dimanche 30 avril 2017

Glenturret 35 ans Kintra, distillé le 18.10.1977, 47.1%

Kintra est un embouteilleur indépendant hollandais qui est distribué depuis quelques mois en Belgique par Jürgen "The Whisky Mercenary" Vromans. Avant cela la disponibilité en Belgique était assurée par Whiskyhuis à Zottegem.

Ce Glenturret affiche sur son étiquette un âge respectable de 35 ans et a été distillé en 1977. En sachant qu'il est devenu disponible fin 2016, on se rend compte tout de suite qu'il y a un souci quelque part...
Un peu comme pour le Lochside 1964 The Cooper's Choice qui était resté en dame-jeanne avant d'être embouteillé, ce Glenturret a connu une aventure entre sa sortie de fût et son embouteillage :
Il a été tiré du fût mi-2013 car le fût avait été vendu et acheminé vers un embouteilleur. Sauf que la vente ne s'est finalement jamais réalisée, et le whisky est alors resté dans un récipient neutre chez l'embouteilleur; jusqu'à ce que Kintra rachète le contenu et le fasse finalement embouteiller en 2016. L'âge de ce Glenturret n'a donc plus évolué depuis 2013, le fixant à 35 ans.

Et dans le verre, ça donne quoi ?

Glenturret 35 ans Kintra, distillé le 18.10.1977, Refill Sherry Cask 19, 47.1%, 173 bouteilles


(Photo Whiskybase)



  • Nez: Fin et fondu, sur la compote de fruits. Car c'est ce qui s'impose d'entrée: un beau fruité, fruits secs, fruits en compote et en confiture, fruits confits. En plus de cette finesse fruitée, de l'amande vanillée et du thé vert se mélangent. En arrière plan, une senteur ténue de cire d'abeilles.
  • Bouche: La finesse continue. De la pelure de pomme, un gros trait de citron, et le thé vert encore omniprésent. Du sirop d'orange confite, et une (grosse) pincée de gingembre.
  • Finale: De la poussière de vieux bois, de la pomme cuite amère, et une pincée de quatre-épices.
  • Verdict: Vieux (de façon palpable), fin, subtil, fondu. Et fort bon. Ce Glenturret est un whisky à déguster et à profiter plutôt qu'à décortiquer pour passer un fort bon moment.
  • 90/100.








Sorti au prix originel de ±250 euros fin 2016, il me semble qu'il est à présent sold out. Vous pouvez néanmoins contacter We Are Whisky à Jauche ou Toby Vins à Vivegnis (les deux seuls cavistes en Wallonie revendant les produits de Jürgen Vromans, à ma connaissance) pour voir si il ne leur en resterait par hasard pas.
Et sinon vous pouvez le trouver sur le second marché à partir de ±400 euros.

vendredi 28 avril 2017

Bunnahabhain 2001/2016 The Cooper’s Choice, 15 ans, 46%


The Cooper's Choice a remis ça fin 2016, avec un second Bunna 2001, lui aussi en fût de Sherry. Si les fûts ne semblent pas être des sister casks (leurs numéros respectifs étant fort éloignés), pouvons-nous néanmoins espérer détecter un lien de parenté flagrant ?
Verdict maintenant.


Bunnahabhain 10.2001 / 2016 The Cooper’s Choice, 15 ans, Sherry Cask n°9533, 46%, 330 bouteilles 


  • Nez : Grosse bouffée de fumée de tabac sucré. Du caramel, de la noix fraîche. Une bonne dose de cassonade brune. Et plein de fruits noirs (mûre, myrtille, prune). Belle puissance au niveau de ce nez, qui ne s’évente pas facilement et est même limite envoûtant.
  • Bouche : Gourmandise fumée pour la résumer. Du sirop de fruits noirs, de la cassonade, du tabac, du fruit à coque, et toujours cette fumée comme fil conducteur.
  • Finale : La fumée boisée reste longtemps en bouche. Les fruits noirs restent à ses côtés un bon moment.
  • Verdict : Un TRÈS beau Bunna tourbé (fumé serait un terme plus adéquat), équilibré et cohérent de bout en bout. Il lui manque juste un brin de finesse et de peps pour être extra.
  • 88/100.


Et donc, fort différent (en relisant ma note de l'époque, puisque je n'ai pas fait de face à face) du Bunna précédent qui lui n'était pas tourbé / fumé. Comme quoi deux whiskies distillés le même mois dans la même distillerie peuvent être très différents; et dans ce cas-ci on ne peut pas incriminer l'empreinte des fûts puisque le tourbé vient du procédé de distillation (lors du séchage du malt) et non pas de maturation. Sauf si ce Bunna a été maturé dans un fût ayant d'abord contenu du Sherry, puis du whisky très tourbé; mais c'est hautement improbable.



Disponible au Chemin des Vignes (Bruxelles) pour un peu moins de 100 euros, et peut-être (sur commande ?) chez W Comme Whisky (La Louvière), We Are Whisky (Jauche), et Watch Smell Taste & Having Fun (Liège).

jeudi 27 avril 2017

Lads of Lobland – Chapters 5 & 6: Speyside Region 18 ans, 1998/20116, 53.4% et Ledaig 9 ans, 2007/2017, 52.3%

J'avais succinctement parlé des Lads of Lobland dans une note sur le Springbank 1996 The casQueteers. Ce whisky club de Turnhout essaie de façon régulière de faire embouteiller des whiskies qui en valent la peine, souvent en split cask avec un autre embouteilleur afin de limiter les frais et le nombre de bouteilles à l'effigie de leur club. Dans leur embouteillages précédents, on peut citer (entre autres) bien évidemment le Springbank, mais aussi un Clynelish en collaboration avec Archives, ou un Tormore lui aussi en collaboration avec The casQueteers.


https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgw07T5dXfO-YqvSdcXhhtXHRdiZoKrO7BJh5PBe7c4ZSFhBbNgASzW_dRYt8Ts2AgvpfZ8I5RPC8aEDrDeTyMooeRgvvppN_taUp7L8cNYr4BAGRKlcMu9zLqSCfWotKdDwi5_xEq47RZT/s1600/Lobland01.jpg



Voici que ce club de Turnhout nous propose en ce début 2017 les derniers chapitres (en date, pas définitifs) parmi leur embouteillages Monarchy of The Lads, les chapitres 5 et 6. D'un côté un Speyside Region (à la distillerie non mentionnée) âgé de 18 ans, et de l'autre un Ledaig âgé de 9 ans.

