mardi 25 juillet 2017

Cambus 1991/2017 The Cooper's Choice, 25 ans, 58.5%

Vous le savez si vous suivez régulièrement le Blog, mon avis est fort mitigé concernant les whiskies de grain. J'aime certains TRÈS vieux grains (pour moi, les TRÈS vieux grain se situent au dessus de 35 ans d'âge), et je n'ai jamais trouvé de "jeunes" (en dessous de 25 ans d'âge) qui trouvent grâce à mes yeux.

Et puis badaboum, je tombe sur un grain qui remet toutes mes certitudes en question. Alors autant vous en parler, non ?


Cambus 08.1991 / 2017 The Cooper’s Choice, 25 ans, Sherry Cask n° 61983, 58.5%, 360 bouteilles


 
  • Nez : De la colle, du vernis, des épices boisées, pas mal de vanille, de l’abricot sec, et du chocolat noir au caramel. Un beau nez, qui me fait penser à des Bourbons hauts de gamme ou à des vieux grains vénérables.
  • Bouche : De la cassonade coulante, du caramel liquide, du sirop de raisin blanc sec. Du cassis vanillé fait son chemin, ainsi que de la noisette au poivre blanc. Un zeste d’orange confite, enrobé de chocolat noir. C’est très doux et agréable en bouche, et l’alcool est parfaitement intégré ; aucune agression de ce côté-là.
  • Finale : Moyenne. Le bois, la colle, et les épices piquantes occupent ici la place, reléguant le reste à l’arrière-plan.
  • Verdict : Je suis bluffé. J’ai toujours clamé haut et fort que seuls les (très) vieux grains trouvaient grâce à mes yeux, et voici que ce Cambus d’âge moyen (oui, je considère que 25 ans est un âge moyen pour un whisky de grain) m’en met plein les papilles. Ou alors serait-ce le fût de Sherry qui le sublimerait ? Équilibré et goûtu, gourmand et séduisant de bout en bout. Je dois revoir mes convictions sur les whiskies de grain, du coup.
  • 90/100. J’ai hésité avec 89, mais finalement il m’a tellement étonné par rapport à son âge que je trouve qu’il le mérite, son 90.




Disponible pour 125€ au Chemin des Vignes, et (peut-être sur commande ?) chez We Are Whisky, W Comme Whisky, et Watch Smell Taste & Having Fun.

vendredi 30 juin 2017

Littlemill 26 ans Cadenhead's 175th Anniversary, 1991/2017, 52.6%

Nondidju, on est déjà à la fin du mois, et je n'ai pas encore parlé d'un Littlemill en juin !!!

In extremis, me voici me voilou....

Comme souvent, c'est du Cadenhead que je vous refourgue aujourd'hui. Un beau Littlemill affichant 26 ans d'âge. Dans une bouteille dont l'étiquette n'est ni noire (pour les Small Batch) ni dorée (pour les Single Cask), mais verdâtre. Cette étiquette est celle des embouteillages spéciaux qui sont sortis pour célébrer les 175 ans de Cadenhead. Une vague d'embouteillages de derrière les fagots, composée de 6 bouteilles on ne peut plus attrayantes: un Banff 40 ans, un Convalmore 40 ans, un Caperdonich 39 ans, un Rosebank 25 ans (dont je parlerai prochainement), un Heaven Hill 20 ans, et le Litlemill 26 ans qui nous occupe ce jour. Ça fait saliver hein ? Ça fait rêver hein ? Hé bien je les ai tous goûtés à Campbeltown fin mai, voilà, na ! 😜

Maintenant que vous détestez au plus haut point, on peut continuer à parler de ce Littlemill...

Littlemill 26 ans Cadenhead's 175th Anniversary, 1991 / 2017, Bourbon Barrel, 52.6%, 180 bouteilles


  • Nez: De la balle, direct dans les senteurs type que j'affectionne tant dans les Littlemill: de l'über fruité exotique, mirabelle, abricot, pêche, mangue. Viennent ensuite les petites fleurs d'arbre fruitier; les senteurs se marient avantageusement.
  • Bouche: Baaaam dans les dents ! L'hyper fruité exotique continue de tout écraser sur son passage. C'est onctueux, de la pâte de fruit, tout en étant gourmand et frais, juteux. Du bonbon aux fruits rouges très légèrement acidulés.
  • Finale: La finesse et la subtilité se posent ici. Légère et florale. De la liqueur de pistil; et les fruits qui continuent de jouer ensemble, mais plus calmement à ce niveau-ci.
  • Verdict: Mes aïeux ! Quelle sélection, godferdom nondidju ! Superbe de bout en bout, merci Mark Watt d'avoir fait embouteiller ce fût, digne de l'anniversaire de Cadenhead. Miam, encore, d'ailleurs j'y retourne...
  • 92/100.






