L'an passé, ma photo à moitié ratée des Dictador Girls avait attiré plus de 1000 clicks. Voyons combien va en attirer une photo mieux réussie... Hé ouais, je commence à vous connaître, bande de petits canailloux ;-)
Bon, maintenant que je vous ai pigeonnés dans les grandes largeurs, vous allez bien rester et lire l'article jusqu'au bout, non ? Allez, soyez fair play, quoi ! Et en plus, il se pourrait bien que vous soyez récompensés à la fin...
Bref. Je suis allé au Spirits in the Sky 2015. Seulement le samedi, cette année-ci. Non, pas le dimanche. J'ai aussi (parfois) une vie de famille ;-)
Le Spirits in the Sky (SITS en abrégé, ce sera plus facile pour tout le monde) 2015 se tenait donc ce week-end, au Thon Hotel (aucun rapport avec les Dictador Girls, comme vous pouvez vous en douter. D'ailleurs je n'ai croisé aucun thon. OK, je sors ^^) à Bruxelles, comme l'an passé. Et pas mieux fléché au sein de l’hôtel, tout comme l'an passé aussi (heureusement que je savais où le festival se déroulait, ce qui n'était pas le cas des personnes dont c'était la première visite).
Première chose que je trouve très agréable au SITS, c'est de rencontrer et/ou revoir des potes whisky qu'on n'a pas spécialement l'occasion de voir régulièrement (mais avec qui on entretient des contacts via Facebook par exemple). C'est toujours très chouette d'échanger quelques mots, quelques sensations maltées ou même un dram avec eux, même si j'aurais aimé pouvoir passer plus de temps avec chacun (ce qui est, bien entendu, impossible, vu la quantité de choses à faire en une seule journée).
Sinon, en gros, les mêmes exposants que l'an passé, il m'a semblé. Les seules absences que j'ai remarquées par rapport à l'édition précédente étaient celles de Malts of Scotland / The Whiskyman et d'Ardbeg.
Par contre, il m'a semblé que les "autres" spiritueux ont gagné beaucoup de terrain sur le whisky: beaucoup de rhum et de gin (entre autres), beaucoup plus que l'an passé. Et, de fait, beaucoup moins de nouveautés whisky. Les temps changent, ça devient indéniable.
D'ailleurs, concernant les nouveautés whisky, la différence entre l'édition 2014 et l'édition 2015 m'a aussi semblé significative: l'an passé l'embouteilleur The Nectar (qui est aussi l'organisateur du salon, soit dit en passant) avait proposé quelques nouveautés en whisky, et pas seulement en irlandais. Cette année, la gamme The Nectar of the Daily Drams ne proposait « que » 4 nouveautés, et seulement en whisky irlandais. Il m'a été susurré à l'oreille que les fûts de whisky écossais devenant trop chers, The Nectar avait fait l'impasse cette année. Bim ! Ouille ! Si The Nectar, qui est un acteur important dans le monde du whisky en Belgique, commence à abandonner le whisky écossais; cela n'augure rien de bon (again :-s ) pour l'avenir !
Étant donné que Le Blog Wallon sur le Single Malt ne sera pas rebaptisé Le Blog Wallon sur le Gin ni Le Blog Wallon sur le Rhum, ni même de façon plus généraliste Le Blog Wallon sur la Gnôle, je n'ai pas testé d'autres spiritueux que du whisky. Bon, ça commence mal, car ce n'est même pas vrai: j'ai goûté UN Cognac, le 30 ans de la distillerie Charpentier embouteillé par (*roulements de tambours*) Cadenhead. Depuis mes vacances en Charente Maritime, il est vrai que je m'intéresse un peu à cet alcool. Mais un peu seulement, aucune intention de m'y investir comme dans le whisky. Promis. Juré.
Ce que j'ai goûté...
Cette parenthèse refermée, attaquons-nous au whisky. Même si mon commentaire ci-dessus laissait supposer un "Waterloo ! morne plaine !" côté nouveautés, ce n'est pas tout à fait vrai: il y en avait quand même (bah oui). Comme je voulais ménager mes papilles pour la Masterclass Cadenhead (voir plus bas) de fin de journée, j'ai été loin de tout goûter. Je trouve même que j'ai été particulièrement raisonnable.