Comme pour les embouteillages précédents des Lads ob Lobland, et comme pour la plupart de The Whisky Mercenary aussi, c'est Stieven (un artiste de Turnhout) qui s'est occupé de l'illustration très BD des deux étiquettes (et personnellement j'aime beaucoup son style graphique; sûrement un reliquat de mon ex-passion pour la BD).















Speyside Region 18 ans Lads of Lobland, 1998 / 2016, 53.4%, 100 bouteilles


Parfois, on goûte un whisky sans vraiment savoir d'où il vient exactement. Ça peut arriver lors d'une dégustation à l'aveugle (un exercice ô combien délicat, périlleux, et difficile), ou tout simplement parce que la distillerie où il a été distillé n'est pas connue.
C'est le cas de ce whisky-ci, qui est originaire du Speyside, sans savoir de quelle distillerie (le club Lads of Lobland, qui l'a fait embouteiller, ne le sait pas non plus). Et ce ne serait donc pas un Glenfarclas non mentionné ;-)

Ce Speyside inconnu a été sélectionné par The Whisky Mercenary, lui aussi habitant Turnhout. Et ce n'est pas la première fois qu'il sélectionne un whisky d'origine inconnue, ça a déjà été le cas dans le passé pour son Nameless One.

  • Nez: Le fruit est immédiatement présent. Pomme sèche, jus de citron, raisin blanc. Du malt vanillé est aussi fort présent. Un nez fruité, mais sec aussi.
  • Bouche: Elle délivre ce que le nez annonçait: de la pomme verte acidulée, pas mal de citron vanillé. Des épices piquantes salées s'installent.
  • Finale: Courte. Le fruit disparaît assez vite, pour ne laisser que du malt sec résiduel. Une pincée de sel fait de la résistance.
  • Verdict: Un profil de Speysider fort classique, mais aussi fort buvable sans se poser de questions existentielles. Agréable dans son ensemble.
  • 85/100.









Encore disponible pour 100€ auprès du club Lads of Lobland, par email via Dominic Verstappen.



Ledaig 9 ans Lads of Lobland, 2007 / 2017, 52.3%, 100 bouteilles


Aussi sélectionné par Jürgen "The Whisky Mercenary" Vromans, je m'attends beaucoup plus à me retrouver en terre connue en goûtant ce Ledaig. Ce n'est pas la première fois que je le clame haut et fort: je trouve que tous les jeunes Ledaig (en fût de Bourbon, ce qui semble être le cas ici) se ressemblent.

  • Nez: Forte tourbe fermière, caractéristique de Ledaig. Derrière cette tourbe d'étable, du malt et de la vanille jouent des coudes.
  • Bouche: La grosse tourbe grasse occupe la place. Elle est flanquée de citron acidulé, de poivre amer, et de pop-corn salé mais aussi vanillé.
  • Finale: La pomme astringente se révèle, la fumée de cours de ferme perdure, et des épices piquantes résiduelles.
  • Verdict: Très standard dans le profil jeune Ledaig. Fort jeune, fort malté, fort tourbé. Il ressemble en effet fort à d'autres jeunes Ledaig. Pour les fans de grosse tourbe (et de Ledaig).
  • 84/100.










Encore disponible pour 77€ auprès du club Lads of Lobland, par email via Dominic Verstappen.


Merci à Dominic pour les deux samples.

mardi 25 avril 2017

Focus sur la boutique Watch Smell Taste & Having Fun (Liège)

Habitant moi-même Liège, je ne pouvais évidemment pas omettre de vous parler de Watch Smell Taste & Having Fun, une boutique ayant ouvert ses portes fin août 2016.
Si j'ai mis autant de temps, entre l'ouverture du shop et aujourd'hui, pour vous en parler; c'est que je n'arrivais pas à trouver une approche qui me convenait pour aborder le sujet. Car Watch Smell Taste & Having Fun n'est pas qu'une boutique de spiritueux, c'est aussi (et surtout) un concept particulier à part entière.

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Alors...

Commençons par le début...

Gaëtan, le patron de la boutique, n'est pas un novice dans le milieu des spiritueux. Il a longtemps été employé chez un caviste reconnu à Liège, avant de décider de voler de ses propres ailes. Premièrement en tant qu'itinérant, assurant des stands de dégustation dans divers festivals et proposant des dégustations de spiritueux chez des particuliers. Puis il a voulu lui aussi pouvoir se poser, et a imaginé d'ouvrir sa propre boutique à Liège.

Mais pas une boutique banale, comme tant d'autres. Il voulait fonder un établissement qui offre plus que des bouteilles à la vente. C'est comme ça que le concept Watch Smell Taste & Having Fun est né dans l'esprit de Gaëtan, il ne restait plus qu'à le concrétiser.

C'est donc lors de la première moitié de 2016 que Gaëtan a lancé un projet de crowdfunding pour compléter son budget pour pouvoir ouvrir son espace consacré aux spiritueux.

Entendons-nous bien: Watch Smell Taste & Having Fun n'est PAS un bar ni un bistrot. Non, vous ne pouvez pas y débarquer n'importe quand pour vous y bourrer la gueule jusqu'à pas d'heure !


Et finalement, qu'offre Watch Smell Taste & Having Fun ?

La boutique: l'endroit est avant tout une boutique de spiritueux haut de gamme, avec bien évidemment le whisky qui y tient une place de choix. Mais aussi du rhum, mezcal, grappa, tequila, Calvados, Armagnac (mais pas de Cognac, rhooo pas bien ça ;-p )... sans oublier une belle sélection de bières exotiques et quelques bouteilles de vin. L'assortiment n'est peut-être pas énormissime, mais chacun pourra y trouver une bouteille compatible avec ses papilles parmi la gamme finement sélectionnée par Gaëtan.

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Le style graphique: c'est le premier contact avec la boutique et qui pousse à aller voir plus loi;, le style graphique de la boutique. Ce style, issu de la collaboration entre Gaëtan et Pupa (qui est non seulement sa compagne mais aussi illustratrice / graphiste / décoratrice d'intérieur), mêle harmonieusement le classique des boiseries aristocratiques, les lignes épurées des intérieurs modernes actuels, l'industriel métallique, et le hip-hop des années '80. Dès qu'on entre, on sait qu'un soin particulier a été apporté à l'ambiance.