Sold out déjà en précommande un peu partout, son prix à Campbeltown a été de £165 (±185€) et dans les boutiques Cadenhead allemandes à 260€. Oui, grosse différence de prix entre les Royaumes Unis et les pays près de chez nous.

mercredi 21 juin 2017

Mackmyra Ten Years, 46.1% (OB)

Mackmyra est une jeune distillerie suédoise (oui, aujourd'hui nous quittons l’Écosse pour quelques instants) fort active et déjà bien implantée chez nous. Elle sort régulièrement des embouteillages facilement disponibles dans nos contrées, et des cavistes ont même pu avoir des petits fûts à mettre à la disposition de ses clients qui ont pu embouteiller eux-mêmes leur bouteille à la main.

Si jusqu'à présent les produits de chez Mackmyra étaient des NAS, voici qu'est arrivé le mois dernier sur le marché le Ten Years, le 10 ans d'âge officiel de la distillerie. Un âge charnière et symbolique.

Ce 10 ans d'âge est un mélange de fûts d'ex Bourbon et de chêne américain neuf ayant contenu du Sherry Oloroso pendant quelques mois. En tout 20000 bouteilles ont été produites pour ce premier batch, dont 8000 destinée à l'export. Ça veut quand même dire que 12000 bouteilles sont réservées à la Suède, quels poivrots ceux-là ! ;-D

Et dans le verre, à quoi ressemble ce produit ?


Mackmyra Ten Years, 46.1% (OB)

 


  • Nez: Bien présent, proposant un mélange de fruits (pomme et citron principalement) et de malt plutôt sec. Du miel et de la vanille apportent du sucré, sans occulter la sécheresse globale du nez. Du bois vert à profusion après aération.
  • Bouche: Douce et facile d'accès, sans agressivité. Un mélange fruité acidulé et amer s'impose. De la pomme, de la pelure de citron. Le malt est ici aussi présent, sans être trop sec cette fois.
  • Finale: De la liqueur de mirabelle se faufile, avant de laisser la place au malt amer. L'acidulé citronné reste un petit moment, puis une pincée d'épices douces se voit jetée sur la langue. Du bois vert en quantité apparaît en toute fin de parcours.
  • Verdict: Assez classique ma foi, mais bien fait, équilibré, et cohérent. Facile d'accès, mais ne révolutionne pas le monde du whisky. A tester.
  • 83/100.






Facilement disponible chez votre caviste préféré (si il revend les produits distribués par The Nectar) pour une soixantaine d'euros.

vendredi 9 juin 2017

Tormore 1992/2017 The First Editions, 25ans, 55.9%

Maintenant que mon voyage à Campbeltown est terminé, et en attendant d'avoir trié toutes les photos / écrit l'un ou l'autre compte rendu (j'espère que vous êtes patients, car ce ne sera pas pour tout de suite, j'ai d'abord des affaires privées à gérer), laissez-moi sortir quelques notes de dégustation de mes tiroirs.

On commence par un Tormore de chez Hunter Laing, sous sa gamme The First Editions. Il affiche un âge charnière à mes yeux: 25 ans. Généralement le whisky ne se comporte pas trop mal à cet âge là, je trouve.


Tormore 1992 / 2017 The First Editions, 25 ans, Refill Butt HL13311, 55.9%, 434 bouteilles





  • Nez : Puissant, sur la pomme sèche et la poussière fruitée. Une certaine fraîcheur se révèle petit à petit. Un nez assez particulier, austère. Après un temps d’aération, du vernis devient perceptible.
  • Bouche : Ici aussi, l’austérité est de mise. Du fruit blanc pétrifié, des épices piquantes sèches, et beaucoup de minéralité (craie, chaux).
  • Finale : Une vague amère passé, écrasant une légère acidité qui voulait naître. Vient ensuite une sécheresse poussiéreuse.
  • Verdict : Un profil fort particulier, très austère. Mais qui ne manque pas d’atouts pour les amateurs qui cherchent des whiskies qui sortent des sentiers battus. Cette austérité a aussi comme conséquence le fait que ce Tormore n’est pas facile d’accès du tout, et demande du temps à s’y consacrer. Un whisky à ne pas bâcler. Mais une fois dedans, très agréable.
  • 87/100.







