sûr goûtés en même temps, en vrai face à face (ça me semble évident, mais il vaut quand même mieux le préciser).
Allez, 3... 2.... 1... GO !

Laphroaig 2001 / 2016 The First Editions, 15 ans, Refill Butt HL12382, 58.4%, 306 bouteilles


  • Couleur : Auburn.
  • Nez : De la cendre froide à foison. Un soupçon de caramel, de la noix, du chocolat noir de noir. La cendre se calme après un moment, pour laisser une fraîcheur de plante médicinale venir lui tenir compagnie.
  • Bouche : Une grosse vague de bois sec et de cendre froide, mélangée à des poignées d’épices piquantes, à du zeste d’agrume, à du moka, et à du fruit noir. Belle puissance globale. Le caramel sucré arrondit la bouche en cours de dram.
  • Finale : Longue. De la noix, de la prune noire, des restes de cendres chaudes, et du caramel épicé.










Laphroaig 2001 / 2016 The First Editions, 15 ans, Refill Butt HL12787, 59.8%, 244 bouteilles


  • Couleur : Vieil or.
  • Nez : De la fumée sèche, du raisin sec, du bois poussiéreux. Après aération, de l’herbe sèche se développe.
  • Bouche : Une amertume fruitée, de pelure d’abricot sec, appuyée. La tourbe est un mélange de profil fermier et de profil minéral, enveloppé de fumée. Après un moment en bouche, le minéral devient plus dominant et un vanillé apparaît.
  • Finale : Moyenne. De la poussière boisée sèche s’abat sur toute la bouche. Un restant de vanille et de fumée tourbée. De la pelure amère de pomme.










Verdict en face à face:

  • Le nez du 58.4% est beaucoup plus engageant et charmeur, mélangeant la minéralité cendrée à l’apport gourmand du Sherry.
  • Le nez du 59.8% est plus sec, plus carré, mais manque aussi de présence.
  • La bouche du 58.4% est puissante, cendrée, explosive ; tout en étant aussi ronde et gourmande. Superbe.
  • La bouche du 59.8% est très sèche au départ, et trop amère à mon goût sur la durée.
  • La finale du 58.4% termine de belle façon ce beau moment whisky, dans la continuité du nez et de la bouche.
  • La finale du 59.8% est ici aussi très sèche et assez amère.

  • Verdict du face à face : Bon ben… il n’y a pas photo, hein ! Le 58.4% est clairement deux (voire même trois) crans au-dessus du 59.8%. Victoire par KO au premier round.
  • Ma cote du 58.4% : 91/100.
  • Ma cote du 59.8% : 83/100.
Tous deux disponibles au Chemin des Vignes à Bruxelles, le prix de la version 58.4% est à 165€ et la version 59.8% à 190€. Intrinsèquement tous les deux sont chers pour des whiskies de 15 ans d'âge (même si en fût de Sherry, ce qui en théorie gonfle un peu le prix); Laphroaig devient de plus en plus intouchable en terme de prix me semble-t-il. Néanmoins, je suis étonné de voir non seulement une différence de prix, puisque tous deux du même âge, embouteillés en même temps, et issus du même type de fût; mais surtout très étonné de voir que le meilleur des deux est aussi le moins cher. Moi pas tout comprendre là...

mercredi 30 novembre 2016

Compass Box The Nectar Tenth Anniversary, 46%

Dans la brouette d'embouteillages exclusifs pour les 10 ans du distributeur The Nectar, il y a aussi une création de John Glaser baptisée... The Nectar.

Assemblé en septembre de cette année, et embouteillé en octobre; ce blend est composé de 50% d'Ardbeg, et de 50% du mélange habituellement utilisé dans les blends de Compass Box: du Clynelish, du Dailuaine, et du Teaninich. Il en est sorti 660 bouteilles, réservées au marché belge et luxembourgeois.