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L'espace dégustations: Dans le fond de la boutique, dans l'arrière salle, se dresse une imposante (et superbe) table en bois où une quinzaine de personne peut prendre place. C'est dans cet espace dégustation que l'on peut goûter, à partir de 11h00 (ce n'est pas un bistrot où l'on se bourre la gueule, remember ?) à l'une des nombreuses bouteilles ouvertes. La liste des drams disponible est affichée sur le mur du fond et change constamment.

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Les nocturnes: chaque vendredi OU samedi soir (à peu près hein, parfois ça varie en fonction des activités et des congés), ce sont les nocturnes où 20 personnes maximum peuvent venir déguster bières exotiques et spiritueux d'exception. Et c'est bien 20 personnes maximum (il est préférable de réserver), équivalent au nombre de places assises; et pas une de plus.

Les dégustations à thème: De façon régulière, des dégustations sur un thème précis (les whiskeys irlandais, rhum, etc) sont organisées, où les places sont chères.

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Les dégustations déportées: Gaëtan continue de proposer des dégustations privées sur mesure chez les particuliers, où à des endroits publics autres que sa propre boutique.

Le fond musical: Gaëtan est aussi un fan de musique hip-hop; il avait d'ailleurs eu par le passé un projet de boutique basée sur ce thème mais ça ne s'est finalement jamais réalisé. Qu'à cela ne tienne, une platine trône sur le comptoir de Watch Smell Taste & Having Fun, et il y passe ses galettes pour égayer encore plus l'ambiance. Mais attention, aucune piste de danse ici, on n'est pas dans une boîte de nuit, quand même, non mais ho !

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Bref, que vous soyez de Liège ou juste de passage, que vous cherchiez une bouteille, un conseil, voire ayez l'envie de découvrir un spiritueux d'exception en le goûtant, je vous conseille de visiter Watch Smell Taste & Having Fun. Quand on y entre, impossible de n'y rester que quelques minutes; tout vous invite à vous y poser un bon moment.



Watch Smell Taste & Having Fun, 3 Rue du Pont, 4000 Liège

dimanche 23 avril 2017

Littlemill 21 ans, Second Release, 47% (OB)

Hooooo, du Littlemill officiel !!! Ca, je dois dire, je n'ai pas souvent l'occasion d'en goûter ! Je dois bien avouer aussi que je ne cours pas après à cause des prix ridicules des embouteillages officiels de Littlemill (vous vous souvenez du 25 ans à 2800€ ?). Hé donc je me concentre sur les embouteillages indépendants, même si eux aussi maintenant deviennent intouchables pour mon portefeuille.

Bon, bref... Faudrait quand même que j'arrête de me plaindre du prix de Littlemill, c'est me faire du mal pour rien, surtout que ça n'y changera rien : Littlemill est à présent devenu trop cher et il est temps pour moi de lâcher (à de rares exceptions près) l'affaire.
Et c'est bien évidemment le cas aussi pour cet embouteillage-ci, trouvable pour minimum 400€ alors qu'il date de 2014. Bim :-( .

Alors si effectivement c'est plutôt une bouteille de collection, avec une belle boî-boîte en bois, je continue d'être persuadé que le whisky devrait plus se boire que s'admirer sur une étagère.

Je ne me fais donc pas prier pour goûter ce Littlemill, second embouteillage de 21 ans officiel (puisqu'il y en avait eu... un premier. Voilà. Le whisky, c'est pas compliqué, en fait ;-) ).


Littlemill 21 ans, Second Release, embouteillé en 2014, 47%, 4550 bouteilles (OB)

 
(photo Whiskybase)
  • Nez: Tout de suite, je reconnais Littlemill et ce que j'aime dans les produits de cette distillerie: corbeille de fruits blancs et jaunes coupés fin et juteux. Hyper fruité tout du long, et hyper gourmand. Un très léger floral et un chouilla de malt sucré en arrière plan, mais ils ont du mal à rivaliser avec le fruité qui domine tout.
  • Bouche: Ici aussi, ça continue. Du fruit à tous les étages, toujours juteux et gourmand. En sirop, en compote, sous toutes les formes gourmandes et sucrées. Une fine pincée de végétal épicé au bout d'un moment, légèrement vert, qui apporte un brin de fraîcheur.
  • Finale: Le végétal frais et mentholé s'affirme plus à ce niveau-ci. Le fruité reste, néanmoins, toujours bien présent. Du malt sec se faufile aussi.
  • Verdict: Je suis fan de Littlemill ("Noooon, vraiment ? Ha ben ça alors, on n'avait pas remarqué !!"), et pourtant celui-ci est seulement le 3ème officiel (après le 12 ans et le 25 ans) que je goûte. Et il est complètement dans les marqueurs habituels que je connais et affectionne. C'est trèèèèès bon, tout du long. Dommage que le prix soit prohibitif et rédhibitoire.
  • 90/100.







Il y aurait encore moyen de le trouver pour environ 400€ en Allemagne. En Belgique, apparemment il serait encore disponible pour 550€. Bien trop cher évidemment, autant s'acheter du Littlemill en indépendant à moindre prix et à qualité au moins égale.

jeudi 20 avril 2017

Inchmurrin 1984/2017 The First Editions, 32 ans, 46.5%

Hunter Laing, via sa gamme The First Editions, remet le couvert en nous proposant un second Inchmurrin 1984, après nous avoir proposé l'excellent et complètement improbable l'an passé. Tellement étonnant qu'il a occupé une place de choix dans mon top 5 de l'année 2016.
C'est dire comme j'attendais de pied ferme celui-ci, histoire de me conforter dans l'idée que les vieux Inchmurrin, c'est trèèèès bon.

Sur papier, peu de changement: Un Hogshead à la place d'un Barrel (mais tous deux d'ex Bourbon), et 101 bouteilles au lieu de 87. Seulement 14 de plus, ça c'est de nouveau de la petite série… (mais attention, ces deux embouteillages sont en fait des "split casks", l'autre moitié ayant été embouteillée sous la gamme Old Malt Cask, même si un des numéros de fût différents apparaissent sur les étiquettes).




