samedi 22 mars 2014

Compte rendu : Une soirée Arran au Luxembourg…

Compte rendu : Une soirée Arran au Luxembourg…
Le contexte :

Afin de remercier la boutique ayant le mieux promu (et le mieux vendu) ses whiskies, la distillerie Arran a organisé en ce mois de mars un dîner spécial dans chaque région concernée. Pour la Belgique et le Luxembourg (qui ne forment qu’un marché, les produits Arran étant distribués par The Nectar dans ces deux pays), c’est la Vinothek Massen qui a décroché la timbale et a eu l’honneur d’accueillir ce dîner. Celui-ci s’est déroulé ce vendredi dans la brasserie de la galerie commerciale Massen ; les places étant limitées et uniquement sur invitation. J’ai eu le privilège d’en faire partie, et je tiens d’ailleurs à grandement remercier Frank (de chez Massen) et Arran pour cette invitation.

Les deux hôtes de marque de chez Arran n’étaient autres que James MacTaggart (le Maître Distillateur en personne) et Lucie Stroesser (la Sales Manager) qui étaient venus avec quelques surprises exclusives dans leurs bagages. Parmi les personnes présentes figuraient Mario (le patron de The Nectar, qui accompagnait James et Lucie pendant leur séjour en Belgique et au Luxembourg), des membres de clubs de whisky ayant par le passé organisé des embouteillages conjoints avec Massen (Dram Brothers Whisky Society, Tongerse Whiskyvrienden, EifelBoys), quelques bons clients en whisky de la boutique Massen, et évidemment Frank (le responsable whisky chez Massen) et Guy (le responsable global boissons chez Massen).

James et Lucie, de chez Arran (désolé pour la photo floue ;-) )

James et Lucie, de chez Arran (désolé pour la photo floue ;-) )

De quoi a-t-on parlé ?

L’ambiance a été très décontractée et bon enfant, James et Lucie se montrant très sympathiques et très proches des amateurs présents. James nous a d’ailleurs dévoilé quelques secrets sur l’avenir de la distillerie, que je vous livre ici (avec son accord) : Arran va investir 1,6 million de livres sterling (presque 2 millions d’euros) dans l’année qui vient afin d’atteindre plusieurs objectifs :

  • Passer d’une production de ½ million de litres par an 7 jours sur 7 à 1,2 millions de litres 5 jours sur 7 (les employés vont pouvoir se reposer le week-end ;-) ) dans les deux années à venir.
  • Construire un nouvel entrepôt pour accueillir cette augmentation de production.
  • Construire un espace VIP (complémentaire au Visitor Center) afin d’accueillir les groupes et invités ‘’spéciaux’’.

L’avenir d’Arran s’annonce assez serein, les affaires marchent bien pour cette distillerie indépendante. Nous ne nous en plaindrons évidemment pas, les produits proposés étant majoritairement intéressants tant en qualité qu’en prix.

Quelques autres sujets autour desquels nous avons eu l’occasion de discuter au cours de la soirée (certains connus, d’autres que je vous révèle en exclusivité… toujours avec l’accord de James et Lucie, que je remercie d’ailleurs) :