Disponible au Chemin des Vignes pour 150€, et peut-être (sur commande ?) chez We Are Whisky, W Comme Whisky, et Watch Smell Taste & Having Fun.

mercredi 24 mai 2017

Littlemill 1977 Cadenhead's Cask Ends, 39 ans, Bourbon Hogshead, 42.5%

Pour le Littlemill mensuel, je n'avais d'autre choix que de vous parler d'un de chez Cadenhead.
Franchement, vous pensiez vraiment que j'allais omettre de vous proposer une note de dégustation de Littlemill ce mois-ci ?? Que nenni non non !

Et pas n'importe quel Littlemill, juste le plus vieux que j'aie jamais eu l'occasion de goûter. 39 ans. Bim. Distillé en 1977. Bam.
Mais en plus, ce Littlemill n'a jamais été disponible via les circuits de distribution habituels (distributeurs, boutiques), mais uniquement à la distillerie Springbank lors de "warehouse tastings" (des dégustations dans les entrepôts) organisés par Cadenhead. Les participants peuvent emplir eux-mêmes leur bouteille. Pour la petite histoire, ce Littlemill 1977 a été disponible en 2016 lors du Campbeltown Malt Festival.


Littlemill 1977 Cadenhead's Cask Ends, 39 ans, Bourbon Hogshead, 42.5%


(Photo Whiskybase)

  • Nez: Du malt sec, de la poussière de fruit, de la liqueur de mirabelle. Pas hyper fruité (contrairement à ce que j'attendais), mais très vite un équilibre entre le vieux fruit et la céréale maltée s'installe. Après une très longue aération, un léger végétal très sec s'installe.
  • Bouche: Le fruit se fait plus présent ici qu'au nez. Du citron acidulé, de la poire, de la mirabelle. Le malt se décline en pop-corn vanillé. Une pointe d'épices douces et picotantes, et de l'amertume fruitée qui apparaît sur la durée.
  • Finale: Le malt redevient plus sec, poussiéreux, et même boisé. Des retours olfactifs sur de l'alcool blanc, et un très ténu mentholé en toute fin de bouche.
  • Verdict: Pour être honnête, je m'attendais à autre chose. C'est le plus vieux Littlemill qu'il m'ait été donné de goûter, et j'attendais un OVNI super fruité, juteux, et ultra gourmand; avec des senteurs florales enivrantes. Et ce n'est pas le cas ! Certes le nez est séduisant (quoique un peu sage), certes l'ensemble n'est pas mauvais, mais le malt trop présent et le végétal réduit au minimum me font penser à un jeune whisky assez lambda, alors que j'ai affaire à un (très) vieux whisky de ma distillerie préférée. L'ensemble est néanmoins plaisant à déguster, mais je reste sur ma faim.
  • 86/100 (avec le nez qui réhausse la cote).



Était uniquement disponible (au prix de 260€, ce qui était un excellent prix pour un Littlemill de cet âge-là) l'an passé à Campbeltown, en prenant part aux Warehouse Tastings de Cadenhead à la distillerie Springbank à Campbeltown. D'après mes informations (qui datent d'il y a quelques mois), le fût a été retiré des dégustations sur place avant qu'il ne soit vide, et le reste de ce fût sera probablement embouteillé ultérieurement.

dimanche 21 mai 2017

Springbank 12 ans Cask Strength, batch 14 (2017), 54.2% (OB)

Le Springbank 12 ans Cask Strength est un classique incontournable dans la gamme officielle de la distillerie. Une qualité qui n'est plus à prouver (et ce de batch en batch), une différence de contenu assumé de batch en batch aussi (parfois plus de fûts de Bourbon, parfois plus de fûts de Sherry), en brut de fût, et à un prix tout à fait honnête (malgré le fait que Springbank soit souvent cher).
Bref, avoir une bouteille de Springbank 12CS dans son bar est quasi obligatoire quand on est un amateur de bon whisky (je n'ai jamais croisé d'amateur de mauvais whisky, ceci dit ;-) ).

Pour vous en convaincre, je vous renvoie au face à face que j'avais publié début2015.