Ireland 13 ans The Nectar of the Daily Drams pour TasTToe. La mode des Irlandais continue, ça en devient presque une inondation ;-) Celui-ci est dans la lignée des bons produits irlandais de ces derniers temps: un très bon nez, mais je l'ai trouvé un brin trop bonbon chimique en bouche.
Ireland 13 ans The Nectar of the Daily Drams pour Dram 4 ALS. Un des deux embouteillages (avec un Clynelish 18 ans sélectionné par The Whisky Mercenary) pour une bonne cause; une partie des bénéfices étant reversée à une association qui combat la maladie de Charcot. Au niveau whisky, un Irish assez végétal et bien équilibré, très agréable.
Cadenhead's Blend 12 ans, 46%. Une avant première, ce blend ne sera disponible sur le marché qu'à partir de janvier 2016. Composé de 65% de malt et 35% de grain. Ça commence quand même à me faire un peu peur cette mode que commencent à suivre tous les embouteilleurs de faire leur(s) blend(s) et de le(s) pousser sous les projecteurs. Concernant celui-ci en particulier, un très bon nez mais, comme d'habitude, le grain me gêne en bouche.
Aberfeldy Wemyss Malts. Pas une nouveauté, car embouteillé en 2013. La seule nouveauté de Wemyss était un blend (ha, vous voyez hein ?), sur lequel j'ai fait l'impasse. Mais Ginny est tellement charmante que je ne pouvais pas ne pas aller la saluer :-).
Glenburgie 23 ans Cadenhead's Small Batch. Un Glenburgie pas mal fait, Speyside assez typique.
Dalmore Vintage 2004. La nouvelle version du Dalmore Vintage. Un superbe nez (qui fait vieux whisky), mais par contre la bouche est assez plate.
Ireland 15 ans The Nectar of the Daily Drams, 55.3%. Le whisky que j'ai préféré de la journée (hors masterclass, bien sûr). Un superbe fruité savoureux en bouche. Et le meilleur rapport qualité / prix aussi, au passage.
Glen Keith 1991 Signatory Vintage. Un sister cask des deux Glen Keith récemment sélectionnés par le Luxembourg et dont j'ai parlé sur le Blog il y a quelques semaines. Et franchement, j'ai trouvé celui-ci complètement en deçà. Un nez sur des herbes aromatiques à cuisiner, et une bouche très bof.
Glentauchers 25 ans Cadenhead's Small Batch. Pour terminer ma journée. Pas mal non plus, mais pas inoubliable.
... ou pas
Les nouveautés (dont je connais l'existence) que je n'ai pas goûtées:
Le Kilkerran single cask en fût de Barolo pour The Nectar.
Le Springbank 15 ans pour The Nectar.
Le Springbank 13 ans "Green" (qui succède au 12 ans de l'an passé).
Le new make de Kingsbarns, la distillerie de Wemyss Malts.
Le Clynelish 18 ans The Whisky Mercenary pour Dram 4 ALS.
L'Arran 13 ans en fût de Bourbon et 18 ans en fût de Sherry, tous deux pour The Nectar (je les avais goûtés chez Massen, et j'en parlerai prochainement sur le Blog).
Le Flaming Heart 5th Edition de Compass Box (idem, goûté chez Massen et j'en parlerai prochainement sur le Blog).
Les dernières nouveautés de chez Speciality Drinks (un Arran 18 ans en fût de Sherry, un Clynelish 19 ans, et un Longmorn 24 ans).
Le Knappogue Castle 12 ans single cask pour The Nectar (double emploi avec celui pour Massen et les Dram Brothers ?).
L'Ireland 26 ans The Nectar of the Daily Drams (que je trouvais trop cher, à plus de 200€, j'ai donc préféré faire l'impasse pour ne pas être frustré).
Et il y en avait certainement encore d'autres, que je n'ai pas vues / dont je n'ai pas entendu parler. Pas évident de ne rien louper, avec tout ce monde.
La masterclass Cadenhead
LA masterclass que je ne pouvais pas manquer, bien évidemment ! Et qui a été sold out ultra rapidement lors de la mise en vente des places, quelques semaines auparavant.