Inchmurrin 1984 / 2017 The First Editions, 32 ans, Refill Hogshead HL13363, 46.5%, 101 bouteilles

    https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW6-4_97Zjd7BI1JBenqvCdDJW74vEOVcrOji7tzaZdki8KNCgcaL4vD1NQHvbDT3xnnwz3Jgym5ujcjzcvKpM7KW2lxZx-aEDOjCMkC2VgLrjEugBu5ZlHZcBDFXaREvtHFHX9S7sA1Sg/s1600/Inchmurrin1984FirstEd32y%252801%2529.jpg
  • Nez: Booooom ! L'hyper fruité, le floral, la tige de fleur, tout y est. Fort gourmand sur la corbeille de fruits blancs et jaunes juteux, et des rayons de miel. Cette gourmandise est soutenue par la fraîcheur de petites fleurs d'été et de tige de pâquerette. Vite, la suite (même si je prends un malin plaisir à faire durer les senteurs dans mes narines) !
  • Bouche: Le ramage vaut largement le plumage, la bouche est en droite continuité du nez: des fruits juteux gorgés de soleil, du sirop de fruit, du fructose, du miel, et au loin du végétal vert et poivré qui se fraie un chemin vers l'avant plan.
  • Finale: Moyenne. Dès la déglutition, c'est le végétal frais et légèrement mentholé qui prend la main. Cette fraîcheur assèche légèrement la bouche. Une pointe poivrée vient titiller les joues.
  • Verdict: Put..[censuré] que c'est bon du viel Inchmurrin, quand même ! Après avoir goûté du 1974 de chez Cadenhead et le précédent 1984 de First Editions, je guette les sorties de vieux Inchmurrin afin de me conforter dans le fait non seulement que c'est fort bon, mais aussi que ça se rapproche fort des marqueurs de Littlemill (ce qui est encore le cas ici). Cette expression-ci est parfaitement équilibrée, jamais agressive; l'hyper fruité propose une succulente gourmandise, et le floral / végétal apporte une pointe de fraîcheur. Tout ce que j'aime.
  • 91/100.





Disponible au Chemin des Vignes pour ±220 euros, et peut-être (sur commande ?) chez W Comme Whisky (La Louvière), We Are Whisky (Jauche), et Watch Smell Taste & Having Fun (Liège).


Face à Face: Inchmurrin 1984 (31 ans) VS Inchmurrin 1984 (32 ans).

 

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYacrVSelxfALSWFKibVqboIfKKvwhY49syf03J3cavOsZj60UXi-Fx8B-Sqvz08ENk0w8wLKM5FLxa8HbTNoQY-azgEoAaHURV6VTlHl5Z-PKlsJR9q065Yqmo7okC25JGND8OQ6ujya9/s1600/Inchmurrin1984FirstEd32y%252802%2529.jpg

 

Je sais, c'est très bateau comme approche, c'est tellement évident de comparer les deux versions. Tellement évident, mais aussi tellement intéressant (enfin, je trouve). Et donc je ne me prive pas, surtout que j'aime beaucoup ce genre d'exercice. Et puis c'est mon Blog, je fais ce que je veux ici, na ! :-p
Donc en face à face, l'Inchmurrin 1984 / 31 ans de l'an passé (qui s'est retrouvé dans mon top 5 de 2016) avec le nouveau passé au grill aujourd'hui (le 1984 / 32 ans, si vous avez bien suivi).

  • Nez: Celui du 32 ans est plus présent et plus fruité, tandis que celui du 31 ans est plus végétal et floral, et même un brin poussiéreux.
  • Bouche: Fruits et végétal pour le 31 ans, avec une pointe poivrée assez présente. La bouche du 32 ans est plus fondue, savant mélange de fruits et de tige de fleur poivrée.
  • Finale: Végétal dominant pour le 32 ans; mélange fruité / végétal pour le 31 ans.
  • Verdict: Ces deux Inchmurrin sont clairement de la même famille, on dirait presque des frères jumeaux. J'ai néanmoins une petite préférence pour le 32 ans qui est plus fruité dans l'ensemble, et un poil plus constant. Le 90/100 du 31 ans et le 91/100 du 32 ans me paraissent donc cohérents.



Tiens, une autre pensée me traverse l'esprit...
Quand je constate les similitudes au niveau des saveurs entre ces vieux Inchmurrin et des Littlemill eux aussi d'âge vénérable (mais même pas obligatoirement aussi vieux), je ne peux me poser que la question de savoir si une succession au trône n'est pas en train de s'opérer à mes yeux.
Quand je constate qu'un Littlemill 1990 (26 ans), en indépendant et en brut de fût, est sorti il y a deux jours pour 285€ et a été sold out en moins d'une heure (±265 bouteilles, hop) sans que personne n'ait eu l'ombre d'une seconde pour le goûter; alors que cet Inchmurrin-ci, qui jouit d'un bel âge de 32 ans, à un prix moindre, et est encore disponible à la dégustation pour qui voudra bien se déplacer jusque Bruxelles; je ne peux que me dire "Littlemill est mort, vive Inchmurrin !".
Bon, bref, je vais guetter les prochaines sorties de vieux Inchmurrin et arrêter de me prendre le chou sur les rares Littlemill qui sortiront encore, à des prix de pétés-mabouls.



Et si vous avez manqué l'Inchmurrin précédent, et si vous manquez celui-ci, rassurez-vous, car comme comme disait si bien Yoda...
Il y en a un autre...
Il y en a un autre...

mardi 18 avril 2017

Highland Park 20 ans Cadenhead's Single Cask, 1996/2016, 50.6%

Chez Cadenhead, sous sa gamme Single Cask, je demande du Highland Park ! Hé bien voilà donc le dernier en date, sorti (et directement sold out, avant même son arrivée en boutique) fin 2016.
Un 20 ans d'âge, en single cask (c'est le principe de la gamme... Single Cask, merci de suivre !), et en brut de fût.
Sur papier, ça devrait le faire, non ?

Et bien voyons ça de près...