Ce batch-ci est composé de 70% de fûts de Sherry et 30% de fûts de Bourbon. C'est déjà le 14ème du nom, a été embouteillé en ce début 2017, et bénéficie de la nouvelle étiquette due au lifting visuel de la gamme officielle de Springbank.

Alors, est-il dans la lignée de ses prédécesseurs, ou pas ?



Springbank 12 ans Cask Strength, batch 14 (2017), 54.2% (OB)


 

  • Nez: De la fumée gourmande et sherrysée, du raisin et abricot secs, des épices exotiques. Après aération, les notes minérales calcaires se font plus présentes.
  • Bouche: L'apport du Sherry se met d'abord en avant, avec du miel et du raisin sec. Viennent alors la craie et le calcaire, accompagnés d'épices piquantes.
  • Finale: Une vaguelette de fumée d'herbe sèche et une légère amertume abricotée. Une fine fraîcheur végétale en toute fin de bouche, et les épices exotiques qui irradient.
  • Verdict: Il me semble que le Sherry est plus présent dans cette version-ci que dans celles que j'avais goûtées en 2015, d'après mes souvenirs. C'est ici plus sucré, plus gourmand, et légèrement moins rustique. La patte Springbank est néanmoins clairement présente (et c'est tant mieux !). Globalement très plaisant, comme souvent chez Springbank.
  • 88/100.





Disponible (pour une septantaine d'euros) assez facilement auprès de la plupart des cavistes revendant du Springbank officiel.

jeudi 18 mai 2017

Glen Scotia 19 ans Kintra, 1992/2011, 51.8%

Parfois, pour coller à un thème sur le Blog, je ressors des vieilles notes de dégustation qui n'ont jamais été publiées ici.
C'est le cas pour ce Glen Scotia, puisque nous sommes toujours dans le thème "Campbeltown".

Ce Glen Scotia a été embouteillé fin 2011 par Kintra, l'embouteilleur néerlandais. Il a passé 19 ans dans un fût de Sherry, et ça se voit à sa couleur.

Par contre seulement 119 bouteilles ont été produites par Kintra, alors que la capacité du fût (un Butt) fait présumer qu'il y avait beaucoup plus que 85 litres litre dedans. Un split cask ? Ou le reste du fût serait-il encore en train de dormir dans le fond d'un entrepôt ? Mystère.


Glen Scotia 19 ans Kintra, 03.1992 / 11.2011, Sherry Butt n°5, 51.8%, 119 bouteilles


 

  • Nez: Quel nez ! Énorme ! Une puissante senteur de sherry monster qui embaume la pièce entière dès ouverture de la bouteille / versement du breuvage dans le verre. Un nez énormément attirant qui met en appétit. Du bois, des fruits secs, du vin cuit, une pointe de chocolat noir.
  • Bouche: D'entrée très marquée sur le sherry, sirupeuse. Un peu de fumée, des fruits secs et cuits. Et beaucoup de vieux bois sec et brûlé. Bouche très capiteuse qui tapisse puissamment la bouche.
  • Finale: Interminable d'abord sur les fruits secs, puis sur le bois sec. Celui-ci s'installe pour ne plus partir, et assèche la bouche (peut-être un peu trop).
  • Verdict: Un profil rugueux, rustique, rude; difficile à aborder. Il faut revenir dessus à plusieurs reprises pour appréhender ce bestiau sauvage; mais ce whisky est un réel plaisir gustatif une fois dompté.
  • 91/100 (94/100 pour le nez qui est carrément énorme; 89/100 pour la bouche et la finale qui sont un poil cheval sauvage).



Sold out depuis longtemps, son prix originel se situait aux environs des 90 euros si ma mémoire ne me fait pas défaut.

lundi 15 mai 2017

Spirit of Freedom 30 ans, 46%, 2014 bouteilles

Il n'y a pas que du single malt qui est produit à Campbeltown, on y produit aussi du blend; même si en bien moindre quantités.

C'est le cas pour le Spirit of Freedom qui est produit par la distillerie Springbank. Il est possible de trouver des versions plus jeunes et plus récentes que celle dont je vous parle aujourd'hui; mais celle-ci est assez particulière.
Son âge tout d'abord. Il est assez rare qu'un blend affiche 30 ans sur on étiquette. Rappelons que pour les blends, c'est l'âge du plus jeune whisky de l'assemblage qui peut apparaître sur l'étiquette.
Son prix d'origine, ensuite: moins de 100 euros à sa sortie, fin 2014. Pour du 30 ans d'âge, autant dire que c'était 3 francs 6 sous.