  • Arran va continuer à produire du whisky le plus naturel possible, c’est-à-dire non filtré à froid et non coloré. James y tient beaucoup.
  • La distillerie étant encore assez jeune (fondée dans les années 90, la production ayant débuté en 1995), la gamme de base est encore en évolution. A terme elle sera composée du 14 ans (déjà existant) et du 18 ans (qui fera son apparition à partir de l’an prochain, d’abord avec une édition spéciale limitée à 9000 bouteilles et ensuite comme embouteillage de base de la gamme à partir de l’année suivante). James et Lucie n’ont pas mentionné le 10 ans (déjà existant), mais je présume que lui aussi va perdurer dans la gamme de base.
  • Après le Devil’s Punch Bowl I et II, le III est en préparation et ce sera le dernier ; clôturant la trilogie. D’autres produits limités (et ‘’collectionnables’’) seront proposés par la suite.
  • James m’a confié avoir une préférence pour les whiskies maturés ou finis en second remplissage (‘’refill’’) de fûts de sherry. Pour lui cette maturation offre le meilleur équilibre des saveurs et du plaisir procuré. Il faut donc s’attendre à en voir encore arriver dans la gamme Arran.
  • Il y aura encore des embouteillages ayant des finish exotiques (Sauternes, Porto, Amarone, etc.), mais probablement en moins large choix que par le passé. Ces produits étaient principalement des essais afin de voir l’accueil du public à leur égard, mais il est trop compliqué pour une distillerie de proposer autant de produits différents. Cette gamme sera donc réduite aux produits les plus populaires ; qui peuvent d’ailleurs varier d’un marché à l’autre (le finish Sauternes étant populaire en France, tandis que la Grande Bretagne est plutôt friande du finish Porto).
Le repas et les whiskies :

N’oublions évidemment pas les bonnes choses que nous avons dégustées lors de cette soirée ! Et elles furent nombreuses…

Compte rendu : Une soirée Arran au Luxembourg…

Arran 14 ans, 46% (avec un quatuor de charcuteries). Le classique de la gamme de base chez Arran, c’est celui qu’on propose généralement en ‘’starter’’. Toujours bon, sa qualité reste constante de batch en batch. J’en avais déjà parlé dans mon compte rendu de la dégustation Arran à la Maison Baelen. Il garde son 86/100 selon mes critères personnels, une valeur sûre.

Compte rendu : Une soirée Arran au Luxembourg…

Arran Millenium Casks, 53.5% (avec un trio de poissons et crustacés). Cet Arran-ci est une édition limitée à 7800 bouteilles d’un assemblage de 35 fûts de bourbon et 10 fûts de sherry. Son nom vient du fait que le whisky utilisé a été distillé le 31 décembre 1999 et le 1er janvier 2000. Très doux et très fruité, l’alcool est très bien intégré. Les 53.5% n’agressent pas. Très bon et agréable dans son ensemble, je lui octroie aussi un 86/100.

Arran 17 ans, en brut de fût (avec une pièce de viande rouge et ses accompagnements). Ne cherchez pas ce whisky chez votre caviste, il n’est pas encore en vente ! Ce fut une des exclusivités de la soirée, ce 17 ans est actuellement à l’embouteillage et sera prochainement disponible dans le commerce. Il sera limité à 9000 bouteilles (un assemblage de 60 fûts avec majorité de bourbon et minorité de sherry) et sera une transition, après le 16 ans, vers le 18 ans.

  • Nez très épicé (gingembre, muscade), puissant et prenant.
  • Bouche elle aussi très puissante, sur les vieux fruits secs et cuits.
  • Avec de l’eau, le nez s’ouvre favorablement et devient extraordinaire. La bouche, par contre, devient plus neutre. Mais peut-être ai-je ajouté trop d’eau, cela n’est pas impossible, ce sera à doser de façon plus précise.

Un bon 89/100, mais je devrai revenir dessus quand il sera disponible dans le commerce car il mérite clairement qu’on s’y attarde. Il n’est pas impossible qu’il atteigne 90/100 après une analyse plus pointue.

Compte rendu : Une soirée Arran au Luxembourg…

Arran Private Cask 28.05.2001 / 11.09.2013, 53.7%, embouteillé pour The Nectar, refill sherry (entre le plat principal et le dessert).

  • Nez : D’abord un peu trop prenant, il faut le laisser respirer. Ensuite le café moulu et le moka se révèlent.
  • Bouche : Douce sur les fruits secs et cuits, du chocolat au lait.
  • Finale explosive sur les épices douces.

Très bon, il faut prendre son temps pour le déguster. Il fait plus vieux que son âge réel (12 ans). 87/100.