Highland Park 20 ans Cadenhead's Single Cask, 1996 / 2016, Bourbon Hogshead, 50.6%, 258 bouteilles

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCaXQjwYjMxp2r9yzaEwzcchQKFVk567e7xb5KdDgRXhRp0GMxogZX3-FvvjIcUcvTgfJpUiXktxSJxFDUgV_Aui4nRlqcgQfYeOsMsWsPpG9llBW0qDL4jY5wyKQ2i27yCgxUOeqPZYft/s1600/HP20SingleCask506.jpg

  • Nez: Des vagues d'embruns marins (il y en a d'autres ?), de la fumée maritime, et ,derrière ces senteurs salées et côtières, des traits de citron et de miel. Par moments, un nuage poussiéreux passe, puis s'en va, avant de revenir... Après aération, la fumée maritime se transforme en fumée végétale et sèche.
  • Bouche: C'est le fruité qui montre d'abord le bout de son nez. Du sirop de citron, de la pomme, du raisin. Des épices, salées et poivrées, se font leur place. Vient ensuite une fine fumée végétale, ténue.
  • Finale: Les épices pétillantes se font ici maîtresses et dominent la finale. La fumée, toujours présente sans jamais être envahissante, est ici sèche. Le fruité, quant à lui, disparaît vite. Une vaguelette mentholée en toute fin de parcours.
  • Verdict: Un HP sympa, qui tient les promesses tenues par l'étiquette: pour un 20 ans d'âge, il tient la route et contient ce qu'on peut attendre d'un HP de cet âge. Pour ma part, je trouve néanmoins qu'il aurait mérité un peu plus de subtilité et de complexité. Mais je ne boude pas mon plaisir pour autant.
  • 88/100.








Sold out partout à ma connaissance, il a été disponible en très faibles quantités auprès des ambassades Cadenhead en Belgique. Son prix originel avoisinait les 130 euros.


Merci à la boutique Cadenhead de Cologne pour le sample.

dimanche 16 avril 2017

Highland Park 1995/2017 The Cooper’s Choice, 21 ans, 49.5%

Après vous avoir parlé de deux Springbank l'un après l'autre, voici venu le temps (non pas des rires et des champs, mais) de vous proposer deux Highland Park, ici aussi l'un après l'autre.

Si c'est Talisker qui m'a fait succomber au côté obscur du single malt, c'est bien Highland Park qui m'a enfoncé définitivement la tête dedans quand j'ai posé mes narines et mes lèvres sur le HP25 officiel.

Depuis, mes rapports avec HP ont été houleux: en officiel, je n'ai plus jamais rien trouvé ayant un bon rapport qualité / prix, et je suis vachement vénère face à l'invasion de NAS officiels et autres quilles de collection sensées représenter des anciens dieux nordiques.
Du coup, je laisse les HP officiels sur le bord de la route, pour me tourner vers les indépendants. Et même chez les indépendants, il n'est pas rare que je croise de l'HP qui ne me plaise pas du tout. J'ai l'impression que la qualité peut parfois être assez aléatoire chez cette distillerie.

Cet HP-ci est donc proposé par The Cooper's Choice (Again. Je fais du ping pong entre The Cooper's Choice et Cadenhead, ces temps-ci. D'ailleurs le prochain HP dont je parlerai sera un Cadenhead. Again itou.), est âgé de 21 ans, est proposé en brut de fût, et a été fini en fût de Sherry.


Highland Park 07.1995 / 2017 The Cooper’s Choice, 21 ans, Sherry Cask Finish n° 9481, 49.5%, 335 bouteilles

    https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5jciVFhTF2ONVf6tjI0IjCieeeQp7zEKLYkmBDXMx0MldQIHN8K1RLvT-Syom7WdlwFo0Yi92eWzZoYg7PLKwenRARkHkYyJ32MVxTdUQmg949hRUITAQrFykozE_6e-nROSpEDM7QN0C/s1600/HighlandPark1995CC.jpg
  • Nez : De l’abricot sec, du raisin blanc confit. Une légère fumée sucrée, du tabac doux et des épices exotiques. Un nez présent et ample.
  • Bouche : Douce et sucrée, puis rapidement épicée. De l’abricot sec poivré, du sirop de mirabelle, et de la poussière de bois.
  • Finale : Moyenne. L’abricot continue son bonhomme de chemin ; il se fait sirop et coule dans la gorge. De la fumée boisée et épicée l’accompagne.
  • Verdict : Un HP bien charpenté, goûtu, et fort présent. Le finish Sherry apporte cet abricot sucré présent de bout en bout, mais n’écrase pas la fumée typique de la distillerie. Un whisky sympa, gourmand sur papier mais pas si facile d’accès que ça en pratique ; et qui peut s’avérer écœurant en fin de dram.
  • 87/100.







Disponible pour ±150 euros (pour un 21 ans... Hé oui, HP en indépendant prend le même ascenseur que Springbank, pffff) au Chemin des Vignes (Bruxelles), et peut-être sur commande chez We Are Whisky (Jauche), W Comme Whisky (La Louvière) et Watch Smell Taste & Having Fun (Liège).

vendredi 14 avril 2017

Glen Grant 31 ans Cadenhead's Single Cask, 1984/2016, 46.1%

Glen Grant n'est pas une distillerie pour laquelle je me ruerais sur ses embouteillages. Mais parfois je croise de très bonnes expressions (enfin, des expressions qui me plaisent beaucoup; c'est plus juste comme façon de dire).

Sorti en octobre 2016, ce Glen Grant-ci, proposé par Cadenhead sous sa gamme Single Cask, m'avait fait de l’œil à l'époque, mais sans pouvoir le goûter avant achat, je m'étais abstenu (c'est que ça coûte son prix, de nos jours, ces petites choses là, hein). Mais comme récemment j'ai eu l'opportunité d'en avoir un sample, je me suis dit que je pourrais vous en parler. Hein que c'est une bonne idée, ça ? 😁



Glen Grant 31 ans Cadenhead's Single Cask, 1984 / 2016, Butt, 46.1%, 414 bouteilles