Compass Box The Nectar Tenth Anniversary, 46%, 660 bouteilles

  • Nez: Un mélange de tourbe médicinale, de tourbe minérale, d'une fine couche d'asphalte, d'un chouia de malt vanillé, de bois brûlé, et de fumée de raisin blanc sec. Le côté tourbé se calme avec l'aération, pour laisser la place à de la fumée sèche, de la cerise griotte, et du raisin sec. Très complexe et évolutif, sans agresser malgré la présence de beaucoup de tourbe.
  • Bouche: De la grosse tourbe camphrée, beaucoup d'épices, une pointe d'antiseptique. Un peu de vanille caramélisée pour enrober le tout; mais la bouche est moins complexe et moins subtile (et donc moins séduisante) que le nez.
  • Finale: Longue. Une grosse poignée d'épices piquantes et mentholées se jette en bouche. De la cendre chaude se faufile.
  • Verdict: Les amoureux de tourbe vont adorer ce blended malt, à coup sûr. Si je trouve le nez très réussi (sur le plan "technique", car la grosse tourbe d'Ardbeg n'est pas ma came), je trouve la bouche plus conventionnelle et sans réelle surprise.
  • Pas facile de coter, car je dois laisser de côté mes goûts personnels et ne me baser que sur la qualité "brute" de ce whisky. 88/100.

Disponible pour environ 120€ auprès de la plupart des cavistes revendant les produits de chez The Nectar.

lundi 28 novembre 2016

Ben Nevis 20 ans Maltbarn pour The Malt Clan, 1996/2016, 53.3%

Vous connaissez peut-être le Maltclan Whiskyclub, un club de Halle (en région flamande) déjà bien établi et qui organise son whisky festival chaque année depuis un petit temps déjà.

Hé bien ce n'est pas du tout pour ce Maltclan-là que ce Ben Nevis a été embouteillé. Voilà. Ne pas confondre, donc.

Le Malt Clan pour lequel ce Ben Nevis a été embouteillé est aussi un club, mais basé à Paris et composé de quelques "whiskyfriends" qui se réunissent régulièrement pour partager leur passion. Et pour aller plus loin dans cette passion, ils ont décidé de sauter sur l'occasion quand ils ont eu l'opportunité de faire embouteiller ce Ben Nevis par Maltbarn, l'embouteilleur allemand dont j'ai déjà parlé plusieurs fois par le passé.

Résultat: un Ben Nevis embouteillé à 78 exemplaires, ce qui représente un petit tirage (une partie ou un fond de fût ?), et qui a été écoulé via des forums et groupes Facebook francophones.

Ben Nevis 20 ans Maltbarn pour The Malt Clan (from Paris), 1996 / 2016, Bourbon Cask, 53.3%, 78 bouteilles

  • Nez: Un beau nez, bien ciselé et fruité. De la pomme et du raisin blanc en tête. En arrière plan, du zeste de citron confit. Une légère fumée fruitée. Ce nez reste bien présent sur le temps.
  • Bouche: Comme au nez, l'ensemble se veut bien présent et puissant sur les saveurs; sur du fruit blanc et jaune. De la pomme, du raisin, et un léger citronné.
  • Finale: Une légère sécheresse fruitée s'installe en bouche, tandis que le zeste de citron titille le palais.
  • Verdict: En règle générale je ne suis pas spécialement client de Ben Nevis, que je trouve très inégal. Mais celui-ci est bien fait, cohérent, et savoureux. Un bon whisky du début à la fin.
  • 88/100.

Sold out à présent, il a été disponible il y a une paire de mois pour 110€ via certains forums et quelques groupes Facebook consacrés au whisky.

jeudi 24 novembre 2016

Balmenach 2003/2016 The Cooper’s Choice, 12 ans, 46%

Je ne parle pas souvent de Balmenach (c'est peu de le dire... ce sera seulement la deuxième fois sur ce Blog). Et pour cause... en embouteillages officiels, il n'y a tout simplement rien. Pas un seul depuis une petite quinzaine d'années.

C'est du côté des embouteillages indépendants qu'il faut fouiller pour trouver des Balmenach intéressants. Et comme souvent, il vaut mieux goûter avant d'acheter, car on trouve de tout et du n'importe quoi.
Balmenach 2003/2016 The Cooper’s Choice, 12 ans, 46%
Personnellement, j'ai trouvé celui-ci très sympa. Et je n'ai pas été le seul dans le cas, il a eu son petit succès lors d'un tasting The Cooper's Choice que j'ai récemment animé pour un whisky club de la région liégeoise.