Compte rendu : Une soirée Arran au Luxembourg…

Arran Sauternes Finish, 50% (avec un gâteau au chocolat). Un mélange de distillats de 9 et 10 ans, avec finition entre 10 et 12 mois en fûts de Sauternes. Un bon nez doux et légèrement iodé. Une bouche très douce, légèrement sucrée, fruitée mais néanmoins un peu effacée. Agréable et se laisse boire facilement. 84/100.

Compte rendu : Une soirée Arran au Luxembourg…

Arran Gold (aussi avec le dessert). Ce n’est pas un whisky, mais une liqueur de whisky. Un peu comme le Baileys, sauf que dans le Baileys il n’y a absolument aucun single malt mais que du whisky de grain. Dans l’Arran Gold bien sûr ce n’est pas du whisky de grain, mais du single malt Arran. Je ne suis pas fan du tout du Baileys, et cet Arran Gold n’obtient pas spécialement mes faveurs non plus. Mais il n’est néanmoins pas écœurant du tout (ce qui est un avantage), contrairement au Baileys.

Compte rendu : Une soirée Arran au Luxembourg…

Arran 1995, 53.4%, refill sherry (en pousse café). Aussi un cadeau exclusif de James et Lucie, c’était en fait un échantillon d’un des premiers fûts (le 217ème) lors de la première année de production de la distillerie, en 1995. Presque le whisky le plus vieux d’Arran, en somme ! Ce fût ne sera probablement pas mis en bouteille en single cask mais sera plus probablement utilisé lors d’un mélange pour un futur nouveau produit proposé par la distillerie. Un ovni gustatif, une expérience unique qui ne se renouvellera jamais. Un nez très spécial, d’abord sur le moka mais ensuite une fraîcheur herbeuse se développe de plus en plus. La bouche, elle, se veut plus standard ‘’refill sherry’’ et passe partout. Une expérience agréable (surtout le nez) et un super cadeau offert aux personnes présentes.

Après ce pousse café il commençait à se faire tard, les convives ont petit à petit levé le camp. James et Lucie commençaient à montrer des signes de fatigue, il faut dire que c’est un véritable marathon qu’ils faisaient (ils arrivaient de je ne sais plus où, et repartaient le lendemain pour l’Espagne). Faire la promotion d’une distillerie pourrait s’assimiler à la tournée d’une rock star ;-).

Merci à James, Lucie, et à Massen pour leur générosité et cette superbe soirée !

Et bien évidemment, après un tel compte rendu, je suis sûr que vous voulez en savoir plus à propos d’Arran… Pas de souci, un focus sur cette distillerie vous sera bientôt proposé !

2 commentaires:

  1. Merci Bishlouk pour le beau compte rendu de cette soirée, qui devait être en effet très agréable ! J'ai fait l'acquisition il y a quelques semaines d'une bouteille de 10 ans auprès d'un caviste après une séance dégustation qui comprenait aussi Balblair 2003, Balvenie 12 ans Signature, Jura Elixir, Compass Box Asyla et Dalmore Vintage 2002.
    J'ai retrouvé en bouche ce petit côté épicé qui explose à la Talisker, laissant place aux fruits et à un petit côté iodé au final comme tu le décris dans la dégustation du 14 ans (qui est plus proche des 50 60 Euros en France).
    En tout cas ta chronique m'a donné envie d'ouvrir ma bouteille de 10 ans dans la semaine. Mon caviste préféré ne tarit pas d'éloges sur le 12 ans cask strength, tu as un avis sur celui-ci ? Bonne continuation.

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    Réponses
    1. L'Arran 10 ans est un peu plus doux et plus rond que le 14 ans, mais très agréable aussi; il ne devrait pas te décevoir.
      Je n'ai pas encore eu l'occasion de goûter le 12 ans CS, donc je ne peux donner un avis sur celui-ci. Mais si ton caviste ne tarit pas d'éloge à son propos, demande-lui de te le faire goûter ;-)

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