Il faut dire que le thème de cette masterclass était plutôt alléchant, et surtout à prendre au second degré: What would Serge score ?
Serge Valentin, le grand gourou de Whiskyfun, est une sommité dans le milieu et fait la pluie et le beau temps dans les ventes de whisky. Il est même devenu vital pour les embouteilleur indépendant: les bouteilles qu'il cote 90+ seront sold out dans l'heure, tandis que celles qu'il cotera bassement resteront des années sur les étagères des boutiques.
Et justement, il semblerait que Cadenhead soit dans ses petits papiers ces derniers temps étant donné qu'il lui a octroyé pas mal de bonnes cotes à un certain nombre d'embouteillages récents.
Mark Watt (hé oui, de nouveau lui !) avait donc amené dans ses valises des cask samples (des échantillons tirés de fûts) de sister casks d'embouteillages passés cotés 91+ par Serge. Histoire de voir si ces sister casks seraient de qualité équivalente ou pas.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y avait du lourd sur la table. Une masterclass de haute volée.
Littlemill 1990. Un sister cask du Littlemill 1990 qui avait fait le buzz en juin dernier (et qui se revend sur les sites d'enchères à plus du double du prix originel, au grand désarroi de Mark), et que j'avais goûté chez Toby Vins en septembre. Ce cask sample: Un nez de ouf ! Et la bouche n'est pas en reste, très végétale et herbacée. Un bon gros 92. Bim !
Banff 1976. Un sister cask du Banff Small Batch sorti en 2013 (que je n'ai pas goûté). Ce cask sample: Un nez austère. Alcool assez présent. Puissant en bouche, et finale sèche. Grand complexité. 89.
Convalmore 1977. Un sister cask du Convalmore Small Batch sorti en 2013 (que je n'ai pas goûté). Ce cask sample: Très alcooleux. De la colle et un genre de thiner au nez. Indéniablement vieux. Pas fan du tout de ce genre de nez. La bouche, par contre, est waouw. 86.
Cooley 1992. Un sister cask du Cooley sorti début 2015 dans la gamme Authentic Collection, et que je n'ai pas pu me procurer en raison de la ruée provoquée par la cote de Serge. Ce cask sample: Nez hyper fruité, et très fine fumée. Bouche douce et facile, accessible. Beaucoup de fruits juteux, et fine fumée. Retro olfaction fruitée et fumée importante. Miam. 91.
Highland Park 1988. Ha, celui-là je l'attendais au tournant, étant donné que le Highland Park 1988 embouteillé en Small Batch en 2013 est juste un des meilleurs whiskies que j'ai jamais bus. Ce cask sample: Nez très Sherry, tabac, fruits secs et confits; boisé. Bouche idem sur le bois, la cassonade. Un Sherry "over the top", trop Sherry. La patte HP a été effacée. Néanmoins pas mauvais, mais loin du Small Batch 2013. 88. Mark l'a aussi trouvé too much sur le Sherry. Pas impossible qu'il soit marié à un fût de bourbon avant embouteillage.
Caol Ila 1984. Celui-là aussi, je l'attendais. Car j'avais adoré le 1984 Small Batch. Ce cask sample: Nez à la tourbe super subtile, fruits aussi bien présents. Bouche fumée, iodée, minérale et citronnée. Waouw, un vieux Caol Ila comme je les préfère. Vivement qu'il soit embouteillé !! 92 tirant sur le 93.
Ces whiskies ne sont bien évidemment pas disponibles à la vente, puisque pas encore embouteillés. Mais ils le seront sans aucun doute dans l'avenir. Peut-être en partie en 2017, comme l'a laissé supposer Mark Watt, pour le 175ème anniversaire de Cadenhead.
Le mot de la fin
L'un dans l'autre, une très bonne journée, comme souvent en festival. J'ai surtout aimé les rencontres diverses avec les autres passionnés du malt. Je suis un peu resté sur ma faim quant aux nouveautés, mais je pense que j'aurais pu les explorer entièrement si j'avais pu revenir le dimanche comme l'an passé. A méditer pour l'an prochain.
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