Mais ce blend, que raconte-t-il, au juste ?

Ce Spirit of Freedom 30 ans a été assemblé par Frank McHardy (une légende dans le monde du whisky, qui a commencé sa carrière en 1963 et a travaillé chez Springbank depuis 1977), qui l'a créé comme baroud d'honneur en tant que Directeur de la Production avant de prendre sa retraite fin 2014. Mais Frank continue néanmoins à officier encore aujourd'hui comme professeur lors des Whisky Schools à la distillerie Springbank, et comme consultant en diverses matières liées au whisky.

Cette création commémore les 700 ans de la bataille de Bannockburn qui s'est produite en 1314 et qui avait vu l'armée de Robert The Bruce vaincre les forces anglaises pourtant en supériorité numérique.

Ce Spirit of Freedom 30 ans est un assemblage de 75% de whisky de malt (issu de 5 distilleries différentes) et de 25% de whisky de grain; avec un mélange de fûts de Bourbon et de fûts de Sherry.



Spirit of Freedom 30 ans, 46%, 2014 bouteilles



  • Nez: Du miel, une fine fumée d'herbe sèche et poussiéreuse, de la vanille, et du fruit jaune caramélisé. Un chouette nez, séduisant et gourmand; tout en ayant aussi un côté rustique, campagnard. L'apport de fûts de Sherry est perceptible.
  • Bouche: De l'abricot sec, de l'orange vanillée, des épices douces par poignées, et cette fumée sèche qui reste en toile de fond. La réduction se ressent à ce niveau-ci, cependant.
  • Finale: Une amertume boisée surgit. L'abricot et la fumée continuent d'assurer leur permanence. Une pointe épicée reste sur le bout de la langue.
  • Verdict: Ce blend est vachement bien foutu, et affiche clairement son affiliation avec Springbank. Equilibré et cohérent. Seules la réduction en bouche et l'amertume en finale auraient pu être plus discrètes pour que ce soit parfait. Mais si je croisais une bouteille aujourd'hui, je me laisserais tenter sans me forcer.
  • 89/100.




Sold out de nos jours bien évidemment (du moins dans les circuits officiels en Belgique), son prix de sortie en 2014 se situait entre 85 et 100€. Un excellent rapport qualité / prix, à l'époque.

vendredi 12 mai 2017

Caol Ila 33 ans Cadenhead's Single Cask, 1983/2017, 50.2%

Ha, du Cadenhead ! Logique, nous sommes toujours dans le thème "Campbeltown".
Ha, du Caol Ila ! Bah oui, on ne me refera plus, je reste fan de cette distillerie. J'en parle aussi souvent (voire plus) que de Littlemill ;-)

Ce coup-ci je me penche sur le dernier vieux Caol Ila sorti par Cadenhead, dans sa gamme internationale Single Cask. Distillé en 1983, il affiche un vénérable 33 ans d'âge. Ça fait saliver :-).

Sans plus attendre, mon ressenti personnel.



Caol Ila 33 ans Cadenhead's Single Cask, 1983 / 2017, Bourbon Hogshead, 50.2%, 198 bouteilles


 


  • Nez: Très aromatique dès le départ. Du fenouil, de l'oseille, un peu d'anis étoilé. Viennent alors la pelure de citron et du coquillage marin. Les herbes aromatiques se calment après un moment, c'est alors le fruit et la brise marine qui se mélangent.
  • Bouche: C'est ici que ce Caol Ila se révèle pleinement: du citron acidulé, de la salinité fondue, des épices douces qui dansent sur la langue. Le fruité arrive par vagues; et la texture est onctueuse en bouche. Du raisin blanc compoté, du citron jaune, et de la pomme verte.
  • Finale: La salinité reste un moment, tandis que les épices se font plus piquantes. La compote de fruit acidulé reste un long moment en bouche.
  • Verdict: C'est un très bon whisky de bout en bout, fin tout en ayant un caractère bien trempé. Mais je trouve aussi qu'il lui manque certaines caractéristiques que j'affectionne chez les vieux Caol Ila, comme la minéralité affirmée ou le cendré perceptible par exemple. En aveugle, j'aurais plutôt misé sur un Old Pulteney que sur un Caol Ila. Comme quoi les embouteillages indépendants nous proposent souvent un angle d'approche différent.
  • 89/100.







