Il n’y a pas que Clynelish qui voit une foultitude d’embouteillages indépendants arriver chaque mois sur le marché ; Ledaig n’est pas en reste. Surtout des Ledaig distillés en 2005, d’ailleurs. Il semblerait que la distillerie Tobermory ait vendu un bon paquet de fûts de cette année-là pour avoir du cash.
Tobermory ? Qu’est-ce que Tobermory vient faire dans l’équation ? Tout simplement parce que Ledaig n’est pas une distillerie à part entière, mais une marque de la distillerie Tobermory. Les embouteillages Tobermory se veulent (en grande majorité) non tourbés, tandis que les Ledaig sont (en théorie) tourbés. Ceci expliquant cela.
Pour revenir à nos moutons, beaucoup d’embouteilleurs indépendants proposent du Ledaig distillé en 2005. En règle générale ces embouteillages sont bien accueillis par les amateurs, du fait de leur bonne qualité globale, de leur prix abordable (il faut dire que ce sont des whiskies encore jeunes), et qu’ils soient (très) tourbés (beaucoup d’amateurs aiment la grosse tourbe qui tâche).
Les deux Ledaig 2005/2014 proposés aujourd’hui sont récemment arrivés sur le marché, et sont encore disponibles à la vente. Ils ont été mis en bouteille par deux embouteilleurs indépendants allemands différents, Maltbarn et Anam na h-Alba. Le premier est en fût de bourbon, le second en deuxième (ou troisième ?) remplissage de fût de sherry.
Ledaig 2005 / 2014 (9 ans) Maltbarn, Bourbon Cask, 48.1%, 141 bouteilles.
- Nez : La tourbe, bien en avant, est fraîche, sèche et citronnée. De la paille mouillée, du foin fraîchement coupé. Après aération, le nez se stabilise sur des odeurs de paille fraîche et poussiéreuse.
- Bouche : L’entrée de bouche est d’abord légère, puis la tourbe fermière mélangée à des zestes amers d’agrumes arrive en trombe. De la pomme verte coupée en quartiers en toile de fond.
- Finale : Je la trouve courte. Le côté étable reste un peu en bouche, tandis que le côté fruité disparaît très vite.
- Verdict : Assez monolithique. De la tourbe et quelques fruits communs. Point. Les amoureux de tourbe y trouveront leur compte, à n’en pas douter. Moi, perso, j’attends quand même un peu plus d’un whisky. Celui-ci ne souffre néanmoins d’aucun défaut majeur, l’alcool est bien intégré.
- 86/100. Cote que j’ai essayé d’appliquer de façon impartiale par rapport à la qualité intrinsèque, pas en rapport avec mes goûts personnels.
Ledaig 09.2005 / 03.2014 (8 ans) Anam na h-Alba, Refill Sherry Hogshead, 52.8%, 168 bouteilles.
- Nez : De la fumée sèche, de la paille, de la poussière, du bois sec. Par après, une grosse couche de vernis apparaît, accompagnée d’un peu de miel. Encore après, des fruits jaunes pétrifiés. Un nez évolutif et changeant.
- Bouche : Les goûts sont fondus et mélangés, difficilement dissociables et identifiables. L’alcool n’agresse pas du tout. De la pierre pilée, de l’ardoise, de la fumée sèche. Un peu de pomme caramélisée.
- Finale : Des cendres pierreuses froides, et des volutes de fumée. Les (faibles) notes de fruit ont disparu.
- Verdict : La patte du sherry est discrète, le côté tourbé minéral n’étant pas occulté. Agréable à boire sans se poser de question existentielle. Mention spéciale pour le nez, particulièrement sympa.
- 86/100.
Ces deux Ledaig sont tous deux disponibles entre 65€ et 70€ chez Dram 242, l’importateur belge de ces deux embouteilleurs.
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