  • Nez: Fin, fondu, aérien, et... distant. Au vu de la couleur, je m'attendais à une empreinte franche du Sherry, il n'en n'est rien. Ce qui me frappe surtout au niveau de ce nez, ce sont les épices (clou de girofle, muscade) et les herbes aromatiques (coriandre, fenouil, oseille) qui le composent. Ça sort des habitudes, même (ou surtout ?) pour un whisky de cet âge.
  • Bouche: Le premier contact est léger, limite aqueux même; malgré le fait que ce soit un brut de fût. Peu de sensations gustatives au premier abord. A partir de la seconde gorgée, les saveurs arrivent timidement: quelques épices douces, du bois exotique, et encore ces saveurs particulières que j'interprète comme étant des herbes aromatiques.
  • Finale: Courte. Le bois se fait plus présent, accompagné d'une fraîcheur végétale proche de la menthe sans vraiment l'être.
  • Verdict: Alors là, c'est une expérience particulière que de goûter et d'essayer de définir ce whisky, tellement il est spécial. Je n'avais jamais rien goûté de tel. Du coup, je ne sais pas si j'aime ou pas, je me tâte encore. Impossible de le coter, du coup ! Alors une première sur le Blog: pas de cote ! Fiez-vous à mon descriptif brut, pour une fois 😉. Mais une chose est sûre par rapport à mes attentes personnelles: j'aurais préféré plus de présence, car il est quand même (trop) sage et effacé.




Peut être encore disponible (renseignez-vous !) auprès des ambassades Cadenhead de Belgique, pour un prix avoisinant les 250€. Il est aussi encore disponible à Cologne pour 219€.


Merci à la boutique Cadenhead de Cologne pour le sample.

mercredi 12 avril 2017

Springbank 1998/2016 The Cooper's Choice, 18 ans, 46%

Tant qu'à parler de Springbank, autant aussi parfois parler d'embouteillages indépendants, beaucoup plus rares que les officiels en ce qui concerne cette distillerie.

Après le 11 ans Local Barley (officiel) qui m'a laissé sur ma faim, voici un embouteillage proposé par The Cooper's Choice (de plus en plus incontournable vu son bon rapport qualité / prix comparé au marché global du whisky).
Ce Springbank-ci a maturé 18 ans dans un fût de Sherry de second (voire plus, mais ce n'est pas spécifié) remplissage, et est réduit à 46%. Se positionnerait-il en concurrent du 18 ans officiel, lui aussi affichant 46% au compteur ?



Springbank 05.1998 / 2016 The Cooper's Choice, 18 ans, Refilled Sherry Cask 116, 46%, 300 bouteilles


    https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUZXRtdhGiwLPb6f-LNomGlmnVX6nfRwC4lu_-09I_lgqASAUoWaFsljfJUn2lrOtLvaLovIflNeQ0mhojKfWTgTGdYY_vHguGeKXFK2yHM-UHMZxIvpnI7xCzvzLYgFUtX7UXkMOn_-y1/s1600/Springbank1998CC.jpg
  • Nez : Très typique de la distillerie, avec de la fumée calcaire et du minéral très présent. Mais aussi de fugaces herbes aromatiques séchées, et toute la panoplie qu’apporte un fût de Sherry : du tabac, du raisin sec, de la noix, de l’orangette, des épices douces.
  • Bouche : Douce, fruitée, et sucrée. Presque trop facile, trop accessible pour du Springbank. Peut-être à cause de la réduction ? Du tabac doux, du fruit jaune confit, du caramel, du sirop de raisin noir. Les épices douces sont toujours là, elles aussi ; tout comme la fumée minérale (mais qui est, ici, plus discrète).
  • Finale : Moyenne. Les épices pétillent au palais. Le tabac se fait résiduel, tandis que la fumée et le fruit sucré disparaissent.
  • Verdict : Un super nez, fort typique (je kiffe !). La réduction se sent un peu trop en bouche, je trouve, pour ce genre de whisky qui, selon moi, est plus charmeur avec quelques chevaux de plus sous le capot. Ceci dit, c’est un bon Springbank (surtout le nez), accessible aux néophytes de cette distillerie. Dommage pour le prix, très élevé, qui l’handicape fortement face au 18 ans officiel, lui aussi à 46%.
  • 88/100.




Parlons de ce prix, justement, car c'est là que le bas blesse. Springbank devient de plus en plus cher, aussi bien en officiel mais surtout chez les indépendants où les prix explosent les plafonds. Celui-ci se négocie 275€ en Belgique (au Chemin des Vignes à Bruxelles, notamment), ce qui est bien au dessus du 18 ans officiel (qui se négocie aux environs des 120€). Ça fait quand même cher pour un whisky de 18 ans d'âge, réduit qui plus est. Mais c'est malheureusement devenu le prix du marché pour du Springbank chez les embouteilleurs indépendants, le résultat du fait que Springbank soit une des distilleries les plus "hype" du moment.

lundi 10 avril 2017

Springbank 11 ans Local Barley, 53.1% (OB)

Ha, enfin j'arrive à poser mes lèvres sur le Springbank 11 ans Local Barley !

Si l'an passé j'avais réussi à être le premier sur la balle du 16 ans, cette année-ci ça a été beaucoup plus compliqué.

En effet, suite au succès du 16 ans de l'an passé, ça a été la ruée cette année-ci sur son successeur et petit frère, le Springbank 11 ans Local Barley. Rapidement sold out un peu partout lors des précommandes, avant même que les boutiques ne soient approvisionnées. La rançon du succès.

Mais le succès (justifié) du 16 ans justifie-t-il le succès de ce 11 ans avant même que la communauté n'ait eu l'occasion de le goûter ? Verdict aujourd'hui (même si mon avis n'a évidemment pas force de loi et n'engage que moi).

Mais avant cela, un peu de théorie...
L'orge utilisée pour ce 11 ans est de type Bere Barley et a été cultivé à la ferme Aros, près de l'aéroport de Machrihanish (à vos souhaits).
Treize tonnes de cet orge ont été utilisées, le tout pour fournir au final 26 fûts d'ex Bourbon qui ont produit 9000 bouteilles.

Dernier rappel en passant: Springbank a annoncé qu'il sortirait un Local Barley chaque année, sur une période de 5 ans. Le premier était donc le 16 ans de 2016; ce 11 ans-ci étant celui pour 2017.