Son prix en Allemagne était de 265€, mais apparemment sold out dès les précommandes avant même que les boutiques Cadenhead ne soient approvisionnées.
Peut-être pourrez-vous en dénicher une qui traînerait à une ambassade Cadenhead en Belgique, mais je sais que celles-ci n'en ont eu qu'en quantités ultra limitées.


Merci à la boutique Cadenhead de Cologne pour le sample.

mardi 9 mai 2017

Face à Face : deux Springbank 1996 / 2016 (19 ans) Archives

Springbank, c'est bien évidemment de très bons embouteillages officiels; la réputation de la distillerie n'est en rien galvaudée. Et les produits qui sortent ces derniers temps continuent d'être globalement d'un très bon niveau, contrairement à certaines autres distilleries qui vivent sur leur réputation passée (non non, je ne citerai pas de noms ;-) ).

Mais il existe aussi des embouteillages indépendants de Springbank, même si il est vrai qu'ils sont souvent occultés par leur prix fort peu attractif par rapport aux embouteillages officiels d'âge équivalent (un criant exemple étant le dernier Springbank 18ans The Cooper's Choice en date) ; embouteillages officiels déjà onéreux eux-mêmes (succès et qualité obligent).

(Photo Facebook / Michael)

Il y a un an presque tout pile, Archives (l'embouteilleur hollandais, dont le patron est aussi le patron de la boutique Whiskybase de Rotterdam et le fondateur du site participatif du même nom) sortait deux embouteillages Springbank issus de sister casks, tous deux des fûts de Bourbon, tous deux distillés et embouteillés les mêmes jours, et tous deux en brut de fût. Deux frères jumeaux sur papier, en somme. Et deux candidats idéaux pour un face à face :-)

Comme d'habitude dans mes face à face, ces deux whiskies ont été goûtés au même moment.


Springbank 25.10.1996 / 03.03.2016 Archives, 19 ans, Refill Bourbon Hogshead 551, 54.9%, 239 bouteilles


(Photo Whiskybase)


  • Nez: Très, très, trèèèèès austère. Un mini fruité blanc d'abord, puis une chape d'austérité qui s'abat sur ce nez. Du calcaire, du minéral, du pétrifié. Revient ensuite un peu de fruité citronné séché.
  • Bouche: Du fruit acidulé, de la liqueur de citron, des épices piquantes. De la fumée minérale grandit à l'arrière. La puissance devient de plus en plus importante quand on garde une lichette en bouche.
  • Finale: Boom ! L'austérité désertique revient en force. Du bois pétrifié, de la pierre polie, et des vagues interminables de fumée sèche tourbillonnante.
  • Verdict: Mais waaaa quoi ! C'est du TRÈS grand Springbank. La quintessence de la rusticité que j'aime tant chez cette distillerie.
  • 92/100.










Springbank 25.10.1996 / 03.03.2016 Archives, 19 ans, Refill Bourbon Hogshead 550, 56.4%, 284 bouteilles


(Photo Whiskybase)

  

  • Nez: Très proche du nez du fût 551, aussi fort austère et minéral, mais aussi plus frais. Un brin de marmelade de citron et de fougère fraîche.
  • Bouche: Du citron et de la pomme en compote et en confiture; ça oscille entre le sucré gourmand et l'acidulé astringent. Du calcaire poisseux et de la chaux en poudre essaient de lutter face au fruit, mais ont du mal à s'imposer.
  • Finale: Du calcaire sec reste un moment, accompagné de pelure de citron racornie. Du pétrifié, sans assécher.
  • Verdict: Moins ultra austère que le fût 551, plus fruité dans son ensemble. Mais la rusticité est elle aussi au rendez-vous, c'est bien fort bon cette affaire aussi.
  • 90/100.








Sold out rapidement chez Whiskybase, le prix originel de ces deux Springbank était de 160€ (chacun hein, pas les deux ensemble ;-) ). Et j'avais trouvé ça cher, déjà à l'époque; et je n'en avais pas achetée (surtout en aveugle). Je me donnerais bien des baffes, avec du recul. Si j'avais pu les goûter à l'époque, sans nul doute que j'aurais sauté sur le fût 551 (même si 160€ reste généralement au-delà de mes limites personnelles pour un whisky de 19 ans d'âge).