Un autre whisky officiel qui a bien été coté sur plusieurs blogs reconnus. Je parle principalement de la version en fût de bourbon de ce Kilkerran ‘’Work in Progress’’ VI, la version en fût de sherry ayant plutôt été laissée sous silence.
Mais pas ici, car je vous propose un face à face entre ces deux versions du même distillat. Ce distillat serait théoriquement âgé de 10 ans, à en croire les informations qui circulent à son sujet. Aucun âge, ni aucune année de distillation n’apparaît sur l’étiquette, cependant.
Kilkerran est une marque de la distillerie Glengyle, située à Campeltown. Elle est la petite sœur de Springbank (les deux distilleries ayant le même propriétaire). Même si le nom Glengyle existe depuis très longtemps, la distillerie a été fermée pendant plusieurs décennies, pour ne reprendre sa production qu’en 2004 sous le giron de Springbank. Je développerai ce sujet dans un futur focus…
Un face à face entre les deux versions de cette année, donc… Les deux drams ont été versés en même temps, dégustés le même soir. De grandes rasades d’eau pour bien me rincer le gosier m’ont permis de pouvoir voyager entre les deux versions en essayer de réduire au minimum l’influence de l’une sur l’autre lors de la dégustation. Ce n’est peut-être pas la façon parfaite de procéder, mais au moins ça m’a permis de me faire une réelle idée de comparaison à un moment précis. Dernière précision : les notes ci-dessous ont été réalisées à l’ouverture des deux bouteilles. Certaines variations pourraient apparaître après quelques semaines d’ouverture.
Kilkerran ‘’Work in Progress’’, 6ème version, 2014, Bourbon Wood, 46%
- Nez : Du poisson fumé, de l’oignon frit, de la pomme verte, de la tourbe iodée, une fraîcheur médicinale mentholée, de la poire fraîche, et un peu de vanille. Du foin sec et des fruits de mer après aération.
- Bouche : De la vanille diluée, puis la poire monte en puissance. Explosion poivrée. Puis ça se calme, et la poire vanillée revient au premier plan.
- Finale : Très courte. Un kick poivré qui s’éteint de suite ; la vanille fait un petit retour, puis plus rien.
- Verdict : Je vais être franc, je suis un brin déçu. Quand je vois l’engouement pour ce whisky, je m’attendais à mieux. Le nez promet plein de choses, mais ces promesses ne sont pas tenues en bouche. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : c’est un joli whisky, pas mal fait, agréable à boire ; mais selon mes critères il est loin d’atteindre le 90+ coté ailleurs. Une question de goût personnel, je présume.
- 86/100.
- Note : Le lendemain de ce face à face, j’ai pu regoûter ce Kilkerran en fût de bourbon, mais d’un sample issu d’une bouteille ouverte depuis quelques semaines. Le nez était moins complexe (et s'est éventé plus rapidement), mais la bouche plus puissante, plus citronnée et plus équilibrée ; et la finale plus longue ! Un facteur à prendre clairement en considération (bien que l’un dans l’autre ma cote soit restée à 86).
Kilkerran ‘’Work in Progress’’, 6ème version, 2014, Sherry Wood, 46%
- Nez : De l’iode, des fruits blancs, une certaine sagesse sucrée. Des raisins secs, une légère fumée poussiéreuse. Du miel de fleurs de printemps. Les raisins secs s’imposent de plus en plus.
- Bouche : Des tonnes de raisins secs. Du miel caramélisé. L’iode se développe, accompagnée d’une légère fumée de foin sec. Un peu de mélasse au loin.
- Finale : Moyenne. Des picotements épicés dans les joues, et une pincée de poivre au miel mélassé.
- Verdict : Une empreinte du sherry présente mais pas étouffante. Bien fait, agréable, mais pas spécial (moins que la version bourbon, en tout cas).
- 85/100.
Conclusion du face à face :
Les deux versions sont indéniablement bien faites, ce sont des produits de qualité. Aucune des deux versions ne se démarque réellement par rapport à l’autre ; je trouve juste que la version bourbon est plus atypique et intéressante que la version sherry, ce qui lui donne un léger avantage à mes yeux.
Toutes deux disponibles (entre 45€ et 60€ en fonction des points de vente) sur le marché depuis quelques semaines. La version bourbon se fait de plus en plus rare, cependant, en raison des cotes récoltées à gauche et à droite. Mais elle devrait encore être trouvable chez l’un ou l’autre caviste (elle l’était encore à la Maison Van Laer à Liège et chez Toby Vins à Vivegnis la semaine passée, par exemple), ou sur internet. La version sherry, ayant moins de succès, est encore largement disponible un peu partout.
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