Springbank 11 ans Local Barley, 02.2006 / 2017, 53.1%, 9000 bouteilles (OB)

    https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOUFXj7xZzAx2_KfdwGZ59lOvXZ_SMGjCgd6pWrWycGQmoGcsgbSEy-83uc4gN6Hc-5r7ZpZdT0zMZefEM8psEwndL4uoZOBC9Wx3usVB28MMgVNK6HPK0VOrEmr-YVYSSBEZmVcG9bDAi/s1600/Springbank11yLB.jpg
  • Nez: De la vanille et du malt. Une légère fumée minérale, calcaire, se développe de plus en plus. Du fruit blanc essaie de se montrer, mais a du mal.
  • Bouche: Une amertume fruitée assez marquée en début de bouche. De la pomme, de l'abricot, et pas mal de malt. Des épices piquantes tambourinent au fond de la bouche. L'amertume s'estompe, supplantée par les épices.
  • Finale: Le calcaire refait surface. Une fraîcheur se révèle en rétro-olfaction. Puis une sécheresse amère s'installe.
  • Verdict: Même si globalement c'est un bon whisky, ce Springbank 11 ans Local Barley a aussi quelques traits qui me plaisent personnellement moins: amertume, épices trop appuyées, équilibre en dents de scie, et jeunesse passablement perceptible. Pas complètement convaincu, du coup.
  • 85/100.








Local Barley VS Local Barley: le Face à Face.

Il me paraissait complètement évident de faire un face à face entre le nouveau 11 ans et le 16 ans de l'an passé, même si ils affichent des âges différents.
Sans plus tarder...

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEirxTmLMEsOEXjABr-Ack1CpeTVAcBbWUeRGAIcUH1u-nmXs9Qll8BTCCVhf-7-XzT9u2nWI3wX9tDULRap_0WwnLYQAfaZR9zFYhIdsE-C_-_kA85vYZpsrh5evG-6utK2vYNKaOss_Ouj/s1600/Springbank11yLB-F2F.jpg

  • Nez: Fumée minérale plus fine et plus subtile chez le 16 ans. Le sirop de fruits jaunes est aussi bien présent, et pas occulté comme chez le 11 ans.
  • Bouche: Le 16 ans est doux, sucré. Du sirop de fruit domine, accompagné d'une fine fumée crayeuse et calcaire. Bref, une gourmandise rustique. De son côté, le 11 ans est fort épicé et manque, en comparaison, de complexité et de subtilité.
  • Finale: Le 11 ans est amer et sec à ce stade-ci, tandis que le 16 ans est tout en douceur vanillée, fruitée, et de subtilité minérale.
  • Verdict: Vous l'aurez compris, à mes yeux il n'y a pas photo: le 16 ans est un gros cran au dessus du 11 ans.


Ce 11 ans Local Barley est peut être encore disponible chez certains cavistes en Wallonie (mais est probablement sold out quasi partout). Je vous conseille de jeter un œil à la liste des boutiques whisky en Wallonie et de contacter celui proche de chez vous.
Son prix, à sa sortie, tournait en Belgique aux environs de 120 euros.


Merci à Watch Smell Taste & Having Fun pour le sample.

samedi 8 avril 2017

Face à Face: tous les Talisker 25 ans en brut de fût (OB)

Vous le savez si vous suivez le Blog depuis ses débuts, Talisker a une place spéciale dans mon cœur d'amateur de whisky, puisque c'est son expression de 18 ans d'âge (le batch 2011) qui m'a fait définitivement tomber du côté obscur du single malt.

J'ai d'ailleurs déjà commis plusieurs face à face et verticales, aussi bien du 18 ans que du 25 ans. Vous ne vous souvenez pas ? Allez donc jeter un œil ici, ici, et ici, alors ;-)

Mais tout comme pour lesBrora 30 ans, j'avais envie de faire un Face à Face définitif de tous les batches de Talisker 25 ans en brut de fût, c'est à dire les batches sortis entre 2004 et 2009; car malheureusement depuis 2010 le Talisker 25 ans est systématiquement réduit à 45.8%.
Longtemps mis au planning de mes activités whisky, et maintes fois repoussé, récemment ce fut la bonne: avec un "whiskyfriend" qui aime autant que moi ce genre d'exercice, nous nous sommes mis à la tâche avec 7 (gros) samples, histoire de faire le tour de la question et de pouvoir complètement comparer chaque batche l'un avec l'autre. Sept ? Alors qu'il n'y a que six batches en brut de fût ? En effet, pour l'anecdote, nous avons ajouté en fin de dégustation un sample du batch de 2013, réduit à 45.8%.


https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJwlZKb16RZ9Kdj9eR3Y7DDwP7s_RY4O65CtlQY6hMZfVGCw1GLohq0I4IFJYpHYb_BYV7SDjcl3xeIhE552YRvJmFRuTlLBGj64b4NtDakdwHbtlIqVwpoJ_NmUic4Tl_SpKhCCqQEM2h/s1600/F2FTalisker01.jpg



D'un commun accord, nous avons décidé de suivre la chronologie des batches pour la dégustation, au détriment des taux d'alcool.

Sans plus attendre, voici mes notes pour chaque bach...

Talisker 25 ans, batch 2004, 57.8%, 21000 bouteilles

  • Nez: Fort puissant, maritime, poivré. Du cierge, du raisin sec, de la poussière, et des épices sèches.
  • Bouche: Bam ! Frissons directs, sensations fortes. Épices poivrées, explosion salée / épicée. Sirop d'abricot sec, traces cireuses.
  • Finale: Superbe longueur. Fraîcheur mentholée qui revient dans le nez. Le poivré perdure.
  • Verdict: Superbe complexité. Superbe tout court. Festival de sensations.
  • 93/100.

 

Talisker 25 ans, batch 2005, 57.2%, 15600 bouteilles

  • Nez: Poivre, fraîcheur végétale, mentholée. Poussière. Plus frais (mais sec quand même) que le batch 2004. La fraîcheur s'estompe, laissant la poussière sèche dominer.
  • Bouche: Douce. Sirop moins vif. Le sel gonfle et devient dominant. Sirupeux.
  • Finale: Le poivre déboule. Épices piquantes. Le frais végétal revient en trombe.
  • Verdict: Moins incisif et moins puissant que le batch 2004, plus fondu, peut-être plus subtil et moins "rentre dedans". Très bon, mais il manque la claque dans la gueule.
  • 89/100.