Balmenach 08.2003 / 2016 The Cooper’s Choice, 12 ans, Bourbon Cask 0438, 46%, 255 bouteilles


  • Nez : Beaucoup de pomme jaune, un peu de zeste de citron, du raisin blanc, et une fine poussière de pelure de banane verte. Une pincée de gingembre flotte au-dessus du fruit.
  • Bouche : On continue sur cette voie. Du sirop de pomme jaune, un gros trait de citron, et une pincée de gingembre.
  • Finale : Moyenne. La fine fumée fruitée du nez devient ici plus présente, tandis que la pomme persiste.
  • Verdict : Un profil classique, mais très facile d’accès et bien fait. Un bon petit whisky.
  • 86/100.
Disponible pour ±85€ au Chemin des Vignes à Bruxelles (et sur commande chez We Are Whisky à Jauche et W Comme Whisky à La Louvière). Pas donné pour un 12 ans d'âge réduit, mais ce n'est que le reflet de la mouvance générale du marché du whisky :-/.

mercredi 23 novembre 2016

Strathisla 2005/2015 Gordon & MacPhail, 43%

L'histoire d'amour entre Strathisla et Gordon & MacPhail ne date pas d'hier; l'embouteilleur ayant déjà sorti à peu près 200 expressions différentes de cette distillerie ; dont des (très) vieux whiskies allant des années '30 à celui-ci, beaucoup plus jeune.

G&M possède beaucoup de fûts de Strathisla, et la relation entre la distillerie et l'embouteilleur fait que celui-ci propose régulièrement des embouteillages sous sa gamme Licensed Bottling (les "embouteillages sous licence").

 

Celui-ci n'est pas un Strathisla des années 30 (désolé), mais un distillé en 2005 et embouteillé fin de l'année dernière. Il est encore facilement disponible sur le marché.

Strathisla 2005 / 16.12.2015 Gordon & MacPhail, First Fill Sherry Hogsheads, 43%

  • Nez: Léger et fruité (poire juteuse et pomme rouge). Dès qu'on fait tourner le whisky dans le verre, du coriandre puissant saute aux narines.
  • Bouche: Très accessible, sucrée, mais équilibrée (la réduction n'est pas aqueuse). Du sirop de fruit blanc, un soupçon de miel vanillé. Une pincée d'épices amères après un moment.
  • Finale: Courte. L'amertume tourne au boisé sec. Un résidu épicé reste un moment.
  • Verdict: Je ne suis pas fan du nez, je trouve que le côté plante aromatique prend trop de place. La bouche, par contre, est assez sympa comme "daily dram" sans se poser de question.
  • 84/100.

Disponible pour environ 50€ chez les revendeurs Gordon & MacPhail.

lundi 21 novembre 2016

Compte rendu: Whisky Discovery, chez Hesby Drink Loncin le 10/11/2016

Il n'est pas toujours obligé d'aller loin de chez soi pour assister à des événements autour du whisky; que ce soit des tastings / masterclasses, (mini) festivals, ou salons. De plus en plus de cavistes, même petits, organisent leurs événements.

Pour la première fois de son existence, le Hesby-Drink de Loncin (près de Liège) organisait le 10 novembre dernier, en soirée, son festival "Whisky Discovery".

Quelques semaines plus tôt, ce drink market avait déjà organisé un mini festival consacré au rhum.

Pour son événement whisky, 200 entrées étaient disponibles (±180 ont trouvé acquéreur au final, ce qui n'est déjà pas mal pour un événement local).

 

Dès 19h30, une longue file s'étirait à l'entrée du magasin. Après avoir présenté son ticket d'entrée (15€ sous réservation préalable, un verre à dégustation estampillé aux couleurs du lieu compris dans ce prix d'entrée), direction le fond du magasin.

Deux salles étaient aménagées pour accueillir les différents stands. La première, au fond de l'entrepôt principal (Hesby-Drink étant un drink market, l'endroit est loin d'être "cosy" et se veut avant tout pratique et efficace pour entreposer tous types de boissons, alcoolisées ou non); la seconde en sous-sol dans la cave à vin.

 

Comme souvent dans les festivals, tous les grands distributeurs étaient représentées: LVMH (Ardbeg), Cinoco (Douglas Laing, Bowmore, Bunnahabhain), Diageo (Talisker, Mortlach, Lagavulin...), Edrington (Highland Park), Filliers (Glenfarclas), The Nectar (Arran, Glendronach, Signatory Vintage,...), Rémy Cointreau (Bruichladdich), Premium Spirits (BenRiach, Tomatin, Old Pulteney). Au total environ 150 whiskies étaient proposés à la dégustation. La plupart étaient en dégustation libre (comprise dans le prix d'entrée de 15€), à de rares exceptions près où il fallait s’acquitter de jetons supplémentaires pour pouvoir y poser les lèvres.