 

Talisker 25 ans, batch 2006, 56.9%, 4860 bouteilles

  • Nez: Du poivre blanc, de la douceur maltée. Du sirop de raisin blanc. Très légère fumée de crustacés.
  • Bouche: Sirop de fruits secs, extraordinaire rondeur. Épices douces d'abord discrètes, puis qui se font plus piquantes.
  • Finale: Le poivre blanc réapparaît plus franchement. Fumées marine et végétale mélangées.
  • Verdict: un équilibre sublime. Plus équilibré que le batch 2004, mais aussi moins tranchant et moins franc. Mais que de sensations !
  • 92/100.

 

Talisker 25 ans, batch 2007, 58.1%, 6894 bouteilles

  • Nez: Très proche de celui du batch 2006. Sucré, malté. Épices douces, quasi avenantes.
  • Bouche: Vigoureuse, poivrée. Du sirop d'abricot. Douceur et rondeur.
  • Finale: Des épices poivrées dans la gorge, mais qui s'assagissent plus vite que chez le batch 2006.
  • Verdict: Assez proche du batch 2006 au nez, mais (un poil) moins séduisant et moins équilibré en bouche.
  • 91/100.

 

Talisker 25 ans, batch 2008, 54.2%, 9708 bouteilles

  • Nez: Sec, poussiéreux, mais malté aussi. La rondeur arrive par après. Nez moins en vagues, plus linéaire que ses prédécesseurs.
  • Bouche: Sel, poivre, boum et bam; ça repart dans la puissance épicée.
  • Finale: Par contre ici ça s'écrase vite, les saveurs redescendent, la sagesse est de mise. La récréation est finie.
  • Verdict: Plutôt en dents de scie, avec une finale en retrait. Mais ça reste quand même ludique et distrayant.
  • 90/100.

 

Talisker 25 ans, batch 2009, 54.8%, 5862 bouteilles

  • Nez: Légère fumée maltée, épices douces. Il faut lui laisser le temps de s'ouvrir, car ensuite il prend de l'ampleur. Poussière fruitée, épices, abricot séché. Moins direct que les précédents.
  • Bouche: Rondeur de malt sucré, poivre, fruit jaune confit. Ici aussi, il essaie de se montrer sage, pour finalement devenir un sale gamin turbulent (mais tellement adorable).
  • Finale: Kick poivré, mais s'assagit (réellement, cette fois) ensuite. Allez, au dodo le sale gamin, maintenant.
  • Verdict: Sale gamin de merde ! Mais je t'aime quand même :-)
  • 91/100.

 

Talisker 25 ans, batch 2013, 45.8%, 5772 bouteilles

  • Nez: Plus ouvert, aérien, frais, aéré. Plus fruité, moins poivré. Fumée terreuse et pas maritime. Un nez assez mainstream et qui manque de caractère Talisker.
  • Bouche: Le premier contact est aqueux (ha ça, passer après les brut(e)s de fût...), mais ensuite du vanillé, de la fumée de coquillage, une pincée de poivre, et beaucoup de sirop de fruit. Mais ça reste quand même légèrement aqueux, un peu mou du genou (ha ça, quand on passe après les brut(e)s de fût...).
  • Finale: Mais où qu'elle est la finale, hein ? Où qu'elle est , Dans ton cu-cul qu'elle est, la finale ! Bon, j'exagère un peu, mais pas loin quand même. C'est court et léger.
  • Verdict: Goûté tout seul, il s'en serait sûrement mieux sorti. Mais derrière l troupeau de chevaux sauvages, il fait pâle figure.
  • 86/100.


https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiD0vbI9bAv4H4P6qYxw4_qP2Kst7hA58yGZfqupTtFl-SF3CsGztsmsGk3CP7mgVMHF3JpvRZi4GUabNErcKOnqKfbQrmO3rR4R2Tqcfep0lWLxedQylgj8n3mUzdmApL6rwmKLDsePfJH/s1600/F2FTalisker02.jpg


Conclusion: C'est bon ! Il sont TOUS bons. Face à face nous avons pu détecter des différences entre les batches, mais je suis certain que si vous prenez un de ces Talisker tout seul, isolé, en dram "plaisir" un soir; vous passerez un beau moment à le savourer. Même les versions réduites, à n'en pas douter.

dimanche 2 avril 2017

Glenturret 1986/2017 The Cooper's Choice, 30 ans, 48.5%

Glenturret n'est pas spécialement une distillerie qui fait se déplacer les foules. Et pourtant, il y a moyen d'en trouver de bons embouteillages. Bon OK, là j'enfonce une porte ouverte: il y a moyen de trouver de bons embouteillages de toutes les distilleries. Il faut juste plus chercher pour certaines que pour d'autres ;-)

Concernant Glenturret, c'est surtout dans les vieux whiskies que je pourrais trouver mon bonheur. Un 30 ans d'âge, embouteillé (en brut de fût) par The Cooper's Choice; sur papier c'est attirant. Voyons voir ce qu'il a dans le ventre...


 

 

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjLiNsHQ9Sq-CH_N5i-fWbc8x7WARcFf3SPTWfEKiYsnGuONEQnNNjob52qTMx1w6RG1jAS0YRM56LWS8I3PbFIQP4BCMzBSBC5RC_R7q34DmjfeGphGlj6oTE7yYreUDRn83UqeIScPXDW/s1600/Glenturret1986CC.jpg 

Glenturret 12.1986 / 2017 The Cooper's Choice, 30 ans, Bourbon Cask 338, 48.5%, 300 bouteilles

  • Nez : Du fruit blanc confit, du vernis omniprésent (qui s’estompe rapidement avec l’aération), de la poussière de bois. Un nez aérien, léger, et fin.
  • Bouche : La finesse est de mise ici aussi, dès l’entrée de bouche. Pas d’agressivité, mais un joli fruité sur le sirop d’abricot boisé. Une pichenette d’épices douces. Le sucré roule sur la langue.
  • Finale : Le bois noble est toujours présent, sans être oppressant. Une légère sécheresse s’installe. Les épices restent présentes, accompagnées d’une amertume appuyée.
  • Verdict : Les 30 ans passés dans le fût se ressentent, ce sont le sirop de fruit et le bois qui marquent leur empreinte. Un beau dram qui demande du temps pour se faire déguster, à ne pas bâcler.
  • 88/100.








Disponible au Chemin des Vignes (Bruxelles) pour 190 euros.