Ce que j'ai goûté:

 

Je démarre d'abord dans la salle du fond, où je fais un petit tour d'horizon. Mon premier choix s'arrête sur le Glenburgie 1995 Signatory Vintage, sorti plus tôt dans l'année et embouteillé exclusivement pour (entre autres) Hesby-Drink. Séance de rattrapage, car je n'avais pas eu l'occasion de le goûter à sa sortie.

  • Nez sur les fruits frais (citron, pomme), pas agressif.
  • Bouche citronnée, pomme verte. De la rhubarbe et pas mal de végétal acidulé.
  • Finale sèche et acidulée. De la sève légèrement mentholée.
  • Verdict: Frais, idéal en apéro au printemps. Équilibré.

Comme le monde commence déjà à prendre les tables d'assaut dans la salle du fond, je m'enfuis vers la cave qui est encore calme à cette heure-là.

Sur le stand Cinoco, je goûte le Mortlach 11 ans Douglas Laing embouteillé exclusivement pour le distributeur.

  • Nez très malté, très jeune. Vanille et pomme.
  • Bouche maltée, sage, vanillée.
  • Finale très courte, légère astringence.
  • Verdict: Un Mortlach "pour débutants" (sans être péjoratif, nous sommes tous débutants un jour dans un domaine ou dans un autre), un whisky jeune et facile. Perso je préfère les Mortlach plus crasseux, celui-ci n'est pas ce que je recherche.

 

Retour dans la salle du fond de l'entrepôt. Il y a de plus en plus de monde. Ça en devient même trop, il devient presque impossible d'atteindre les stands. Un des organisateurs est d'ailleurs d'accord avec moi, le nombre de places sera peut-être revu à la baisse pour la prochaine édition.

J'accède à une table de The Nectar et mon choix se porte sur un Teeling 2002/2016 (fût 2107) embouteillé pour The Nectar.

  • Nez boisé et toasté, difficile d'aller chercher le fruit.
  • Bouche sèche, végétale, acidulée.
  • Verdict: Loin d'être le meilleur Teeling que j'ai pu goûter. Je n'ai pas accroché du tout.

En continuant mon petit tour, je tombe sur un stand proposant du whisky que je ne connaissais pas du tout: August 17th. Deux expressions sont proposées: une de 3 ans d'âge et une de 5 ans d'âge. Ce qui m'a d'abord attiré sur le stand sont... les deux figurines Star Wars qui trônaient à côté d'une bouteille; ça m'a fait penser au blog Scotch Trooper.

 

D'après le flyer, ce serait un whisky développé par le créateur belge Thierry Van Renterghem. Sa recette est distillée en collaboration avec une distillerie française. En grattant un peu, il s'avérerait que ce whisky soit en fait distillé en France, dans la région de Cognac, aurait été maturé dans des fûts ayant contenu du Porto et du Cognac, et serait finalement embouteillé en Belgique, à Gembloux.

J'y ai goûté le Brutus, le 5 ans d'âge (doit disant en brut de fût... à 48.1% ??) et single cask. Très sec, très fumé, et sa jeunesse se ressent. Mou du genou, je suis persuadé que c'est du "faux" brut de fût.

Je repasse ensuite au stand où se trouvaient plusieurs embouteillages Signatory Vintage, pour goûter le Benrinnes 1995/2016 Signatory Vintage embouteillé pour les 10 ans de The Nectar. Belle bouche fruitée et ronde. Pomme, vanille, citron. Finale acidulée, pomme verte et citron. Joliment fait.

Pour terminer, je décide de goûter un tourbé. Port Askaig est, en théorie, du Caol Ila embouteillé par Speciality Drinks, qui a sorti une version NAS en brut de fût : le 100 Proof.

  • Nez jeune, malté. Tourbe fine.
  • Bouche maltée, tourbe non agressive.
  • Finale sèche au palais. Épices persistantes.
  • Verdict: Mouais... jeune et dispensable selon mes critères personnels.

Conclusion:

Un festival organisé par un caviste ne peut bien évidemment pas rivaliser avec un festival organisé par un distributeur (comme le Spirits in the Sky par exemple) en terme de choix de produits à la dégustation ; mais proposer 150 whiskies différents laisse déjà l’embarras du choix.

Un peu moins de monde aurait été top, mais sinon ça risque de devenir un événement whisky important dans la région liégeoise.